Bref résumé du roman Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov

Russia Beyond (Legion Media; Folio, 2019)
Il s’agit de l’un des romans russes les plus mystérieux, qui a des liens forts avec l'époque de Staline et la Bible. Il est évidement indispensable de connaître l'intrigue et le sens de ce livre pour prétendre être une personne instruite.

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Un très court résumé

La belle Soviétique Marguerite signe un contrat avec le Diable, afin que son Maître bien-aimé puisse terminer avec succès l'écriture de son roman sur Jésus.

Un énigmatique étranger nommé Woland, se présentant comme un professeur de magie noire, arrive au même moment dans le Moscou soviétique. Il discute au hasard avec deux écrivains locaux et est surpris qu'ils soient athées et qu'ils ne croient ni en Dieu ni au Diable. Après cela, des choses étranges commencent à se produire. L'un des écrivains auxquels il a parlé est accidentellement tué par un tramway, tandis que l'autre est placé en hôpital psychiatrique. Il s'avère que Woland n’est autre que Satan, qui arrive dans le Moscou des années 30, rempli de fonctionnaires corrompus, de bureaucrates, de profiteurs et de cyniques.

L'acteur Viktor Verjbitski durant une répétition du spectacle Le Maître et Marguerite mis en scène par le Canadien Robert Lepage à Moscou

Dans ce même asile pour fous, nous retrouvons le premier personnage principal du livre, le Maître. C'est un auteur soviétique qui écrit un roman sur Jésus (Yeshoua Ha Nozri). Cependant, le manuscrit de l'œuvre de sa vie a été tellement critiqué qu'il l'a brûlé, puis a erré et s'est finalement retrouvé à l'hôpital.

Sa bien-aimée, Marguerite, soutient beaucoup le Maître, le considérant comme un génie. Elle est mariée à un ingénieur militaire respectueux, mais elle échange sa vie luxueuse contre le logement modeste du Maître. Après la disparition de celui-ci, Marguerite se retourne vers son mari, mais secrètement, elle aspire toujours avec désespoir à retrouver l'homme qu'elle aime.

Woland la rencontre dans cet état et lui propose de la réunir avec son Maître, à condition qu’elle serve d'hôte à son bal satanique. Elle accepte, devenant par la même occasion une sorcière. Après avoir conclu leur accord avec succès, elle retrouve son Maître – et, ensemble, ils trouvent un refuge quelque part entre le ciel et l'enfer.

Marguerite, incarnée par l'artiste de ballet Olga Smirnova, durant une répétition du spectacle Le Maître et Marguerite mis en scène par Edvard Klioug à Moscou

Les chapitres racontant l'histoire de Marguerite et du Maître sont intercalés avec ceux du roman de celui-ci sur Yeshoua de Nazareth et Ponce Pilate, le gouverneur de la province romaine de Judée, qui est chargé de mettre Jésus en procès. Pilate est une personne brutale, mais il éprouve une étrange attirance pour Yeshoua, qui considère que tout le monde est bon (et, d'une manière mystérieuse, guérit l'affreux mal de tête de Pilate). Ponce ne veut pas l'exécuter, comprenant qu'il n'est qu'un philosophe naïf et vagabond, mais n’a d’autre choix que de tenir le procès. Cependant, après l'exécution, la seule pensée de Pilate est d'être pardonné par Yeshoua.

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Que cache ce roman ?

Tout comme le roman sur Yeshoua et Pilate était l'œuvre de la vie du Maître, le roman sur le Maître et Marguerite était l'œuvre de la vie de Boulgakov, et il a travaillé dessus jusqu'à sa mort, en 1940, sans jamais le voir publié.

Le roman comprend beaucoup de détails autobiographiques – les problèmes que le Maître a eu avec son roman, Boulgakov les a rencontrés personnellement, tout comme la lutte avec la censure soviétique. À l’instar de Marguerite, la femme aimée de Boulgakov, Elena, était mariée à un homme respectueux, mais elle l'a aussi quitté pour le pauvre écrivain, sacrifiant tout et dédiant sa vie entière à lui (et ensuite à son héritage).

Les spécialistes de Boulgakov avancent qu’Elena était une informatrice secrète du KGB et que, peut-être, Boulgakov le savait et a tenté de la justifier dans le roman. Comme si elle avait signé un contrat avec les « forces du mal » pour le sauver de la prison.

Il y avait peu de chances que cette œuvre puisse être publiée en URSS à cause de son sujet non réaliste, des allusions à la Bible, des questions de Dieu et de Diable et de la critique évidente de la société soviétique des années 1930. Cependant, en 1967, une version abrégée et censurée a été éditée. La version complète a quant à elle vu le jour à l'étranger et a également été diffusée illégalement parmi les Soviétiques par le biais du samizdat, c'est-à-dire de copies clandestines et amateurs. Enfin, en 1973, une version intégrale distincte a finalement été autorisée à être publiée en URSS – et a fait grand bruit.

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