Après la Manche, le Baïkal: le nageur «Stève le Phoque» part à la conquête du plus profond des lacs

Service de presse Hellio, sponsor officiel de Steve Stievenart
En l’honneur de l’année du Baïkal déclarée en 2021 dans la région d'Irkoutsk, la toute première course transbaïkale écologique aura lieu en juillet dans les eaux du lac le plus profond du monde. Pour accomplir cet exploit, huit nageurs de différents pays ont été sélectionnés, parmi lesquels Stève Stievenart, le premier Français à avoir traversé la Manche aller-retour. Il partage avec Russia Beyond ses attentes de cette aventure qui s’approche à grands pas et revient sur son parcours athlétique.

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Après la conquête de « l'Everest de la natation », à savoir la traversée de la Manche à la nage, Stève Stievenart est devenu, en août 2020, le premier Français à réussir à le faire en aller-retour sans pause, en 34h et 45min. Suite à l’accomplissement d’un tel défi surhumain, on le décrit à juste titre comme un « ambassadeur français de la nage de l’extrême ». Ainsi, il n’est guère surprenant que cet homme surnommé « Stève le Phoque » soit qualifié pour la course en relais au lac Baïkal, dans laquelle il sera accompagné par ses collègues provenant de Russie, d’Italie, d’Afrique du Sud, du Maroc, du Kazakhstan et des États-Unis.

Baikal Great Swim : « Ça ne s’est jamais fait avant »

Classé comme le plus important dans l’histoire de la nage en eau libre, l’évènement « Baikal Great Swim » est prévu pour le 12 juillet, si les conditions météorologiques n'interfèrent pas. Les huit nageurs sélectionnés devront parcourir sans sommeil et sans repos 120 kilomètres en relais dans une eau dont la température varie entre 6 et 12 degrés. La course en relais commencera dans le village bouriate de Vydrino et se terminera sur la plage de Jacobi, à Irkoutsk, en passant par le rocher du Chaman, le symbole du lac situé sur l’île d’Olkhon. Selon l’estimation, la course devrait prendre environ de 35 à 40 heures. « C’est une belle histoire qui s’annonce ! On part un peu d’une feuille blanche parce que ça ne s’est jamais fait avant. En plus, pour moi, ce sera la première fois que je nage avec d’autres nageurs, de grands spécialistes de l’eau froide », nous relate Stève Stievenart son avant-goût de l’évènement à venir.

Athlète de longue date, passionné par le sport d’endurance

« Dans ma famille, l’engouement pour le sport est très commun, c'est un peu comme une tradition. Tout au long de ma vie, j’ai fait un peu de tout : à l’âge de 7 ans, j’ai commencé à pratiquer la course de fond, et aujourd’hui, à l’âge de 43 ans, je me spécialise dans la nage en eau libre », partage son histoire Stève Stievenart. À part la fameuse double traversée de la Manche, précédée par des traversées d'entraînement dans une seule direction, son livret des performances dans la nage comprend d’autres accomplissements, comme le tour autour de l'île de Jersey, la plus grande des îles Anglo-Normandes, et celui autour de l’île de Manhattan en passant sous ses vingt ponts.

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Pour pouvoir réaliser tous ces défis extraordinaires, il lui a fallu 3 ans de préparation intense en Angleterre auprès de Kevin Murphy, nageur britannique qui avait traversé la Manche 34 fois. « Il m’a tout enseigné. Pour tout dire, je lui dois mon succès », avoue le nageur français de l’extrême. Même si Stève s’est lancé dans cette aventure à l’âge de 40 ans, poussé par une séparation difficile, l’idée de traverser la Manche était son rêve depuis son plus jeune âge. « Tout petit au pied du cap Gris-Nez, je regardais avec mon grand-père les départs de nageurs pour la traversée vers l’Angleterre. C’était très extraordinaire et ça m’a beaucoup marqué à cette époque », se souvient-il.

Préparatifs aux particularités du Baïkal

Une préparation rigoureuse reste le facteur fondamental dans l’accomplissement réussi des défis dans le cadre d’une telle discipline hors-norme. Comme nous l’explique « Stève le Phoque », chaque fois, il met au point un programme adapté aux conditions climatiques propres de sa future nage, qu’il suit pendant plusieurs mois. Il en va de même pour la course au lac Baïkal pour laquelle Stève prépare son organisme depuis mi-août 2020. « Mes séances d'entraînement reproduisent toujours les conditions auxquelles mon corps sera confronté à l'avenir. Dans le cas du Baïkal, c’est la variation, à savoir les chutes extrêmes, de température qui représente une difficulté principale », nous explique Stève.

Alors que son mode d'alimentation reste toujours le même, à savoir un régime au poisson gras, la façon dont il s’entraîne a changé. « Pendant l’hiver chez moi [Wimereux, département du Pas-de-Calais] il faisait 0°C dehors, même ressenti -10°C avec le vent du nord. Je nageais donc pendant 20 minutes, je sortais mouillé de l’eau sans me recouvrir tout de suite et je restais exposé au froid pendant 15 minutes, en marchant au bord de l’eau, et j’y retournais de nouveau. Je faisais ça plusieurs fois pour que mon corps mémorise qu’il a vécu cette situation déjà », précise le sportif hors-norme les détails de son entraînement. Il lui arrive parfois de pratiquer la nage de cette façon pendant 10 heures sans interruption.

La protection de l’environnement comme objectif global

Grand passionné de nature depuis son jeune âge, Stève raconte que visiter le lac Baïkal figurait aussi sur sa liste de rêves, tout comme la traversée de la Manche. « Après avoir nagé dans le lac Titicaca à plus de 3 000 mètres il y a à peu près 4 ans, je me suis dit qu’avoir une expérience de nage au Baïkal serait aussi très fantastique. Une fois que mon ami russe m’a parlé de cette course en relais, j’ai envoyé ma candidature le jour même », retrace-t-il ses souvenirs. Compte tenu de son engagement pour la protection environnementale, surtout pour la lutte contre la pollution marine, sa participation a également été motivée par la cause que défend cette course.

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En effet, cette épreuve d’endurance au lac sibérien, qui sous-entend une expérience unique et enrichissante en matière d’apprentissage et d’avancement sportif pour chacun des participants, est organisée pour une cause écologique globale. Il s’agit en effet d’attirer l’attention sur les problèmes écologiques de la « mer sacrée des Bouriates », inclus dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il est vrai, d’après les observations scientifiques récentes, l’eau du Baïkal, d’habitude toujours froide, connaît ces derniers temps une augmentation de sa température à la surface qui atteint parfois 20-25 degrés. Un signe d'alerte pouvant devenir critique pour les habitants uniques du lac, dont le phoque du Baïkal.

En plus de son engagement dans la lutte contre la pollution plastique, qu’il observe quotidiennement lors de ses séances d'entraînement, « Stève le Phoque » tient à faire un « état des lieux des phoques sur la planète ». Pour cela, il partira en Sibérie avant le début de la course pour étudier le phoque du Baïkal, le plus petit au monde et endémique au lac, le seul phoque d'eau douce, et pour en faire un documentaire à destination des enfants. Avec ce projet artistique et sa fondation Stop Plastic Pollution, le nageur français de l’extrême cherche à transmettre le message sur l’importance de la préservation de nos réserves d’eau mondiales, y compris le lac Baïkal.

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