1. Viktoria, Petrozavodsk (696 km au nord-ouest de Moscou)
Photo de l'archive personnelle
Établissement et formation : Université de Petrozavodsk, 2ème année de licence, géographie pédagogique et anglais (cursus gratuit)
Revenus mensuels : bourse de mérite de 8 000 roubles (104 euros), cours particuliers rapportant un équivalent de 26 euros, vente de pendentifs de sa propre fabrication à raison de 1,30–2,30 euros par pièce, aide des parents (flottante).
Dépenses mensuelles : nourriture – environ 40 euros, transports – 15 euros (vit avec ses parents).
« La ville de Petrozavodsk ne prévoit presque pas d’avantages pour les étudiants sauf peut-être une réduction à la piscine de l’Université. Nous pourrions travailler, mais nos études prennent tout notre temps. Par conséquent, nous sommes malheureusement obligés d’accepter l’argent de nos parents. Toutefois, je donne des cours particuliers et je réalise des pendentifs que je vends. Je n’ai pas ressenti de grande différence dans ma situation après le début de la crise : notre bourse a été réduite, mais seulement d’environ 1 000 roubles (13 euros). Les produits alimentaires sont devenus plus chers, mais j’essaie de profiter des promotions. Je sens surtout la différence quand je me rends à l’étranger. Avec une amie, nous avons visité la Finlande et la Suède : je m’attendais à ce que tout soit cher, mais pas à ce point-là, quand une barre chocolatée coûte 300 roubles (4 euros) ! »2. Andreï, Kazan (719 km à l’est de Moscou)
Photo de l'archive personnelleEtablissement et formation : Université de Kazan, 2ème année de master, gestion publique et municipale (cursus gratuit)
Revenus mensuels : bourse de 2 300 roubles (30 euros), aide des parents de 208 euros.
Dépenses mensuelles : loyer – 26–52 euros, nourriture – 78–91 euros, transports – 20–26 euros (loue un appartement)
« Je touche une bourse de mérite de 2 300 roubles. Je ne profite d’aucun avantage, mais je sais qu’il existe des bourses sur critères sociaux et des allocations individuelles pour les enfants de familles démunies. Les étudiants bénéficient souvent de réductions, voire d’entrées gratuites dans les musées, ce qui est très bien. La situation s’est dégradée au cours des deux dernières années parce que les revenus sont restés les mêmes, tandis que les dépenses ont augmenté d’un tiers. La bourse suit une trajectoire en dents de scie : elle a été majorée l’année dernière, mais a diminué aujourd’hui ».
3. Ella, Vladikavkaz (1 504 km au sud de Moscou)
Photo de l'archive personnelleEtablissement et formation : Université d’Ossétie du Nord, stomatologie (1ère année d’internat, cursus gratuit)
Revenus mensuels : bourse de 91 euros
Dépenses mensuelles : nourriture – environ 65 euros, transports – 39 euros (vit avec sa tante)
« Les étudiants d’Ossétie du Nord ne bénéficient d’aucun avantage ou alors je n’en sais rien. En tout cas, pour le transport et la nourriture nous payons comme tous ceux qui touchent un salaire. La bourse nous est versée régulièrement, mais je n’ai aucune autre source de revenus. Je dois payer la nourriture, les transports et les produits d’entretien. Or, les prix montent en flèche, surtout ceux des produits alimentaires, et la bourse reste inchangée. Je suis obligée de limiter mes dépenses au minimum. Les bourses n’ont pas été réduites avec la crise, mais n’ont pas été majorées non plus et nous n’avons toujours aucun avantage ».
4. Alexeï, Moscou
Photo de l'archive personnelle
Etablissement et formation : Institut des relations internationales de Moscou, 2ème année de master, programme commun avec la société pétrolière Rosneft (études payantes)
Revenus mensuels : salaire de 30 000 roubles (390 euros), aide des parents (flottante)
Dépenses mensuelles : paiement des études – 3 645 euros par semestre, nourriture – environ 143 euros par mois, transports – 65 euros par mois (vit avec ses parents)
« En m’inscrivant en 1ère année de master, je n’ai pas réussi à accéder à des études gratuites en raison de la concurrence, bien que ma note ait été maximale aux deux examens. Ce sont mes parents qui m’aident à payer mes études. Parallèlement, je suis un stage chez Ernst & Young où je touche un salaire. Lorsque je reste des journées entières au bureau, je mange sur place et ça me revient cher. Les étudiants de Moscou bénéficient d’une grande réduction sur le Pass transport, ce qui est d’une grande aide. Toutefois, il n’est pas valable dans les minibus que je dois prendre très souvent. Il m’est difficile de comparer parce qu’avant la crise, quand le dollar valait 30 roubles (et l’euro 40 roubles, ndlr), je ne travaillais pas et je ne touchais rien. Par conséquent, aujourd’hui mon revenu est plus important, mais les prix ont grandement augmenté. La différence est surtout visible pendant les voyages : avant, je pouvais passer deux semaines de vacances à Chypre pour 27 000 roubles. Aujourd’hui, cet argent sera à peine suffisant pour faire l’aller-retour entre Moscou et Bakou ».
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