En 1913, la première Journée de la sobriété a été célébrée en Russie sur l’initiative de l’Église orthodoxe russe. Le choix de cette date n’est pas dû au hasard, elle coïncide avec la célébration de la Décollation de Saint Jean-Baptiste (selon le nouveau calendrier), jour où il faut jeûner et, par conséquence, s’abstenir de toute consommation d’alcool. En 1914, le Saint-Synode (concile) décide de rendre cette célébration annuelle.
Cette même année, l’empereur Nicolas II a introduit la toute première prohibition en Russie. La vente de boissons alcoolisées a été interdite excepté dans les restaurants. Même si les paysans continuaient à produire du « samogon » (vodka artisanale) et que la noblesse avait un accès illimité aux mousseux lors des soirées mondaines, la mesure s’est avérée efficace : la consommation d’alcool par personne a été divisée par dix et le nombre d’individus interpellés dans les rues de la capitale en état d’ébriété a baissé de 60% six mois à peine après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi. Après la Révolution d’Octobre, le pays restera officiellement abstinent et ce jusqu’au 26 août 1923. Il faudra attendre 69 ans pour qu’une nouvelle campagne contre l’alcoolisme soit mise en place, cette fois-ci à l’initiative du premier et unique Président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev.
De nos jours, à l’occasion de la Journée de la sobriété, des expositions et des manifestations visant à promouvoir un mode de vie sain sont organisées, mais bien entendu, rien n’empêche les gens d’acheter de l’alcool.