Les Russes travaillent 33% de plus que les Français

Un employé.

Un employé.

Kirill Kallinikov/RIA Novosti
Un Russe moyen passe un tiers de temps de plus au travail qu’un Français, un Allemand, un Britannique ou un Américain moyen, comme en attestent les statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cependant, depuis 2014, le nombre d’heures travaillées en Russie est en recul.

Les Russes passent 1 978 heures au travail, indique l’étude annuelle de l’OCDE. C’est 44% de plus qu’un citoyen allemand moyen, 33% de plus qu’un Français, 18% de plus qu’un Britannique et 10,5% de plus qu’un citoyen américain. Les calculs ont été faits pour 2015.

Un an auparavant, les Russes travaillaient encore plus : en 2014, ils ont passé 1 985 heures en moyenne au travail. En France, le nombre moyen d’heures travaillées par personne avait également crû, passant de 1 473 à 1 482 heures à la même période, indiquent les statistiques de l’INSEE.

Le Mexique est la nation la plus travailleuse parmi les 38 étudiées : les Mexicains travaillent près de 2 250 heures par an.

Les marchés du travail se rétablissent après la crise mondiale

«  Les conditions de travail des pays membres de l’OCDE continuent à s’améliorer et le taux d’emploi moyen au sein de l’organisation devrait revenir à son niveau d’avant-crise en 2017, précise le rapport. Cependant, la reprise demeure inégale et le chômage reste trop élevé dans un nombre considérable de pays européens de l’OCDE ». En particulier, de plus en plus de femmes se présentent sur le marché du travail, tandis que les personnes âgées tendent de plus en plus à retarder leur départ à la retraite. Ainsi, en 2017, le taux d’emploi devrait être à peine plus élevé qu’en 2007, selon les experts.

Les résultats des calculs pour la Russie correspondent globalement à la réalité, mais il ne faut pas oublier que la situation russe est « très complexe », car la majorité de la population travaille sur des terrains à la campagne et dans des potagers, souligne Rostislav Kapeliouchnikov, directeur adjoint du Centre d’études sur le travail auprès de l’École des hautes études en sciences économiques.

« C’est un travail manuel, primitif, qui ne produit qu’une infime partie du PIB », a-t-il précisé à Gazeta.ru

Cela explique partiellement le problème de la productivité qui, en Russie, comme on le sait, est très faible : « si l’on génère le même volume de production en un temps plus important, la productivité est, évidemment, faible », indique M. Kapeliouchnikov.

Les revenus réels de la population en baisse

Suite à la crise mondiale de 2008, les revenus se rétablissent encore plus lentement que le taux d’emploi, écrit l’OCDE. Dans de nombreux pays, les revenus réels en 2015 étaient inférieurs de 25% à ceux qu’on aurait pu constater si l’économie pré-crise avait été conservée.

En Russie, avec la crise de ces dernières années, les revenus réels n’ont pas seulement cessé de croître, mais sont en recul depuis deux ans, indique Rosstat

Les responsables ne s’attendent à une dynamique positive qu’à la fin de l’année 2016 (selon les prévisions, les revenus réels de la population russe devraient être de 1,2% supérieurs à ceux constatés fin 2015).

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