Un îlot de spiritualité russe voit le jour au bord de la Seine

Le Centre culturel et spirituel orthodoxe et sa cathédrale. Paris, France.

Le Centre culturel et spirituel orthodoxe et sa cathédrale. Paris, France.

Reuters
Le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, érigé sur le quai Branly dans le 7ème arrondissement de Paris sur le site occupé auparavant par Météo France, a été inauguré le 19 octobre par le ministre russe de la Culture.

Le Centre, dominé par une imposante cathédrale à cinq bulbes dorées, dont le projet de construction avait défrayé la chronique il y a cinq ans, a été inauguré par le ministre russe de la Culture Vladimir Medinski et l'ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov en présence du secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen, de la maire de Paris Anne Hidalgo, de la maire du 7ème arrondissement Rachida Dati, du député Gilbert Collard, de Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, ainsi que de nombreuses personnalités de la diaspora russe de Paris. 

Le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris. Crédit : ReutersLe Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris. Crédit : Reuters

Le ministre russe de la Culture a lu le message transmis par le président Vladimir Poutine, dans lequel le chef de l’Etat russe a invité tous ceux qui s’intéressent à l'histoire, aux réalisations scientifiques et à la culture de la Russie, et comptent étudier la langue russe, à fréquenter ce nouveau centre. Dans son message le président a exprimé la certitude que l’église orthodoxe de la Sainte Trinité jouerait un rôle clé dans la vie spirituelle des Russes résidant en France.

Mgr Antoine, évêque de Bogorod, qui représentait le patriarche de Moscou et de toute la Russie Kirill, a rappelé que la présence de l’Église orthodoxe russe en France possédait une histoire ancienne. « A la fin du XIXe siècle la Russie a fait construire sur le sol français des cathédrales magnifiques, qui deviennent les lieux de prière mais aussi de rassemblement pour tous ceux qui se sont retrouvés loin de leur patrie. Au début du XXe siècle l’Église russe en France a partagé le sort tragique de notre pays et de son peuple.

Depuis les années trente du siècle dernier, une partie de la communauté russe de Paris devait se contenter d’une église installée dans un sous-sol d’une ancienne usine de vélos. Aujourd’hui, on voit se réaliser le rêve de plusieurs générations de Russes vivant en France – une somptueuse nouvelle cathédrale ouvre les portes pour accueillir et réunir les différentes générations de la communauté orthodoxe russe », s’est réjoui Mgr Antoine.

Jean-Michel Wilmotte (Wilmotte & Associés Architectes), l’architecte de ce nouvel édifice, a souligné dans son intervention que l’ensemble du Centre était un projet urbain. Implanté dans le prolongement de l’avenue Rapp, il permet aux piétons de traverser le site pour se rendre jusqu’à la Seine. Quatre bâtiments distincts occupent seulement la moitié du terrain de 4240m2, le reste étant un espace public avec un jardin et un verger.

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L&#39;int&eacute;rieur du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe.&nbsp;nMaria Tchobanov <p>L&#39;int&eacute;rieur du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe.&nbsp;</p>n
 
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Pour conserver l’harmonie avec l’ensemble des berges, classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO, les bulbes de l’église sont recouverts d’un alliage d’or et de palladium, une dorure mate, qui change de couleur tout au long de la journée en fonction de l’état du сiel et de la lumière.

L’architecte a également noté que toutes les technologies et matériaux utilisés pour la construction du centre sont français. De son coté, Olivier Bouygues, directeur général délégué du groupe Bouygues, a précisé que 150 entreprises françaises avaient été impliqués dans le projet.

Rachida Dati, la maire du 7ème arrondissement de Paris, a souligné dans son intervention que le projet architectural du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe réussit la synthèse entre la modernité et la tradition. « L’alternance de pierre et de verre résume l’ambition de ce projet : il est la vitrine d’une culture millénaire qui a su surmonté les épreuves les plus douloureuses.

Chiffres cl&eacute;s

Surface du terrain : 4 240 m2nHauteur des bâtiments : 17,55 mnHauteur de la plus haute croix : 36,20 mnHeuteur sous plafond sous le grand bulbe : 24 mn nGrand bulbe : 8,2 tonnes, hauteur : 11,5 m, diamètre : 11 m, croix : 3,30 mnPetits bulbes : 2 tonnes, hauteur : 6 m, diamètre : 5,8 m, croix : 2,3 mnDorure : Moongold (alliage d'or et de palladium)n90 000 feuilles de 88 mm de côté et de 80 mm d'épaisseurn

Il sera un lieu d’alliance continue entre nos deux cultures, qui permettra aux visiteurs de se reconnaître dans nos valeurs communes qui appartiennent au patrimoine de l’humanité… Je suis attachée à ce que Paris soit la ville où toutes les cultures sont accueillies, dans leurs singularité des lors qu’ils apportent à l’universel ce qu’ils ont de meilleur pour le genre humain », a dit la maire du « plus russe des arrondissements de Paris », selon sa propre expression.

La maire de Paris Anne Hidalgo a rappelé aux participants à l’inauguration l’empreinte magistrale laissée par les Russes à Paris au siècle dernier. Cette empreinte est intellectuelle, culturelle, artistique et religieuse. « Hormis les personnalité célèbres et rayonnantes, ce sont aussi des dizaines de milliers d’immigrés russes qui ont tracé en survivant, puis en vivant dans cette ville avec une dignité invincible, cette belle empreinte que nous constatons aujourd’hui.

Tous ces Russes anonymes et célèbres sont partie prenante de l’âme de Paris. Ce lieu permettra certainement aux Russes d’aujourd’hui de jouer le même rôle dans cette trace et cette empreinte entre nos deux pays », a dit Anne Hidalgo. Elle a souligné qu’intervenir avec autant de délicatesse sur un site aussi emblématique de Paris était un défi qu’il fallait relever.

« Aujourd’hui nous les Parisiens pouvons être fiers de ce lieu. Il inscrit une histoire nouvelle au pied de la Tour Eiffel et il inscrit aussi une poésie nouvelle sur les toits de Paris. Je dirais que cet espace ouvert sur Paris est aussi ouvert comme Paris, et c’est pour ça nous l’ouvrirons ensemble », a conclu la maire de la ville.

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