Les aventures d’une famille russe dans la taïga

Voici Elena Bessedina, de Sibérie. Cette artiste itinérante, photographe, épouse de voyageur et mère de deux enfants vit avec son mari et ses enfants dans une petite maison en bois dans la taïga en Iakoutie, à plus de 7 700 km de Moscou.

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Avant d’avoir rencontré son mari, Elena vivait et travaillait dans la ville de Tcheliabinsk, dans l’Oural, mais le couple a décidé de changer radicalement de vie et a abandonné la ville pour la vie nomade. 

« Généralement, les épouses des voyageurs passionnés ne voient leurs maris que deux fois par an, voire une fois tous les deux ans. Elles attendent que leur bien-aimé rentre à la maison de ses voyages lointains et s’ennuient ou s’inquiètent souvent. Nous avons réglé ce problème d’une manière insolite – nous avons emmené toute la famille dans notre aventure », écrit Elena sur son blog, Femme de la taïga.

Cette aventure familiale a démarré il y a en Sibérie, dans la région de Krasnoïarsk, à 3 000 km de Moscou. L’arrêt suivant a eu lieu dans la république de Sakha, également connue sous le nom de Iakoutie. La famille vivait avec des rennes dans la toundra, faisait des expéditions au parc naturel des colonnes de la Léna, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, célébrait le Nouvel an en été et a même visité quelques-unes des plus hautes montagnes de la région. Là où les trains ne passaient pas, ils prenaient l’avion et ils ont traversé des milliers de kilomètres sur l’eau ou les routes recouvertes de boue.

La Iakoutie est une terre de légendes, il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur la chaîne de montagnes de Saryktchan. Les habitants croient que si l’on conçoit un enfant ici, il ou elle deviendra un super-héros. Quoi qu’il en soit, si jamais cette envie vous prend au milieu de ces montagnes, gardez en tête que Saryktchan est l’un des endroits les plus dangereux au monde et un royaume de chaos imprévisible. Les froids extrêmes règnent ici en hiver et, quand le soleil commence à réchauffer les rochers au printemps, des glissements de terrain innombrables ont lieu. Ils ne s’arrêtent que lorsque le thermomètre descend en dessous de zéro. De plus, les pluies interminables de l’été provoquent des coulées de boue.

Les hivers ici sont longs et les températures glaciales. Pourtant, la vie en Iakoutie est un conte de fées : on peut aller à l’école à dos de renne, comme dans La Reine des neiges de Disney. « Bien sûr, je montais aussi les rennes, se souvient Elena. D’abord, j’ai fait quelques chutes de la selle et suis tombée des tas de fois avec mon renne dans la neige. J’ai même parcouru 100 mètres et le renne s’est presque dirigé dans la direction que je voulais, mais juste à 80 degrés dans la direction opposée. Pourtant, ce n’est pas 180 degrés, vous voyez ce que je veux dire  ? ».

Le mari d’Elena, Akbure, n’a mis que trois semaines à construire une maison en bois hexagonale pour la famille au milieu de la forêt. Inutile de dire que sa femme est très fière de lui. La taïga peut être un lieu très romantique, car elle offre une multitude d’occasions de montrer ce que l’on est vraiment.

Lorsqu’on vit en Sibérie, une pomme de pin ordinaire peut, par magie, se transformer en dessert sucré délicieux à l’arôme rude de la taïga. « Nos dîners, déjeuners et petits déjeuners pourraient faire pâlir de jalousie tout amateur de nourriture saine », dit Elena. 

Les enfants grandissent dans la nature et ont une enfance incroyable. Leurs meilleurs amis sont les rennes et les chiens, ils peuvent tout explorer librement et la Sibérie est leur terrain de jeu. « Le but des voyages est de ne pas être attaché à un seul endroit ni limité par le confort de tous les jours ; on est des explorateurs libres. Et en étant le maître nomade de sa vie, on peut gagner son pain tant dans les steppes ukrainiennes que dans les montagnes chinoises ou au milieu de l’océan », écrit cette femme russe.

En Iakoutie, les poissons poussent sur les arbres et il faut les ramasser tous les jours, comme Elena le fait en hiver : « Je ramasse ce bouquet presque tous les jours, juste là où je puise l’eau. Plus le soleil est haut et plus la collecte des poissons autour des trous dans la glace est agréable. Parfois, je comprends tous ces hommes qui installent des tentes autour du trou, apportent un poêle portatif et font du thé. Je le ferai sans doute un jour », écrit Elena.

Savez-vous où ces rennes se précipitent  ? Vers leur casse-croûte salé du matin, bien sûr. Le sel est un élément essentiel pour leur bon métabolisme. Les prédateurs l’obtiennent du sang de leurs proie, mais il n’y a pas de sel dans la nourriture végétale des rennes et ils aiment donc lécher des cubes de sel.

Elle avoue que parfois ce n’est pas si facile. Et « pas si facile » ne signifie pas qu’ils n’ont pas assez d’argent pour aller au restaurant ou acheter un nouveau gadget. Voyager avec deux enfants en bas âge dans la nature sauvage n’est pas une partie de plaisir. Elena dit : « Nous avons obtenu Internet par satellite et les panneaux solaires à la sueur de notre front et chaque membre de notre petite équipe a investi le meilleur de ses capacités. Je suis certaine que nous survirons dans toutes les conditions, nous nous adapterons partout et saurons nous serrer la ceinture si les temps sont durs. Ensuite nous serons heureux de savoir que nous avons tout réussi nous-mêmes. Nous serons plus forts, plus indépendants et nous irons encore plus loin ».

Dans cette publication découvrez dix conseils pour voyager dans la région de l'Altaï.

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