La France fait son cinéma dans les parcs de Moscou

Erwann Pensec
Couvertures, étoiles filantes et pop-corn… Le festival Les Vacances Françaises a été inauguré ce 4 juillet dans deux parcs de la capitale russe.

Nature, convivialité et grand écran

Venus nombreux à cette projection en plein air, les visiteurs, à qui l'on a remis plaids et coussins, sont confortablement installés sur des gradins de bois dans l'un des plus vastes écrins de verdure de Moscou, le parc Sokolniki. Ce soir, c'est devant la comédie dramatique Monsieur & Madame Adelman de Nicolas Bedos que le public fera son immersion dans la culture française. 

L’événement, qui a vu le jour en 2014 à l'initiative de l'Ambassade de France, de l'Institut Français et du cinéma Pioner, propose aux Moscovites de visionner des films d'auteur français, et ce, sans avoir à s'enfermer dans les salles obscures.

Moment de détente par cette fraîche soirée d'été, l'ouverture de cette quatrième édition du festival Les Vacances Françaises est aussi un prétexte pour passer un peu de temps en famille ou entre amis. Le pop-corn y côtoie salades, chips et autres boissons festives. Tandis que certains posent aux côtés d'une tour Eiffel miniature, d'autres attendent déjà impatiemment le début de la séance.

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« Traduis ! », demande une jeune femme, souhaitant connaître le sens des paroles de la chanson qui passait alors à son amie. « Tu veux pas que je te traduise tout le film aussi ? », lui répond cette dernière. « Tu me raconteras l'histoire à la fin alors ! », s'esclaffe la première.

Un effort qui ne sera finalement pas nécessaire puisque, si effectivement la séance est en français, des sous-titres russes ont été prévus. Chaque mardi du 4 juillet au 22 août seront ainsi présentées différentes œuvres en version originale, faisant le bonheur de ceux venus par curiosité ou pour parfaire leur maîtrise de la langue de Molière.

Le public moscovite, habituellement plutôt jeune et féminin, pourra découvrir huit films, notamment Un profil pour deux de Stéphane Robelin, Les malheurs de Sophie de Christophe Honoré ou encore À bras ouverts de Philippe de Chauveron.

Un public réceptif

Siméon Mirzayantz, attaché audiovisuel de l'Institut Français que RBTH a interrogé avant de foncer voir le film, a fait part de son enthousiasme concernant la réceptivité des Russes face au cinéma français.

« Il y a deux ans, Louis Garrel est venu pour la présentation du film de son père, Philippe Garrel, La Jalousie. On ne s'imaginait pas qu'il y aurait un tel engouement pour sa venue, car il n'est pas aussi connu, tout du moins on ne pensait pas qu'il serait aussi connu en Russie que Depardieu, Jean Reno, Jean Dujardin ou Romain Duris. Mais il s'est avéré que ça a créé une énorme folie et une véritable émeute », se remémore-t-il.

Ici, l'humour français semble faire mouche. Devant la désinvolture des personnages, les réactions ne se font pas attendre. Quelques spectateurs peinent à retenir leur hilarité, d'autres ne luttent même plus. De la communicativité, le public russe n'en manque pas.

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« Il y a deux sortes de public russe pour le cinéma français et la culture française en général. Il y a le public qui a une vision classique de la France et qui s'attache à des images d’Épinal, et il y a ce public qui vient beaucoup au cinéma Pioner, qui est prêt à voir une vision plus moderne de la France, la France qui a changé, la France qui évolue, la France de la diversité culturelle.

On a toujours fait l'équilibre entre des films répondant à ces différentes attentes. Pour le public habitué aux images d'Épinal, qui ne vient pas forcément toute l'année au Pioner, nous avions par exemple présenté les films de Daniel Auteuil Marius et Fanny, qui sont des films très classiques, très académiques », précise Siméon Mirzayantz.

À en juger par les éclats de rire et applaudissements ayant retenti ce soir dans le parc Sokolniki, Les Vacances Françaises devraient cette année encore faire le plein, ravissant petits et grands jusqu'à la tombée de la nuit.

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