Des entrepreneurs russes sur le marché de la nourriture spatiale

Distributeur automatique Space Food

Distributeur automatique Space Food

TASS
Andreï Vedernikov, qui a travaillé par le passé dans la restauration, a commencé à vendre de l’alimentation pour les cosmonautes via des distributeurs automatiques installés dans des musées et lors d’expositions. Son concurrent s’est concentré, lui, sur les stations-service et le commerce en ligne.

Les temps où les cosmonautes consommaient des produits en tube sont révolus depuis longtemps, mais nombreux sont ceux qui ne le savent toujours pas. La nostalgie des conquêtes spatiales de l’URSS a inspiré Andreï Vedernikov à présenter sur le marché un souvenir particulier : un tube rappelant un dentifrice, mais contenant des potages, des plats principaux ou des desserts.

En 2015, les recettes de la société Laboratoire de l’alimentation spatiale se sont élevées à 84 000 euros (dont un bénéfice de 20 000 euros), selon les données de la plateforme des PME Spark. Cette année, le chiffre d’affaires a été multiplié par six, a indiqué Andreï Vedernikov.

Tombé du ciel

Andreï Vedernikov n’est pas étranger au monde de la restauration. L’idée de vendre de la nourriture spatiale lui est venue en 2011. Toutefois, l’étape préparatoire s’est étalée sur quatre ans : il fallait s’entendre sur la coopération avec l’Institut de l’industrie des aliments concentrés et des techniques alimentaires (qui élabore la nourriture spatiale) et l’Usine expérimentale Biriouliovski (fabricant et fournisseur d’aliments pour cosmonautes). Les recettes et techniques de fabrication sont préservées par l’État. C’est le président Vladimir Poutine qui a poussé les deux sociétés à entamer la coopération, en appelant à faire connaître largement les succès du secteur.

Spacefood / Dmitry BubonetsSpacefood / Dmitry Bubonets

Andreï Vedernikov a enregistré la société Laboratoire de nourriture spatiale et la marque Space Food. Il rappelle qu’il n’était pas le premier entrepreneur à avoir tenté de s’entendre avec les fournisseurs des cosmonautes, mais constate qu’il a été le plus insistant.

Il s’était fixé pour objectif de reproduire non seulement l’emballage de ces aliments, mais également leur goût authentique. La seule différence est la quantité : 115 grammes, soit 45 de moins que l’original. Aujourd’hui, il présente douze plats dont le plus populaire auprès des clients est le borchtch. Pour ce qui est des matières premières, Andreï Vedernikov les achète toutes à des fermiers russes.

Demande stratosphérique

Les produits de la marque Space Food ont été mis en vente en février 2015. Le premier distributeur automatique a été installé dans le pavillon Espace de l’Exposition des réalisations de l’économie nationale (VDNKh, dans le nord de Moscou). À l’heure actuelle, la Russie compte 30 distributeurs, notamment dans les musées de Saint-Pétersbourg, Kirov (à 800 km au nord-est de Moscou), Ekaterinbourg (Oural), Guelendjik (sud), Samara (sur la Volga) et Sotchi (sud).

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Andreï Vedernikov croyait que les tubes de nourriture allaient être achetés surtout par les jeunes qui ont l’habitude des distributeurs automatiques, mais, à sa grande surprise, la demande était particulièrement élevée parmi la vieille génération. Selon lui, c’est la nostalgie des conquêtes spatiales de l’URSS qui explique ce phénomène.

« Si la gamme des produits s’élargit et si leurs prix deviennent comparables à ceux de la restauration rapide traditionnelle, la société pourrait entrer sur le marché », estime Sergueï Chavkounov, directeur exécutif de J’son & Partners Consulting.

Andreï Vedernikov dit avoir reçu des demandes de livraison d’échantillons en provenance du Canada, de Grande-Bretagne, du Japon et d’autres pays, mais ajoute qu’il est impossible d’augmenter fortement la production du jour au lendemain.

Souvenir ou fast-food ?

Le premier concurrent a pointé son nez six mois après l’installation du premier distributeur. En juillet 2015, Alexandre Poklad, diplômé de l’Université de l’automobile et des routes, a enregistré la société Nourriture spatiale.

En commun avec ses partenaires investisseurs, il a lancé la fabrication de ces aliments à Orel (à 350 km au sud-ouest de Moscou). Les recettes ont été élaborées par l’Institut des techniques de conservation qui s’est occupé lui aussi par le passé de la mise au point de la nourriture spatiale. Le menu ne diffère pas vraiment de la production de Space Food et propose notamment un potage aux cèpes.

Environ un an s’est écoulé depuis l’enregistrement de la société jusqu’aux premières ventes sous la marque Cosmopit. L’entrepreneur a choisi d’autres canaux d’écoulement : il s’est tourné vers le commerce en ligne et les stations-service du réseau Trassa.

Au début, les tubes d’Alexandre Poklad étaient de 10% à 40% pour cent moins chers et de 45 grammes plus lourds que ceux de Space Food, mais par la suite les prix ont été nivelés. La production de Cosmopit est vendue aujourd’hui par 40 distributeurs exclusifs dans différentes régions du pays. L’entrepreneur ne dévoile pas son chiffre d’affaires, mais reconnaît que la société subit des pertes et qu’il prévoit de les couvrir au printemps prochain.

Alexandre Poklad estime que la nourriture en tubes n’est pas seulement un souvenir, mais également un moyen de casser la croûte. D’où l’idée de vendre sa production dans des stations-service.

Source : Ilmira Gaïssina, RBC

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