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C’est une histoire assez répandue de nos jours : Milana a rencontré Etienne pendant son échange universitaire à Rouen en Normandie. « Il était mon buddy, cette personne qui aide les étudiants étrangers à s’adapter, et après notre première rencontre nous ne nous sommes jamais séparés », raconte-t-elle. Depuis, leur relation s’est passée en distance avec des rencontres rythmés de deux mois et a abouti en une demande de mariage en juillet de 2019. L’année dernière, c’est Etienne qui est venu à Moscou pour son échange universitaire, et le couple en a profité pour organiser les papiers pour le mariage prévu en mai 2020 :
« Nous avons recueilli tous les documents pour avoir les autorisations de mariage, et il y en a beaucoup…. On a passé aussi un entretien à l'ambassade française et déjà déposé une demande auprès du ZAGS [le département de l’état-civil en Russie] et même conclu un contrat de mariage à Paris en février. Donc, il devait y avoir un mariage : mais on a dû remporter trois fois... d’abord pour août, puis pour septembre et maintenant pour décembre ».
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Néanmoins, le couple a eu de la chance de se retrouver en août en Turquie et, d’après Milana, « c'était une bouffée d'air frais ». Aujourd’hui, ils sont en attente d’un soi-disant « laissez-passer » (un dispositif français autorisant les étrangers non-européens à entrer en France malgré la situation actuelle, s’ils sont engagés dans une relation sentimentale avec un ressortissant français). « Une fois ces difficultés surmontées, nous n'aurons plus rien à craindre », avoue avec le sourire Milana. Elle précise que le soutien des autres filles dans la même situation et surtout le mouvement international Love is not a tourism lui donnent de la force : « Tu réalises que vous n'êtes pas les seuls dans le monde avec un tel problème ».
Ils se sont connus à Saint-Pétersbourg il y a 2 ans par hasard et cela a été un vrai coup de foudre. Anastasia, originaire de la République des Komis, est professeure de français et d’anglais, tandis que Jérôme, originaire de Lyon avec d’anciennes origines russes, est un grand amateur de photographie et de la culture russe. Pendant l’une de ses fréquentes visites en Russie, Jérôme a décidé d’organiser un shooting photo de femmes russes en foulard traditionnel. Pour cela, il a créé une annonce sur le réseau social VKontakte (analogue russe de Facebook) à laquelle a donc fortuitement répondu Anastasia. Jérôme retrace ses souvenirs de ce jour-là :
« J’étais hypnotisé par ses yeux bleus, sa beauté, sa voix, ses intérêts…. On avait visité la cathédrale de Kazan où elle m’a expliqué tout sur l’orthodoxie et au Musée Russe j’étais fasciné par ses connaissances de l’histoire : elle savait parler de chaque peinture ! ».
Depuis, leur relation s’est déroulée à distance avec « des heures et des heures sur Skype » et des vacances ensemble en Europe. En septembre 2019, le cœur chaviré, Jérôme a entendu le précieux « Oui, bien sûr ! » d’Anastasia pour sa demande en mariage, après quoi se dire au revoir a été « plus terrible que jamais ». En mars 2020, soit au début du virus en Europe, ils ont finalement reçu de l’ambassade française un certificat de capacité de mariage valable jusqu’à janvier 2021. Fiancés officiellement depuis septembre, leur mariage est prévu pour décembre au Palais du Mariage de Saint-Pétersbourg.
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« Déjà à la base très ému, cette situation me rend très triste et me fait perdre le moral : pas envie de manger, de sortir, de rencontrer les amis…En effet, tu ne penses qu’à ça et cette idée de vivre l’un sans l’autre est difficile à supporter psychologiquement. Skype est un atout exceptionnel dans une telle situation, mais il ne remplace pas les contacts physiques », partage ses émotions Jérôme. L’obstacle principal pour ce couple est l’absence d’une réponse claire et non « copier-coller » de la part des autorités, mais aussi une procédure assez compliquée pour la demande d’un « laissez-passer ». Ensemble, ils ont tenté toutes les démarches possibles pour se retrouver de nouveau et ont même envoyé une lettre au Kremlin. Aujourd’hui, les deux amoureux espèrent que les procédures seront bientôt simplifiées.
Les deux avouent que ni l'un ni l'autre n'ont jamais eu de lien particulier que ce soit avec la France ou la Russie, tandis que leur langue de communication est l’anglais et très peu le russe. Le fil rouge de leur histoire est la foi et l’orthodoxie. Bien avant la rencontre avec sa future femme, Emile est devenu orthodoxe et a commencé à s’intéresser à la Russie. Ils se sont rencontrés « d’une façon fortuite » en 2010 dans une église à Saint-Pétersbourg, lorsqu’Emile visitait la ville. Ksenia et Emile sont l’un de ces couples heureux qui ont déjà officialisé leur relation. Le mariage civil a eu lieu en février 2020, exactement un mois avant la pandémie et avec des frontières encore ouvertes.
Cathédrale de la Trinité, Saint-Pétersbourg
Legion MediaÉtant donné l’évolution de la pandémie en Europe, le couple est resté depuis séparé pour 7 longs mois. Toutefois, puisque les deux vivaient à la base dans deux pays différents, leur relation impliquait déjà de la distance bien avant cela. Les deux s'attendaient à la fermeture des frontières, mais ils pensaient qu’une telle mesure ne durerait pas longtemps. Emile explique :
« Vivre à distance n’était pas une nouveauté pour nous. Cependant, auparavant il était possible de se retrouver facilement, car les vols étaient réguliers. Nous avions prévu de nous marier à l’église en mai 2020 et la fermeture des frontières a naturellement forcé à reporter cela ».
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Étant marié avec une citoyenne russe, Emile a pu obtenir aisément un visa privé et aujourd'hui il est finalement auprès de sa femme après un voyage épuisant avec un transit à Istanbul et trois heures d’attente à l’aéroport de Moscou pour le contrôle de la raison de sa venue en Russie en tant qu’étranger. Ils conseillent à tous ceux qui ne sont pas encore ensemble de continuer à s’aimer, de maintenir le contact afin de se raconter sa vie quotidienne et de continuer à faire des projets d’avenir, ainsi que d’être patients et imaginatifs en cherchant des pays tiers où il est possible de se retrouver, si vous n’êtes pas mariés.
*À leur demande, leurs prénoms ont été modifiés.
Avant de venir en France avec sa fille pour les vacances d’hiver 2019, Viktoria a cherché sur les réseaux sociaux « un guide » parmi les habitants ordinaires des villes qu’elles prévoyaient de visiter. C’est donc Thierry qui a signalé sa bonne volonté de leur montrer Lyon et ses environs. Après deux jours ensemble, ils se sont mis à se parler quotidiennement et il est vite devenu évident pour eux qu’ils étaient faits l'un pour l'autre :
« Rapidement nos discussions sur la possibilité d’une nouvelle rencontre ont abouti à un accord pour le mois de mars 2020, confie Viktoria, C’est assez surprenant, mais au moment de la fermeture des frontières nous étions ensemble à Lyon ».
Contrainte d'interrompre son séjour amoureux, Viktoria a réussi à prendre le dernier avion de Genève pour Moscou afin de retourner auprès de ses enfants et au travail. Après cela, le couple a maintenu sa relation en mode virtuel pendant 6 mois. Voilà comment Viktoria décrit cette période : «Cuisiner, écouter de la musique, discuter des films, apprendre le français….Bref, on a tout fait ! En moyenne, par jour nous avons parlé en continu pendant 6 heures ».
Ce n'est que grâce à des astuces du mouvement Love is not a tourism que le couple est actuellement ensemble à nouveau. «J’inondais l'ambassade de France en Russie avec des emails chaque jour pour clarifier notre situation, mais on n'a reçu aucune réponse. J'ai compris qu'il fallait chercher ailleurs.Après avoir étudié toutes les lacunes existantes, nous avons choisi l'option Moscou-Londres-Genève. Avec son visa français, Viktoria avait déjà le droit d’entrer en Suisse. Pour venir à Londres, elle a très vite obtenu un visa anglais. En raison de difficultés à la douane anglaise, finalement nous sommes arrivés à Paris en train Eurostar », a raconté Thierry au sujet des défis survenus.
La règle de base de ce couple pendant ce temps dur était de rester positif et de ne pas obéir à la négativité associée à la pandémie. Aujourd’hui, les deux encouragent les autres couples séparés à continuer de se battre, ainsi qu’à agir et à prendre des décisions nécessaires pour se réunir. « L'essentiel est de maintenir, de soutenir, de développer et de remplir avec l’amour vos relations, sinon elles mourront », conseille fortement Viktoria.
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