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En 1920, l’opéra La Puissance de l’ennemi a été mis en scène au Théâtre Mariinsky ; Fiodor Chaliapine en était le metteur en scène et l’interprète du rôle du forgeron Eriomka. Il a suggéré à Boris Koustodiev de concevoir le spectacle. À cette époque, le célèbre peintre était confiné dans un fauteuil roulant depuis plusieurs années, alors le chanteur s’est rendu personnellement chez lui pour le persuader d’accepter ce travail. Koustodiev a accepté sa proposition et a immédiatement invité Chaliapine à poser pour lui dans les vêtements que portait le chanteur au moment de la conversation. Il aimait en effet beaucoup son manteau de fourrure.
Chaliapine était amusé par cette idée. Le fait est que ce manteau avait peut-être été volé. Quelques semaines avant que cela ne se produise, il l’avait reçu sous forme de redevance d’une institution gouvernementale. À cette époque, il y avait un slogan parmi les bolcheviks : « Volez le butin ! ». Ainsi, très probablement, cet élément luxueux de la garde-robe d’hiver avait appartenu encore peu auparavant à un autre propriétaire, à qui il avait été confisqué par les autorités.
Koustodiev a ri de cette histoire. « Nous, Fiodor Ivanovitch, allons capturer cela sur toile. Après tout, quelle originalité : un acteur et chanteur célèbre, mais avec un manteau de fourrure volé », a-t-il déclaré.
Après la première de la pièce, Koustodiev a finalement pu commencer à peindre un tableau basé sur un croquis préalablement esquissé. Chaliapine a accepté de poser pour lui dans le manteau de fourrure « volé », mais immanquablement avec son bouledogue français bien-aimé, Roïka, à ses pieds. Pour que le chien puisse supporter cet événement, l’on lui a montré de loin un chat, qui a attiré son attention.
Peu à peu, le tableau a acquis de plus en plus de nouveaux personnages dotés de véritables prototypes. En arrière-plan, Koustodiev a représenté les filles de Chaliapine, Marfa et Marina, accompagnées du secrétaire personnel du chanteur, Ivan Dvorichtchine. La scène capturée sur la toile se déroule pendant les festivités d’une foire : au loin, l’on aperçoit la scène d’un théâtre de rue et une affiche avec le nom de Chaliapine. En un mot, tout semble comme s’il était venu en tournée dans l’une des villes russes à l’apogée de Maslenitsa (semaine des crêpes russe).
Chaliapine a emporté le portrait en France – l’œuvre était accrochée au-dessus de la cheminée de son appartement parisien. Ce n’est qu’en 1968 que les filles du chanteur ont fait don du tableau au Musée de la musique et du théâtre de Leningrad. Le plus petit exemplaire peint par Koustodiev se trouve au Musée russe de Saint-Pétersbourg.
Dans cette autre publication, découvrez douze musées en France et Belgique où admirer de l’art russe.
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