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Vassili Mitrofanov, qui fut l’infirmier de l'empereur Nicolas Ier, se souvenait avoir regardé l'empereur dans les yeux en se présentant. « Avec tout mon courage, je n'ai pas pu résister à l'éclat terrible de son œil gauche, qui tel un clou incandescent [...] me brûlait les yeux… Jusqu'à ma mort, je n'oublierai pas son éclat pénétrant, qui peut embarrasser même des gens comme moi, qui n'appartiennent pas au lot des lâches ». Ekaterina Junge, fille du peintre Fiodor Tolstoï, estimait que « le regard de l'Empereur, au fur et à mesure de la conversation, pouvait tuer des gens instantanément ». Qui était l'homme derrière ce regard mortel ?
Le deuxième tsar russe le plus grand
Après Pierre le Grand, qui mesurait 2,04 m, Nicolas Ier était considéré comme le deuxième empereur russe le plus grand en taille. Nous le savons grâce à une histoire compilée par l'écrivain russe Xenofont Polevoï. Après une pièce dans laquelle l'acteur russe Vassily Karatyguine jouait Pierre le Grand, Nicolas a comparé sa propre taille à celle de Karatyguine et a déclaré que l'acteur était plus grand que lui : l'empereur mesurait 1,89 m. « Un front altier, des yeux pleins de feu et de majesté, une bouche à l'expression un peu sarcastique, une poitrine héroïque, une taille colossale et, enfin, une démarche majestueuse conféraient au souverain quelque chose d'extraordinaire dans son apparence », a écrit le comte de Passi, un contemporain.
Il a réprimé la révolte des décembristes
Le règne de Nicolas Ier a mal commencé - la révolte des décembristes, qui cherchait à renverser la maison Romanov et à installer une forme de gouvernement républicain, a éclaté en Russie. Le soulèvement a été déclenché par de jeunes fonctionnaires et militaires appartenant à l'élite de l'État. Cependant, l'empereur a fermement protégé la monarchie et réprimé sans merci la révolte en utilisant son armée loyale. Mais Nicolas Ier était loin d'être ravi de devoir commencer son règne par une effusion de sang. « Je suis l'empereur, mais à quel prix, mon Dieu ! Au prix du sang de mes sujets », a-t-il écrit dans une lettre à son frère Constantin.
Il était le parrain des chemins de fer russes
Sous le règne de Nicolas Ier, le premier chemin de fer de passagers russe, reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, a été construit et c'est Nicolas Ier qui a défini la largeur de la voie ferrée russe, l’établissant à 1 524 mm (alors qu'en Europe, elle était de 1 435 mm). Cette décision a eu des conséquences durables - grâce à elle, les ennemis européens de la Russie ne pouvaient pas transporter facilement leurs chargements militaires par chemin de fer vers ce pays, car la largeur des voies était différente. À ce jour, les trains doivent changer la largeur de leurs châssis à la frontière pour continuer jusqu'à leur destination.
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Sous son règne, le système juridique russe a été réformé
En 1825, lorsque Nicolas Ier est monté sur le trône, le système juridique et gouvernemental russe était en piètre état : certaines lois, datant d'il y a un siècle, soit de l'époque de Pierre le Grand, étaient toujours en vigueur, parallèlement à de nombreuses autres, ce qui créait un véritable chaos législatif. Nicolas Ier a ordonné à Mikhaïl Speranski, célèbre homme politique de son temps, d'effectuer une codification des lois, qui a été achevée dans les années 1830. La Compilation complète des lois de l'Empire russe en 46 volumes comprenait toutes les lois chronologiquement, tandis que le Recueil des lois de l'Empire russe recensait les lois pénales et civiles en vigueur. Pour son travail titanesque sur la codification des lois russes, Speranski a reçu la plus haute décoration d'État, l'Ordre de Saint-André.
C'était un père de famille dévoué, mais il avait une favorite
Nicolas Ier se présentait comme un souverain féroce et exigeant envers ses sujets, mais c’était un père de famille indulgent et aimant. Maria Fredericks, dame d'honneur à la cour, se souvient : « L'empereur Nikolaï Pavlovitch était le père de famille le plus doux, joyeux, plaisantin, oubliant tout ce qui était sérieux pour passer une heure tranquille parmi sa femme bien-aimée, ses enfants et, plus tard, ses petits-enfants ». Cependant, ses enfants n'ont pas été gâtés et ont été élevés dans une relative austérité. Ils jouaient en plein air quand ils le souhaitaient, quel que soit le temps, et apprenaient à ramer auprès d'un marin, garçons et filles. Quant à ses fils, Nicolas les a élevés dans un style militaire, les emmenant à des exercices et des manœuvres avec d'autres jeunes cadets, sans leur donner la moindre préférence.
Cependant, par la suite, Nicolas et sa femme se sont lentement éloignés - après avoir donné naissance à sept enfants, l'impératrice Alexandra est tombée malade et les médecins lui ont recommandé de longues vacances. À cette époque, l'empereur était connu pour avoir une favorite, Varvara Nelidova. « Le tsar est chaque jour de plus en plus occupé avec Nelidova. Il va chez elle plusieurs fois par jour. Il essaie d'être près d'elle au bal tout le temps. La pauvre impératrice voit tout cela et le supporte avec dignité, mais comme elle doit souffrir », a écrit Maria Nesselrode, une dame d'honneur.
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Il a préparé l'abolition du servage en Russie
L'un des objectifs de la révolte des décembristes était l'abolition du servage en Russie. Nicolas Ier, cependant, a également compris que le servage entravait le développement du pays. Sous son règne, un comité secret a été formé pour discuter de la possibilité de son abolition. En 1855, un mois avant sa mort, Nicolas a dit à l’homme politique Dmitri Bloudov qu'il ne voulait pas mourir tant que les serfs ne seraient pas libres ; cependant, il ne voulait libérer les serfs que s'ils conservaient une propriété foncière. « Ce n'est qu'alors que je serais heureux, lorsque ces personnes seront libérées du servage », a déclaré Nicolas à Alexandra Smirnova-Rosset.
Malheureusement, Nicolas Ier n'a pas réussi à les libérer de son vivant. Cependant, sous son règne, il était interdit de vendre les serfs sans terre, et les serfs étaient autorisés à sortir du servage si le domaine de leur propriétaire était vendu pour dettes. Quand Alexandre II a finalement libéré les serfs en 1861, lui et son gouvernement ont utilisé les données et les projets de loi qui avaient été préparés sous Nicolas Ier.
C’était un artiste et musicien de talent
Entre toutes les affaires importantes auxquelles l'empereur devait s'occuper, il trouvait toujours le temps de pratiquer la musique ou la peinture. Dans sa jeunesse, Nicolas a reçu une formation d'ingénieur militaire, ce qui impliquait beaucoup de dessin - ponts, canons, cartes, etc. C'est pourquoi il est devenu un peintre de talent. Il aimait aussi la musique et jouait de divers cuivres, ce qui a poussé son petit-fils, le futur empereur Alexandre III, à apprendre à jouer de la trompette.
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