Comment les pays occidentaux ont récompensé l'Armée rouge

Histoire
BORIS EGOROV
La récompense la plus prestigieuse était l'ordre britannique du Bain. Le maréchal Montgomery l’a personnellement décerné au maréchal Joukov près du Reichstag détruit.

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Des centaines de militaires soviétiques - des soldats ordinaires aux maréchaux - ont reçu des récompenses militaires américaines, britanniques et françaises pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les premiers récompensés étaient quatre pilotes de la flotte du Nord, parmi lesquels se trouvait le célèbre as et deux fois héros de l'Union soviétique, le lieutenant-colonel Boris Safonov. Le 19 mars 1942, sur la base navale de Poliarny, le chef de la mission militaire britannique en URSS, le lieutenant-général Noel Mason-MacFarlane, leur a remis des Distinguished Flying Cross (croix pour mérites de vol exceptionnels).

Les Américains ont décerné leur première récompense beaucoup plus tard - à l'occasion du deuxième anniversaire de l’invasion allemande en URSS, le 22 juin 1943. L'ambassade des États-Unis a remis 59 croix, ordres et médailles au commissaire du peuple (ministre) des Affaires étrangères Viatcheslav Molotov, malgré le fait qu'aucun des récipiendaires ne se trouvait à Moscou à ce moment-là. Tous à cette époque combattaient sur les fronts.

Les Alliés disposaient d'un large éventail de récompenses, avec lesquelles ils ont volontiers rendu hommage aux courageux militaires soviétiques : la Distinguished Service Cross (la Croix du service distingué), les étoiles d'argent et de bronze, l'ordre de l’Empire britannique et d'autres. Un peu plus tard, les Français se sont joints aux décorations remises à l’Armée rouge. En 1944, le maréchal Alexandre Vassilievski a reçu la Croix de guerre et, après la fin du conflit, l'ordre de la Légion d'honneur 2e degré a été décerné au maréchal Ivan Konev.

Bien sûr, les alliés occidentaux ne connaissaient pas toutes les circonstances des exploits et des mérites des soldats de l'Armée rouge (si cela ne s'appliquait pas aux chefs militaires de premier plan). Le plus souvent, ils ont simplement informé la partie soviétique de leur désir de remettre un certain nombre de médailles et de croix, après quoi l'URSS a commencé à rechercher des candidats dignes. À leur tour, les soldats des armées d'Europe occidentale ont également reçu des récompenses soviétiques.

La plupart des récompenses alliées étaient « démocratiques » et pouvaient être remises à la fois à des soldats ordinaires et à des chefs militaires de haut rang. Ainsi, par exemple, le général Vassili Chouïkov, dont la 62e armée fut l’une des dernières à se maintenir à Stalingrad à la fin de 1942, a reçu la Distinguished Service Cross. Dans le même temps, la même croix a été décernée à l'éclaireur du 681e régiment d'infanterie, le sergent principal Fedor Trofimov, qui a conduit un groupe de parachutistes américains hors de l'encerclement au printemps 1945 en Tchécoslovaquie.

Parmi les récompenses privilégiées destinées exclusivement au plus haut commandement de l'Armée rouge, l'ordre britannique du Bain était particulièrement prestigieuse. Son nom inhabituel est associé à la tradition médiévale de la chevalerie, dont l'essence était que les candidats devaient avant la cérémonie passer une nuit blanche et subir une série de procédures de nettoyage du corps. Le maréchal Gueorgui Joukov est devenu chevalier honoraire de la grand-croix de l'ordre du Bain. Les maréchaux Ivan Konev et Constantin Rokossovki ont été faits chevaliers-commandeurs honoraires.

À la suggestion du maréchal Bernard Montgomery, Joukov, Rokossovki, ainsi que les généraux Vassily Sokolovski et Mikhaïl Malinine (qui ont reçu l'Ordre de l'Empire britannique), ont été récompensés au centre même de Berlin détruit. Selon les mémoires de Gueorgui Joukov, lorsque la question du lieu de la cérémonie a été décidée, le commandant britannique s'est tourné vers ses collègues soviétiques avec les mots suivants : « Les troupes soviétiques ont porté leur dernier coup dans la région de la porte de Brandebourg, où ils ont hissé la bannière rouge sur le Reichstag. Je crois que c'est en ce lieu que vous devriez recevoir les ordres de la Grande-Bretagne, qui marquent les mérites des troupes soviétiques que vous dirigez. »

Dans cet autre article, nous expliquons pourquoi Staline a puni un maréchal soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale 

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