Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Portrait de l'impératrice Élisabeth Petrovna, 1757. Vigilius Erichsen
Musée-réserve Tsarskoïe SeloLa fille de Pierre le Grand avait un comportement assez frivole. Elle aimait les divertissements, le luxe ainsi que les tenues chères et ostentatoires, et était souvent vue en compagnie jeunes. Son père n’avait pas eu le temps de trouver un parti pour sa fille : le futur roi de France, Louis XV, a notamment rejeté l’une des propositions du célèbre tsar.
Élisabeth n’avait presque aucune chance de monter sur le trône, car elle n’arrivait dans l’ordre de succession qu’après son neveu Pierre II, sa sœur aînée Anna et leurs descendants. Mais pour des princesses de son rang, le mariage était avant tout un acte politique : Élisabeth s’est rendu compte dès son plus jeune âge que ses relations amoureuses étaient étroitement surveillées.
Lorsque le jeune empereur Pierre II est monté sur le trône, Élisabeth s’est rapprochée ostensiblement de lui. Il y avait des rumeurs selon lesquelles le souverain était même amoureux de sa jeune tante, et tous deux passaient beaucoup de temps ensemble ; ils faisaient des parties de chasse et des pique-niques. Il existe une version selon laquelle ils auraient même voulu se marier, mais l’Église n’aurait jamais béni l’union de parents aussi proches.
Portrait de Pierre II, 1800, artiste inconnu
Ermitage/Domaine publicLes nobles Menchikov et Dolgoroukov, qui régnaient en réalité à la place de Pierre II, tissant des intrigues et se livrant des guerres d’influence, étaient effrayés par la proximité entre le jeune homme et Élisabeth. Ils craignaient l’influence de cette dernière sur le tsar et, par conséquent, de redoutaient de perdre le pouvoir. Ils prévoyaient donc de donner la main d’une de leurs filles au jeune Pierre. Cependant, il est mort jeune.
Les toutes premières relations - infructueuses - d’Élisabeth se sont produites sous le règne de Pierre. Au début, elle a noué une liaison avec le général de division Alexandre Boutourline, puis avec le gentilhomme de la chambre Semion Narychkine. Tous deux ont été expulsés de la cour par Pierre II et sont tombés en disgrâce, soit parce qu’il était jaloux d’Élisabeth, soit sous l’influence de ses conseillers.
Après la mort prématurée du jeune Pierre II, Anna Ivanovna, la nièce de Pierre Ier, est montée sur le trône. Sous son règne, des princes étrangers courtisaient Élisabeth mais, sentant une concurrence, Anna a toujours refusé une union. Élisabeth, qui avait presque 30 ans, est donc restée célibataire.
Le prochain grand amour d’Élisabeth était Alexeï Razoumovski, un descendant des cosaques du Zaporojie. On disait de lui que c’était un des hommes les plus beaux de l’Empire russe. Razoumovski a aidé Élisabeth à réaliser une révolution de palais et à monter sur le trône, après quoi il a reçu des grades élevés et été fait comte par l’impératrice.
Alexis Razoumovski
(CC BY-SA 4.0)C’est avec lui, comme le dit la légende, qu’Élisabeth s’est secrètement mariée dans le village de Perovo près de Moscou en 1742. Pendant longtemps, des « preuves » ont été conservées dans l’église : des tissus rituels spéciaux, prétendument brodés de la main d’Élisabeth elle-même. La tsarine a ensuite acheté tout le village et y a construit un palais pour Razoumovski.
Élisabeth ne voyait pas l’intérêt de révéler son mariage au public - elle avait déjà plus de 30 ans et une union avec une personne issue de la petite noblesse risquait d’indigner les aristocrates. De plus, Razoumovski aurait pu prétendre au pouvoir.
On estime que c’est sous Élisabeth que le système des favoris s’est développé à grande échelle : Razoumovski jouissait d’un pouvoir illimité, exerçant une forte influence sur l’impératrice et ses décisions.
Outre la légende concernant le mariage secret d’Élisabeth, d’autres circulaient à propos de ses enfants présumés avec Razoumovski. Et bien qu’officiellement, l’impératrice n’ait jamais eu d’héritiers, des contemporains assuraient que le couple avait un fils et une fille.
Il se murmurait que la fille, connue sous le nom de princesse Tarakanova, avait été tonsurée de force et faite nonne, avant de vivre au monastère Ivanovski à Moscou jusqu’à sa mort. De nombreux imposteurs se sont ensuite fait passer pour les enfants d’Élisabeth et de Razoumovski.
L’un d’eux a été arrêté et emprisonné dans la forteresse Pierre-et-Paul sur ordre de Catherine II. Officiellement, Élisabeth ne s’est jamais mariée jusqu’à la fin de ses jours.
Princesse Tarakanova, 1864, Constantin Flavitski
Galerie Tretiakov/Domaine publicL’impératrice âgée de 40 ans avait un autre jeune favori - le comte Ivan Chouvalov, qui était chargé de l’instruction sous son règne : il a fondé l’Université de Moscou et l’Académie des arts. Cependant, jusqu’à sa mort, elle est restée proche de Razoumovski.
Catherine II, 1794. Dmitri Levitski
Musée-Réserve de Novgorod/Domaine publicLa liste des favoris réels ou supposés de Catherine comporte plus d’une vingtaine de noms. Les amours de l’impératrice ont fait courir des rumeurs sur des scènes de débauche qui se seraient déroulées à la cour.
Catherine II était l’épouse de Pierre III, héritier d’Élisabeth Ire, que cette dernière avait elle-même fait monter sur le trône. Pierre III était en outre le fils de la sœur aînée d’Élisabeth, Anna (c’était donc le petit-fils de Pierre Ier). De cette façon, la tsarine avait cherché à restaurer la successibilité au trône.
Pierre avait grandi en Allemagne, et n’était pas intéressé par la Russie ou le pouvoir (ni par son Allemande d’épouse). Et pourtant, le couple a eu un héritier - le futur empereur Paul Ier. Plus tard, une petite fille est née, mais elle est décédée en bas âge. Pierre III a reconnu l’enfant, mais il doutait ouvertement de sa paternité. Selon la version la plus répandue, Catherine aurait donné une fille à son amant, le futur roi de Pologne Stanislaw Poniatowski.
Portrait de couronnement de l'empereur Pierre III, 1761. Lukas Konrad Pfandzelt
Ermitage/Domaine publicPierre III était connu pour ses manières étranges et menait une politique extrêmement impopulaire ; Catherine, avec le soutien de la noblesse - et surtout de son favori Grigori Orlov - a perpétré un coup d’État en 1762.
Grigori Orlov, 1762. Fiodor Rokotov
Galerie Tretiakov/Domaine publicPierre a été arrêté et est mort peu après dans des circonstances troubles. Profitant du précédent institué par Catherine Ier, qui était devenue impératrice après la mort de son mari Pierre Ier, Catherine II est montée sur le trône à la suite de son époux.
Fait intéressant : quelques mois seulement avant son accession au trône, Catherine (à l’insu de son mari) a donné à Grigori Orlov un enfant. Cependant, l’impératrice n’a pas particulièrement caché son fils illégitime, connu sous le nom d’Alexeï Bobrinski - elle lui a acheté des domaines et des palais. Plus tard, son demi-frère Paul Ier lui a même accordé le titre de comte.
Portrait d'Alexeï Bobrinski, 1782. Artiste inconnu
Ermitage/Domaine PublicGrigori Orlov a été le favori de Catherine pendant plus de 10 ans ; l’impératrice voulait même l’épouser après son accession au trône, mais elle en a été dissuadée. Plus tard, elle a eu d’autres amants et Orlov a été chassé du palais.
Le favori suivant - et apparemment le grand amour de Catherine - était le prince Grigori Potemkine. 10 ans plus jeune que l’impératrice, il avait pour elle annexé de nouvelles terres à l’Empire russe.
Portrait de Grigori Potemkine. Johann Baptist von Lampi
Domaine publicLeur mariage secret aurait eu lieu en 1774 ou 1775. De nombreux contemporains pensaient que le mariage n’était pas une rumeur, mais qu’il avait effectivement eu lieu. Potemkine jouissait d’une grande influence et d’un grand pouvoir, ce qui créait souvent des disputes avec l’impératrice. Comprenant qu’il ne pouvait pas revendiquer le pouvoir, elle ne l’a jamais présenté comme son mari malgré le caractère public de leur histoire d’amour.
Il y avait des rumeurs selon lesquelles Catherine aurait même donné une fille à Potemkine, une certaine Élisabeth Temkina, que Potemkine présentait comme son élève. Cependant, de nombreux historiens pensent que Temkina n’était pas la fille de Catherine, qui à cette époque avait déjà plus de 45 ans.
HBO a réalisé à propos de la relation entre Potemkine et Catherine la série très bien faite Catherine la Grande avec Helen Mirren dans le rôle-titre.
Dans cette autre publication, découvrez neuf princesses européennes devenues tsarines de Russie.
Chers lecteurs,
Notre site web et nos comptes sur les réseaux sociaux sont menacés de restriction ou d'interdiction, en raison des circonstances actuelles. Par conséquent, afin de rester informés de nos derniers contenus, il vous est possible de :
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.