«Ne détourne pas le regard!»: trois scandales diplomatiques impliquant la Russie

AP

Ambassadeur attaqué par des douaniers

Vladimir Titorenko. Crédit : TASS Vladimir Titorenko. Crédit : TASS

En novembre 2011, Vladimir Titorenko, un diplomate russe respecté ayant servi dans plusieurs pays arabes et qui était alors ambassadeur de Russie au Qatar, a été violemment passé à tabac. Et ce ne sont pas des voyous qui l'ont attaqué avec son assistant alors que les diplomates passaient par le service des douanes à l'aéroport de Doha. Les douaniers ont exigé que les Russes leur remettent leur valise diplomatique (ce qu’ils étaient absolument en droit de ne pas faire selon le droit international). Lorsque les diplomates ont rejeté leurs demandes, les officiers les ont frappés. Titorenko a été gravement traumatisé, et a subi un détachement de la rétine.

Comme l'a déclaré un responsable anonyme du ministère des Affaires étrangères, l'attaque pourrait être un acte d'agression lié à la position de la Russie sur la Syrie, Moscou soutenant l'actuel président Bachar el-Assad (alors que le Qatar soutenait l'opposition). Quoi qu’il en soit, le scandale fut énorme. La Russie a immédiatement rappelé Titorenko et a déclaré que l'incident était totalement inacceptable. Moscou a ensuite abaissé le niveau des relations diplomatiques avec le Qatar.

La triste expérience de McFaul

 Michael McFaul. Crédit : Alexey Filippov / RIA Novosti Michael McFaul. Crédit : Alexey Filippov / RIA Novosti

Nommé au poste d'ambassadeur des États-Unis en Russie en 2012, Michael McFaul, spécialiste de l’Europe de l'Est et ancien conseiller de Barack Obama sur la politique étrangère, n'espérait probablement pas que sa mission soit aussi ardue. Après que McFaul eut rencontré plusieurs dirigeants de l'opposition russe dès son deuxième jour à son poste, le ton des médias russes devint très critique envers lui et le contexte de travail de McFaul en Russie s’est peu à peu dégradé. Il a même été forcé d’expliquer que les États-Unis ne soutenaient pas financièrement l'opposition russe et ne tentaient pas de renverser le gouvernement en place !

McFaul n'a passé que deux ans en Russie, avant de quitter son poste en 2014. Deux ans plus tard, il a été soumis à des sanctions par la Russie, se voyant interdire d’entrer sur le territoire russe. Commentant le problème, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que McFaul avait causé un sérieux préjudice aux relations russo-américaines. McFaul ne peut toujours pas visiter la Russie, mais espère qu'il sera un jour exclu de cette liste. La bière russe Baltika 7, dont il dit être particulièrement friand, doit probablement lui manquer.

Echange d’amabilités au Conseil de sécurité

Vice-ambassadeur de la Russie aux Nations unies Vladimir Safronkov lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu. Crédit : ReutersVice-ambassadeur de la Russie aux Nations unies Vladimir Safronkov lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu. Crédit : Reuters

Les affrontements diplomatiques peuvent être assez tendus, ce n’est un secret pour personne. Mais en avril 2017, le vice-ambassadeur de la Russie aux Nations unies Vladimir Safronkov a démontré un niveau de ténacité jamais vu auparavant. Répondant à l'ambassadeur de la Grande-Bretagne à l'Onu Matthew Rycroft, qui critiquait de nouveau la Russie pour son soutien au président syrien Bachar el-Assad, Safronkov a pointé du doigt Rycroft et lui a adressé une réponse très musclée en russe: « Rycroft! Ne détourne le regard! Ne t’avise pas d’insulter la Russie à nouveau! ». L’échange s'est produit lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu.

La tirade de Safronkov a déclenché des critiques de l'Occident et même le rejet de certains responsables russes. Par exemple, Valentina Matvienko, présidente de la chambre haute du parlement russe, a publiquement désapprouvé le choix des mots de Safronkov, affirmant qu'elle en avait informé le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Dans le même temps, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu'il n'y avait rien d'offensant dans les propos de Safronkov et que la chaleur de la discussion justifiait de telles émotions.

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