Quel lien entre la première constitution d’Éthiopie et la Russie?

À gauche : Tekle Hawariat Tekle Mariyam en compagnie de Sergueï Moltchanov, son père adoptif.

À gauche : Tekle Hawariat Tekle Mariyam en compagnie de Sergueï Moltchanov, son père adoptif.

Domaine public
Petia l’Abyssinien (Petia Abissinets), c’est ainsi qu’a été appelé pendant son enfance celui qui deviendra l’auteur de la première constitution éthiopienne, et ce, car il a grandi en Russie, élevé par la fille d’un décembriste.

Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

En 1896, ses précepteurs ont envoyé Tekle Hawariat Tekle Mariyam (1884-1977) étudier en Russie. À cette époque-là, l’Éthiopie luttait pour son indépendance face à l’Italie et le pays avait besoin de jeunes leaders bien formés.

En Russie, le jeune homme a été accueilli dans la famille du colonel de la garde impériale du régiment des Hussards Sergueï Moltchanov, fils de la comtesse Elena Kotchoubeï, elle-même fille du décembriste Serge Volkonski. C’est elle qui a grandement contribué à l’éducation de Tekle Hawriat, qui jusqu’à la fin de ses jours, l’appellera « mamie Nelly ».

Dans cette famille, Petia l’Abyssinien a reçu une éducation digne d’un noble. Outre l’apprentissage des sciences et de la langue russe, il a fait de l’équitation, de la chasse, s’est familiarisé avec l’agriculture, la forge et la menuiserie. Diplômé du Premier corps de cadets de Saint-Pétersbourg, il est ensuite entré dans la prestigieuse École d’artillerie Michel.

« Il n’était pas grand, avait des cheveux frisés et une peau de couleur du chocolat. Les traits du visage étaient réguliers. [...] Modeste, timide, bon, un peu tête de pioche... Tous, nous l’aimions beaucoup. Il a été emmené ici par une mission envoyée en Abyssinie, il était issu de milieux aristocratiques, proche du Roi des Rois, c’est ainsi que le décrivait le colonel Erast Chliakhtine, un de ses professeurs. La riche famille Kotchoubeï, chez qui il passait les vacances, a grandement contribué à son éducation ».

En 1905, le colonel Moltchanov est mort. Célibataire et sans progéniture, il a laissé sa fortune à Tekle Hawariat, son fils adoptif. En 1908, à l’issue d’un voyage en Europe, ce dernier est rentré dans son pays natal pour y devenir une grande personnalité d’État et compagnon du futur empereur Haïlé Sélassié.

En 1930, il a rédigé la première constitution de l’Éthiopie indépendante et est devenu son représentant à la Ligue des Nations. Il finira ses jours dans sa ferme, où il mettra en œuvre les connaissances et les savoir-faire acquis dans le domaine de sa mamie russe.

Dans cet autre article, nous vous présentions des Africains ayant connu la prospérité en Russie impériale

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies