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Pierre le Grand
Pierre le Grand faisait tout rapidement : il marchait vite, pensait vite et se levait généralement très tôt. Lorsqu'un nouvel émissaire prussien fut envoyé à Saint-Pétersbourg, Pierre l'invita à sa cour à 4 heures du matin pour une audience. Cependant, l'ambassadeur arriva avec une heure de retard, alors que l'empereur était déjà parti superviser les travaux de construction navale à l'Amirauté. L'envoyé fut par conséquent obligé de s'y rendre également, ses affaires étant des plus urgentes.
Lorsque l’émissaire se présenta à l'Amirauté, Pierre était en haut du mât d'un navire en construction. « S'il n'a pas réussi à me trouver à l'heure prévue dans la salle d'audience, qu'il prenne soin de monter ici », aurait alors déclaré l’empereur. Afin de remettre ses lettres de créance, l'envoyé n’eut ainsi d'autre choix que de grimper à l'échelle de corde et de rejoindre Pierre assis sur ce mât tremblant.
Catherine II
Catherine la Grande est connue pour son attitude impassible. Un jour, lors d'un dîner à la cour, elle demanda à Vassili Tchitchagov, un commandant de marine chevronné, de raconter quelques histoires de ses années de combat. Tchitchagov débuta avec enthousiasme, puis s'emporta, commença à crier, à agiter ses mains et à proférer de nombreuses et grossières obscénités, courantes chez les marins.
Ce n'est qu'aux regards étonnés des autres courtisans présents qu’il comprit ce qu'il avait fait et supplia l'impératrice de lui pardonner d'avoir prononcé de tels mots en sa présence, ce à quoi elle répondit : « Ce n'est pas grave, continuez, je ne comprends pas votre langage naval de toute façon ! ».
Une autre fois, Catherine jouait aux cartes avec le comte Alexandre Stroganov. Celui-ci perdait gravement et finalement, il se leva en colère, jeta ses cartes sur la table, en déclarant rageusement à l'impératrice : « C'est impossible de jouer avec vous ! Vous pouvez perdre tant que vous voulez, vous avez un crédit infini, mais imaginez comment je me sens ? ». Le général Nikolaï Arkharov, qui était également à la table, se mit alors à réprimander Stroganov pour avoir haussé la voix sur l'impératrice, ce qui était totalement inacceptable. « Calmez-vous, Nikolaï Petrovitch, s’exprima cependant Catherine au général, je joue aux cartes avec Stroganov depuis 50 ans et cela arrive à chaque fois ».
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Alexandre Ier
L'empereur Alexandre était un homme très réservé et parfois peu sûr de lui. Par exemple, il interdisait à ses sujets de porter des lunettes à la cour car lui-même avait une mauvaise vue et se sentait en quelque sorte offensé si les autres voyaient mieux en sa présence. Pourquoi ne portait-il pas lui-même des lunettes ? Il pensait qu'elles le faisaient paraître plus vieux.
De temps en temps, Alexandre savait toutefois se montrer caustique et sarcastique. Une fois, au cours d'un entraînement militaire, il envoya le prince Piotr Lopoukhine, un très beau jeune homme, mais un peu brut de décoffrage, récupérer un message de l'un des régiments. Lorsque Lopoukhine fut de retour et fit son rapport à l'empereur, Alexandre comprit que le jeune prince avait tout mélangé. « Et moi je suis sot, dit-il alors, de vous avoir envoyé ».
Nicolas Ier
Sous le règne de Nicolas Ier, toute forme d'insulte à l'égard de l'empereur, ou même de son portrait, était un délit. Un jour, un soldat du nom d'Agafon Souleïkine, ivre mort dans une taverne, cracha sur le portrait de l'empereur accroché au mur. L'affaire fut rapportée, et Nicolas Ier lui-même en eut connaissance.
Au lieu d’exiler le militaire en Sibérie, le souverain ordonna : « Annoncez à Agafon Souleïkine, devant tout son régiment, que je lui ai aussi craché dessus. Et comme ce malheureux ivrogne ne savait pas ce qu'il faisait, je déclare l'affaire close. Par ailleurs, il est désormais interdit d'accrocher des portraits impériaux dans les tavernes ».
Alexandre III
Alexandre III était très préoccupé par le fait que lui, l'empereur de Russie, était allemand de sang et parlait même le russe avec un accent. Un jour, il entendit une ancienne rumeur de la cour selon laquelle Paul Ier, son arrière-grand-père, serait né à la suite de la liaison de sa mère Catherine II (elle-même Allemande de naissance) avec le comte Sergueï Saltykov (1726-1765), car son mari Pierre III (en grande partie de sang étranger) était probablement impuissant.
Quand Alexandre III devint empereur, il demanda à ses ministres à la cour si la rumeur était vraie. « Oui, en effet ! », dirent certains d'entre eux. « Dieu merci, alors il y a au moins un peu de sang russe dans mes veines ! », s’exclama l'empereur.
Nicolas II
L'empereur Nicolas II manquait parfois de connaissances de la vie réelle. Une anecdote raconte qu'un jour, alors qu'il se promenait dans la forêt, il entendit un étrange son répétitif. « Quel est ce bruit ? », demanda-t-il à quelqu'un de sa suite. « C'est le chant d'un coucou », lui répondit-on. « C'est drôle, cet oiseau sonne comme une horloge dans mon palais », remarqua naïvement Nicolas.
Une autre rumeur similaire affirme que lors de sa visite à Nijni Novgorod en 1896, Nicolas II se rendit à la foire, où la dernière invention agricole – le fumier artificiel – était présentée. Nicolas II approuva cette innovation, mais nota : « Eh bien, pour produire du fumier artificiel, les vaches ont besoin de foin artificiel, n'est-ce pas ? ».
Dans cet autre article, nous nous intéressions à ces maladies qui tourmentaient les tsars, leur famille et les nobles de Russie.