160 des plus talentueux tatoueurs de Russie se sont rassemblés les 25 et 26 mai pour le plus grand rendez-vous annuel de la discipline dans le pays – la Convention internationale de tatouage de Moscou, dont la dixième édition était organisée au centre des expositions du parc Sokolniki.
Les professionnels russes ont également été rejoints par 67 spécialistes du monde entier : d’Espagne, de Chine, du Brésil, du Royaume-Uni, du Mexique ou encore d’Australie. Les amateurs d’encre sous-cutanée ont ainsi pu découvrir de nouveaux artistes, se faire tatouer un nouveau motif sur le corps, mais aussi assister à différents concerts, animations et autres concours de tatouage.
Russia Beyond vous présente les moments forts de l’événement.
« Dans le but de remplir un bras, et de faire un job de qualité, il faudrait quatre ou cinq jours de travail, cinq ou six heures par jour », affirme le tatoueur Roman Zakirov, toutefois parvenu à achever une telle œuvre dans le cadre de la convention, ce qui lui vaudra la seconde place dans la catégorie « Meilleur tatouage néo-traditionnel ».
Jambes, dos, torse prennent généralement encore plus de temps. Et pour couvrir l’entièreté du corps « deux années sont habituellement nécessaires ». Mais cela, les amoureux de cet art sont prêts à l’affronter, pour profiter de leurs œuvres cutanées jusqu’à la fin de leurs jours.
Il n’existe pas en Russie d’approche stylistique distincte, mais la nation affiche tout de même un penchant pour les designs en noir et blanc, note Zakirov.
« Moi, je me spécialise dans les tatouages en couleur, mais j’ai régulièrement des demandes pour réaliser mes motifs en noir et blanc », ajoute-t-il.
Néanmoins, ici, il y en a pour tous les goûts : de l’old school au japonais, en passant par l’ornemental et le réalisme, les maîtres de la discipline présents ont tous un style bien à eux, mais possèdent un point commun : un talent indéniable.
Selon Zakirov, le visage est particulièrement difficile à tatouer. « Le visage est criblé de capillaires proches de la surface, il faut travailler plus soigneusement, car les pigments peuvent s’y infiltrer et créer un gros bordel ».
L’un des styles les plus difficiles à réaliser (et à supporter pour le client), est le blackout, ou « aplat de noir », lorsqu’une partie entière du corps est recouverte dans son intégralité d’encre noire.
« Très peu d’artistes peuvent réellement le faire bien. De tels tatouages sont plus complexes lorsque vous prenez en compte que chaque minuscule recoin de peau doit être recouvert. Sinon vous aurez de petites taches blanches sur un fond noir ».
La douleur inhérente à cette pratique n’a toutefois pas rebuté les milliers de visiteurs, venus contempler les artistes concentrés sur leurs œuvres du jour. Les plus chanceux réussiront même à obtenir un créneau pour passer sous le dermographe de l’un d'entre eux, tandis que bon nombre d’autres se contenteront de planifier un rendez-vous ultérieur.
Dans cet autre article, nous vous expliquons quels sont les motifs de tatouage les plus populaires de Russie.