Comment Mikhaïl Boulgakov a participé à la guerre civile russe

Russia Beyond (Photo: Guennadi Prokopinski/Musée d'État central de l'histoire contemporaine de la Russie; domaine public)
«J’ai vu des foules briser des vitres dans les trains, j’ai vu des gens se faire battre. J’ai vu des maisons détruites et brûlées... J’ai vu des queues affamées près des échoppes, des officiers traqués et pitoyables». C’est ainsi que Boulgakov a décrit Moscou en décembre 1917.

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En février 1918, il est parti pour Kiev, sa ville natale, où il s’est adonné à la médecine privée et à l’activité littéraire. Cependant, très vite, la ville a été plongée dans le chaos.

Au printemps, Kiev a été occupée par les Allemands, qui y ont installé le régime fantoche de l’hetman (chef militaire) Pavlo Skoropadski. En décembre de la même année, l’hetman a toutefois été renversé par les forces du Directoire de la République populaire d’Ukraine (UNR). Ce dernier a à son tour été chassé de la ville en février 1919 par l’Armée rouge.

Boulgakov n’a cependant pas seulement été témoin de ces événements, il y a aussi participé activement. En tant que médecin militaire, il a été mobilisé dans les régiments de l’hetman pour combattre les troupes du Directoire. Puis, les forces de l’UNR, lorsque la ville a été abandonnée sous les assauts des bolcheviks, ont voulu l’emmener avec elles.

La première épouse de l’écrivain, Tatiana Lappa, a témoigné de la manière dont il a échappé à la mobilisation dans les rangs des troupes ukrainiennes : « D’une manière ou d’une autre, il s’est retrouvé un peu en arrière, puis un peu plus, derrière un poteau, derrière un autre et s’est précipité dans une ruelle pour s’enfuir. Il a couru si vite que son cœur battait la chamade, il a cru qu’il allait avoir une crise cardiaque ».

Boulgakov a servi avec les Rouges pendant un certain temps et, après la prise de Kiev le 31 août 1919, il a été mobilisé par les Blancs. En tant que médecin militaire du 3e régiment de cosaques du Terek, il a participé aux combats dans le Caucase du Nord contre les clans montagnards rebelles.

Au printemps 1920, Boulgakov s’est finalement trouvé à Vladikavkaz. Il est alors tombé malade du typhus et n’a pu quitter la ville à l’approche de l’Armée rouge.

La guerre civile s’est par conséquent achevée là pour l’écrivain, qui apparaîtra particulièrement marqué par cette période, puisqu’il en fera naître l’une de ses plus grandes œuvres, son roman La Garde blanche (1926), fiction mettant en scène une famille dans le Kiev en proie au conflit.

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