Connue en France comme la bataille de la Moskova, ce fut le choc le plus sanglant de la Guerre patriotique de 1812 contre Napoléon. La bataille marqua le « début de la fin » pour la campagne de Russie.
En lançant la guerre contre la Russie, Napoléon projette d’imposer la principale bataille à la frontière de l’Empire. Toutefois, les troupes russes battent la retraite, entraînant l’armée napoléonienne derrière elles à l’intérieur du pays. Après que l’armée russe eut quitté Smolensk, le commandant en chef Mikhaïl Koutouzov décide de livrer bataille aux Français près du village de Borodino, situé à 124 km à l’ouest de Moscou, pour arrêter la marche de la Grande armée sur la ville. Pour sa part, Napoléon compte écraser les troupes russes, conquérir Moscou et forcer la Russie à conclure la paix aux conditions qu’il imposerait.
Au début de la bataille, l’armée de Koutouzov dispose de quelque 120 000 hommes et 624 canons. L’armée de Napoléon est plus nombreuse et compte entre 130 000 et 135 000 hommes et 587 canons. La bataille commence le 7 septembre au petit matin et dure 12 heures. Vers minuit, Mikhaïl Koutouzov donnera l’ordre de battre la retraite et avant l’aube du 8 septembre, les troupes russes reculent vers Moscou.
Les historiens russes évaluent les pertes de la Grande armée à 50 000 morts et blessés (près de 30 000 soldats selon la version française), dont 49 généraux. Les Russes ont perdu plus de 44 000 hommes, dont 29 généraux.
Plus tard, pour préserver l’armée et le pays, Moscou sera livrée à Napoléon sans combat, puis incendiée. Loin de marquer une victoire pour Napoléon, la prise de Moscou mène à la désintégration rapide de la Grande armée. Fin décembre, les troupes napoléoniennes à bout de force seront chassées de Russie.