Les trois dirigeants les plus belliqueux de l’histoire russe

Sputnik
La Russie a mené de nombreuses guerres au cours de sa longue histoire. Voici les trois leaders les plus martiaux, qui ont aimé ou ont été forcés de se battre.

1. Sviatoslav Ier

Devise : « Je débarque chez vous ! »

« Il ne transportait pas de charrettes ni de bouilloires lors de ses expéditions (...) Il n’avait pas non plus de tente, il se couchait sur une couverture de cheval et plaçait sa selle sous sa tête. Toute sa suite en faisait de même ». Voici comment la première chronique slave orientale décrit Sviatoslav, un guerrier de type spartiate du Xe siècle qui occupa le trône de l'Ancienne Russie.

Sviatoslav a passé tout son règne en guerre constante avec les voisins de la Russie ancienne. Il était le dernier dirigeant païen de l'ancien État russe. Il ne voulait pas se convertir au christianisme, craignant de perdre l'allégeance de ses guerriers. À la fin de son règne, il aurait réussi à créer par l’épée le plus grand État européen.

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Il a vaincu une grande puissance de la région, le Royaume khazar. Il contrôlait la partie inférieure de la route commerciale de la Volga. Sviatoslav a subjugué certaines tribus slaves orientales et écrasé les Alains et les Bulgares de la Volga. Il a également vaincu les Bulgares à l’ouest et aurait voulu déplacer sa capitale de Kiev vers le Danube.

Cependant, ses victoires sur les Bulgares ont été mal vues par l'Empire byzantin voisin, et Constantinople a envoyé ses troupes pour s'occuper du prince slave belligérant. Ils ont forcé sa retraite et en revenant à Kiev, il a été pris en embuscade par une tribu nomade. On soupçonne que les nomades ne l'ont pas fait entièrement par eux-mêmes - certains estiment qu’ils avaient la bénédiction des Byzantins. Sviatoslav a été tué dans la bataille et le chef de la tribu, comme l’indiquent les anciennes chroniques, a fabriqué un calice avec son crâne.

2. Ivan IV le terrible

Devise : « Le chef de notre armée est Dieu, pas un être humain ».

Ivan IV était un dirigeant cruel et persévérant dans la poursuite de son programme tant en matière de paix que de guerre. C’est déjà évident durant sa première campagne - contre le khanat de Kazan en 1547. Les deux khanats - de Kazan et d’Astrakhan - étaient les vestiges d’un État mongol autrefois puissant (la Horde d’or) qui a régné de vastes étendues de la Russie pendant plus de deux siècles. À l'exception de la nécessité pratique d'arrêter les raids du khanat sur les terres russes, la campagne avait une dimension symbolique : couper complètement l'ancienne dépendance et démontrer le nouveau statut de Moscou. « La victoire dans ces guerres a nécessité des efforts et des sacrifices énormes. Il suffit de dire que capturer Kazan a nécessité trois campagnes à grande échelle impliquant la majorité des forces armées russes », note l’historien russe Vitali Penskoï (en russe).

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Après avoir élargi et sécurisé les frontières orientales qui ont ouvert la voie à une nouvelle extension du territoire russe en Sibérie, Ivan IV s'est tourné vers le sud et l'ouest. Les Tatars de Crimée attaquaient et pillaient régulièrement des terres russes, atteignant parfois même Moscou. En 1571, le khan de Crimée a détruit la ville. Mais c'était l’apogée du pouvoir du khan : l'année suivante, son armée de 120 000 hommes fut brisée par la force beaucoup plus petite d'Ivan le Terrible. À peine 10 000 guerriers de Crimée sont rentrés chez eux. Le problème des raids en Crimée a été résolu.

C’était une autre histoire avec les opposants d'Ivan à l'ouest. Pour avoir accès aux routes commerciales de la mer Baltique, le tsar a déclaré la guerre à l'ordre livonien qui régnait sur ce qui correspond actuellement à la région des États baltes. Selon Penskoï, « pendant les vingt premières années de la guerre (elle a duré un quart de siècle), Ivan IV a pris l’initiative en occupant une partie importante de la Livonie, à l’exception des deux grandes villes - Tallinn et Riga ». Mais alors, il a tout perdu « car Moscou manquait de ressources pour mener des guerres simultanées et réussies sur les deux fronts » (au sud et à l'ouest). Cependant, comme le soulignent certains historiens, la guerre de Livonie était d'importance secondaire pour Ivan. Sa bataille principale - avec les Tatars de Kazan, Astrakhan et Crimée - a été gagnée.

3. Catherine la Grande

Devise : « Tant que je vivrai, je défendrai ma patrie par la plume et l'épée ».

Allemande de souche, elle a néanmoins réussi à obtenir plus pour l'État russe que la plupart des dirigeants russes ethniques. Son règne de 40 ans, dans la deuxième partie du XVIIIe siècle, a été ponctué de nombreuses guerres et toutes ont été victorieuses. Sous Catherine, la Russie s'est battue avec presque tous ses voisins; dans certains cas plusieurs fois.

La Russie de Catherine a à deux reprises défié la Turquie et a pris comme trophée la Crimée et le nord de la région de la mer Noire - cette dernière constitue désormais une partie considérable du territoire ukrainien. Plusieurs guerres avec la Pologne ont abouti à la prise de contrôle par la Russie des régions occidentales de la Biélorussie et de l’Ukraine modernes. Catherine a également défait la Suède et la Perse. Parfois, la Russie a mené deux guerres simultanément sur des frontières différentes.

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Catherine a également réussi à réprimer la plus grande rébellion de la Russie impériale - la mutinerie de Pougatchev. Selon Sergueï Soloviev, l'un des gourous de l'histoire russe du XIXe siècle, Catherine, en développant l'État russe, a « fermement suivi les traces de son précurseur, Pierre le Grand, dont elle partage l’épithète ». L’historien contemporaine Nikolaï Pavlenko réalise cette comparaison en argumentant que « tandis que Pierre le Grand accéda à la mer Baltique et créa la flotte de la mer Baltique, Catherine s’installa sur les rives de la mer Noire, créa une puissante flotte de la mer Noire et rattacha la Crimée à la Russie. Pierre a transformé la périphérie de l’Europe de l’Est en un empire tandis que Catherine lui a ajouté de l'éclat, a élargi ses frontières et a renforcé sa puissance » (en russe).

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