Le seul maréchal soviétique déchu de son grade durant la Seconde Guerre mondiale

Grigori Koulik

Grigori Koulik

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« Je me souviens de cette personne avec un sentiment amer... En raison de ses qualités personnelles négatives, il ne jouissait pas du respect dans l’armée et ne savait pas gérer les actions des troupes de manière organisée », disait Alexandre Vassilievski, chef d’état-major de l’Armée rouge, au sujet du maréchal Grigori Koulik.

En septembre 1941, alors commandant de la 54e armée, Koulik a essuyé un fiasco lors d’une tentative de percer le blocus de Leningrad. En novembre de la même année, il n’est parvenu à tenir ni Rostov-sur-le-Don (sud), ni Kertch (Crimée), où il avait été dépêché en tant que représentant du QG du Haut commandement suprême.

Front de Leningrad, 1941

Face à ces défaites en chaîne, la confiance de Staline a atteint ses limites. Le « petit père des peuples » a qualifié Koulik de lâche et de défaitiste. Le 19 février 1942, Koulik a donc été déchu des titres de maréchal et de héros de l'Union soviétique, ainsi que de toutes ses récompenses.

Rétrogradé au rang de général-major, il a participé, quoique de manière limitée, aux opérations militaires, sans toutefois obtenir le moindre résultat tangible. À un moment donné, il a été promu lieutenant-général et s’est vu restituer certaines des récompenses, mais après un travail insatisfaisant à la Direction principale de la formation et de l’équipement de l'Armée rouge, il a de nouveau été rétrogradé.

Koulik devant ses soldats

Après la guerre, Koulik a été envoyé dans le district militaire de la Volga en tant que commandant adjoint. Il ne s’est jamais reconnu coupable de ses défaites, et dans les discussions avec ses frères d’armes, il critiquait ouvertement le commandement de l’Armée soviétique et les autorités du pays en général.

En fin de compte, au début de l’année 1947, Koulik, ainsi que les généraux Vassili Gordov et Filip Rybaltchenko, ont été arrêtés et, trois ans plus tard, exécutés « pour avoir organisé un groupe de conspirateurs visant à combattre le régime soviétique ».

Dernière photo de Grigori Koulik

Ce n'est que sous Nikita Khrouchtchev qu'il a été réintégré à titre posthume au rang de maréchal et de héros de l'Union soviétique et s’est vu restituer ses récompenses d'État.

Dans cette autre publication découvrez comment Joukov a tenu tête à Staline pendant l'après-guerre.

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