Alexander Selikhov, le gardien du FC russe Amkar Perm, lors d'un match contre le FC CSKA de Moscou.
Mikhail Japaridze / TASSAlexander Selikhov, le gardien du FC russe Amkar Perm, lors d'un match contre le FC CSKA de Moscou. Crédit : Mikhail Japaridze / TASS
Les Russes sont habitués aux hivers rudes, mais même les gens préparés aux grands froids sont pris de court lorsque le football se transforme en un sport d’hiver. Cette année, les tempêtes de neige qui se sont abattues sur la majeure partie de la Russie dès le début du mois de novembre ont contraint les joueurs des équipes de football du championnat national à lutter pour leur survie.
L’équipe russe la plus populaire, le Spartak de Moscou, est celle qui a eu le moins de chance : elle a dû jouer un match à l’extérieur dans la ville sibérienne de Tomsk, alors que la température ne dépassait les –15°C. Les spécialistes locaux ne sont pas parvenus à profiter du froid qui régnait sur le vieux stade d’athlétisme de la ville dépourvu de pelouse chauffée ni de la tempête de neige qui s’est déchaînée pile au moment de la rencontre. Les équipes sont donc sorties sur un terrain enneigé dont les marquages au sol étaient à peine visibles.
FC Amkar Perm vs FC CSKA de Moscou. Crédit : Vladimir Fedorenko / RIA Novosti
Si les joueurs du Spartak et du club de Tomsk se sont rapidement réchauffés, affichant de bonnes performances en terme de vitesse, les milliers de courageux réunis dans les tribunes ont bien crû qu’ils allaient passer à côté de l’essentiel.
Le match a commencé avec un ballon blanc, difficilement discernable sur le terrain enneigé du stade Troud. Mais heureusement pour ceux qui avaient décidé de braver ces conditions météorologiques exécrables pour soutenir les joueurs, le ballon coloré (généralement orange ou rouge) utilisé d’ordinaire lorsque les conditions sont aussi peu propices a été retrouvé quelques minutes plus tard.
Alexeï Berezutsky du CSKA de Moscou (à gauche) et Darko Bodul de l'Amkar (à droite). Crédit : Vladimir Fedorenko / RIA Novosti
« Le climat de Tomsk est rude. Le ballon de foot d’espèce résistante au gel n’est mûr et rouge qu’en septembre, pas pour longtemps et pas chaque année », a raillé sarcastiquement le célèbre commentateur russe Vassili Outkine.
L’hiver sibérien n’a toutefois pas empêché le Spartak de l’emporter ce jour-là, alors que son entraîneur principal, l’Italien Massimo Carrera, semblait ne pas remarquer le froid, parcourant la zone technique en manteau léger et sans couvre-chef. Rien d’étonnant, à Moscou, où jouait le pire ennemi des rouge-blanc, le CSKA, le football devait composer avec les mêmes conditions extrêmes.
Massimo Carrera, entraineur du FC Spartak de Moscou. Crédit : Aliona Kardach / RIA Novosti
Pour remonter le moral de ses troupes, le service de presse du Spartak a même publié une vidéo intitulée La neige ne nous fait pas peur ! C’était le bon moment : l’équipe qui compte dans ses rangs des footballeurs originaires d’Italie, du Brésil et du Cap-Vert, devra courir sur la neige jusqu’au début du mois de décembre.
À Vladivostok, ville portuaire située sur la côte Pacifique, il a également fallu combattre la neige lors du match de deuxième ligue entre l’équipe locale Loutch-Energuia et le Kouban de Krasnodar. La tempête de neige a recouvert le stade durant la nuit dans des quantités telles que le début du match a dû être reporté de plusieurs heures.
Dans cette situation critique, les responsables du terrain ont été pragmatiques et ont demandé aux supporters de les aider à préparer le stade pour le match. « Si vous avez la possibilité de venir au match avec vos outils (pelles, balais), prenez-les s’il vous plaît », implorait le site officiel de Loutch-Energuia à l’attention des supporters. Au final, grâce à une cinquantaine de supporters, dont quelques fans de Kouban ayant parcouru près de 7 000 km pour voir leur équipe, le terrain a pu être libéré de l’emprise de la neige.
Les supporters russes ne considèrent pas que cette situation météorologique soit un drame. « Pourquoi tout le monde aime incriminer la météo ? Quand j’étais petit, au début des années 1980, j’allais tous les week-ends au stade avec mon père et ses amis. Nous jouions au foot jusqu’aux grandes neiges […] c’était super », écrit graf-olenev, abonné du site de sport championat.com.
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