La Russie mise sur les mini-centrales hydroélectriques

La mini-centrale hydroélectrique de Pieni-ïoki, en Carélie.

La mini-centrale hydroélectrique de Pieni-ïoki, en Carélie.

Dmitri Rouzov / wikipedia.org / BY-SA
La construction de mini-centrales hydroélectriques permet d’assurer l’approvisionnement en énergie des régions les plus lointaines du pays sans porter atteinte à l’écologie

Dans les mois à venir, la Russie va lancer simultanément plusieurs projets de construction de mini-centrales hydroélectriques, grâce auxquelles le gouvernement russe tente de résoudre le problème de l’approvisionnement en énergie des régions lointaines.

En particulier, le conseil d’administration de la Nouvelle banque de développement (NBD), créé par les pays des BRICS à l’initiative de la Russie, a accepté fin juillet 2016 de débloquer 100 millions de dollars pour ce projet. Cet argent permettra de construire deux petites stations hydroélectriques en Carélie

Causes principales

Les fonds de la banque des BRICS seront utilisés dans le cadre d’un programme de soutien aux projets « verts » dans les pays membres. Ce programme concerne l’utilisation de sources d’énergie renouvelables. Le Fond russe des investissements directs, une organisation spécialisée créée pour soutenir les investissements dans l’infrastructure du pays, participe également au projet en tant que co-investisseur. Les deux stations, d’une puissance allant jusqu’à 24,9 MW, seront construites sur la rive nord de la rivière Kem. 

« Comme l’a démontré l’exemple chinois, des mini-centrales hydroélectriques s’avèrent tout à fait rentables dans des provinces éloignées », affirme Sergueï Khestanov, conseiller en macroéconomie du directeur général de la société Otkrytie Broker. Selon lui, c’est un trait distinctif des régions où la demande d’électricité est relativement faible, mais qui sont situées loin des sources centrales d’approvisionnement électrique. Dans ces conditions, le coût d’acheminement de l’électricité peut dépasser son coût de production.

C’est précisément dans ces conditions que la production locale dans de mini-centrales hydroélectriques est bien plus efficace que la production centralisée, explique Khestanov. Selon lui, cela concerne également les zones à faible densité de population, ce qui explique pourquoi de telles centrales étaient relativement courantes en URSS au début de l’électrification, dans les années 1930.

Cependant, au fur et à mesure de son développement, l’industrie y a renoncé au profit de centrales de grande taille. « L’idée d’une production d’énergie locale est en train de renaître à un nouveau niveau technologique », affirme Sergueï Khestanov.

Le futur des centrales hydroélectriques

Les mini-centrales hydroélectriques se distinguent des autres sources d’énergie par une série d’avantages et d’inconvénients. Une petite centrale hydroélectrique ne demande pas de construire un barrage haut et onéreux, et son équipement revient moins cher, affirme Gueorgui Vachthenko, directeur des opérations sur le marché financier russe de la société d’investissement Freedom Finance. Cependant, selon lui, l’obligation de construire et d’entretenir des routes rend le projet non-rentable s’il est construit dans des zones difficiles d’accès.

Plus de 100 mini-centrales hydroélectriques sont déjà en activité dans le pays, et une série de nouveaux projets a déjà été lancée, affirme Dmitri Baranov, expert en chef de la société Finam Management. Selon lui, la majeure partie de ces mini-centrales hydroélectriques se trouve au sud du pays et dans le Caucase du nord, et la part des petites centrales hydroélectriques ne dépasse pas 1% de la production d’électricité russe. Cependant, il est possible que de nouvelles mini-centrales hydroélectriques fassent leur apparition dans d’autres régions du pays, ajoute Baranov.

Auparavant, le fond gouvernemental Nouvelle énergie, qui gère le programme de développement de l’hydroélectricité de petite taille RusHydro, avait annoncé la construction de 19 centrales hydroélectriques de petite taille d’une puissance de 25 MW sur les fleuves de la région de l’Altaï, en Sibérie orientale.

Ensuite, deux emplacements pour la construction de petites centrales hydroélectriques ont été sélectionnés en Bouriatie, une région de Russie située à l’est du lac Baïkal, sur les fleuves Oulzykha et Verkhny Kouroumkan. Des éléments de systèmes d’irrigation déjà existants doivent être utilisés pour leur construction.

« De tels projets permettent d’améliorer la situation socioéconomique dans la province et accélèrent l’achèvement de nombreux projets. De plus, l’industrie lourde nationale bénéficie d’un important soutien du gouvernement », affirme Baranov.

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