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L'artiste a peint son célèbre tableau L'Apparition du Christ au peuple pendant plus de vingt ans en Italie. Parfois, il ressentait une détresse extrême et, au fil du temps, l’œuvre a commencé à le détruire littéralement : à cause de son travail acharné, sa vision s'est détériorée. De plus, quelques connaissances ont commencé à remarquer des anomalies dans son comportement.
Selon l'écrivain Pavel Kovalevski, « c'était un homme sauvage, frissonnant à l'apparition de tout nouveau visage, s'inclinant avec beaucoup de zèle devant les serviteurs, comme si c’étaient des maîtres - un homme aux mouvements vifs et aux yeux mobiles, bien que constamment baissés vers le sol ».
L'Apparition du Christ au peuple
Galerie TretiakovLe célèbre écrivain Ivan Tourgueniev a rappelé que lorsqu'il l’avait invité à dîner à l'Hôtel d'Angleterre à Rome, Ivanov a refusé net, affirmant qu'il serait certainement empoisonné. Il était convaincu que les artistes italiens envieux avaient décidé de le tuer et n'acceptait de manger qu’à la trattoria Falcone – c’est là, à son avis, que le seul serveur honnête travaillait.
Kramskoï est considéré comme l'un des portraitistes russes les plus brillants de la seconde moitié du XIXe siècle. Et bien qu'à la fin des années 1860, il fût devenu très célèbre et qu'il ne manquât pas de clients, on se souvient de l'artiste comme d'une personne très économe. Dans le même temps, des connaissances ont noté une bizarrerie : contrairement à beaucoup de ses collègues, il remettait à des clients ses œuvres dans de somptueux cadres, mais ne demandait pas de supplément pour cela. On raconte que l'un des clients a signalé cette anomalie à Kramskoï : de bons cadres coûtaient beaucoup d'argent et l'artiste perdait plusieurs milliers de roubles par an.
L'Inconnue
Galerie TretiakovKramskoï fut offensé et déclara qu'il considérait qu'il était tout simplement impoli de remettre le portrait sans cadre - après tout, les peintures sont accrochées au mur dans des cadres. Le client n'a pas lâché prise : « Mais vous donnez un portrait parce que vous le faites vous-même, et le cadre, vous le commandez. Vous payez pour cela ». Kramskoï a tenu bon : « Je paie pour la peinture, je ne la fabrique pas non plus, et pour les pinceaux, pour la toile... Le client devrait également assumer ça ? ».
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Le peintre Vassili Verechtchaguine n'était pas seulement célèbre en Russie de son vivant : en août 1888, le journal new-yorkais Evening Star écrivait : « Quand vous arrivez en plein jour, dans le vacarme et l’agitation de la 23e rue, vous êtes accueilli avec un éclairage artificiel avec des combinaisons bizarres d'effets étranges et d'odeurs musquées dans un bâtiment où sont conservées de célèbres peintures, cela ressemble à une transition vers un autre monde - l'intérieur de la galerie de Verechtchaguine est si étrange en comparaison avec l’ambiance que vous venez de laisser à l'extérieur ! »
L'Apothéose de la guerre
Galerie TretiakovAvant cela, jamais les œuvres d’un peintre russe n’avaient suscité un tel intérêt auprès du public américain, et l'exposition est devenue un événement notable - l'auteur du même article l'a qualifiée de « représentation la plus théâtralisé à New York aujourd'hui ».
Bien que les peintures de Verechtchaguine aient suscité un grand intérêt chez le public, l'artiste s'inquiétait beaucoup de la couverture de son travail dans les médias.
L'artiste Mikhaïl Nesterov a rappelé comment Verechtchaguine a lui-même corrigé des articles sur son exposition d'Odessa : « Le journaliste lui fait lire la critique enthousiaste qu’il a préparée pour le lendemain. Vassili jette un coup d'œil rapide, fronce les sourcils : il est mécontent. "Donnez-moi un crayon", dit-il. Il prend à la hâte du papier et écrit, écrit… C’est fini, il lui donne. "Voici, reprend-il, comment il faut écrire sur l'exposition Verechtchaguine". Le critique est gêné, étouffé par la vitesse et l'assaut du célèbre peintre de batailles... L'article, ainsi "corrigé" par Vassili, paraît dans les Nouvelles d’Odessa le lendemain, dimanche. Tout le monde le lit, on court à l'exposition Verechtchaguine et loue Verechtchaguine lui-même, si insatiable et jaloux de sa propre gloire ».
L'auteur des tableaux Bogatyrs, Alionouchka et Chevalier à la croisée des chemins, connus de tous les Russes depuis l’enfance, peignait non seulement des peintures, mais aimait aussi beaucoup la musique. Pas de chance, il n'avait aucun talent musical. L'artiste était conscient que chanter n’apportait pas de joie particulière à son entourage et dans la vie ordinaire il se retenait. Mais à la maison, en travaillant, il se laissait aller et commençait à fredonner quelque chose, d'abord doucement, puis de plus en plus fort.
Bogatyrs
Galerie TretiakovEn riant, il dit un jour : « Je travaille, je travaille et sans m’en rendre compte je chante. Le petit Micha (six ans) s'approche de moi et me dit très sérieusement : "Papa, ne chante pas. Quand tu chantes, j'ai peur" ».
Heureusement, les enregistrements des vocalises de Vasnetsov ne nous sont pas parvenus, et aujourd'hui, les spectateurs ont la possibilité d'apprécier sa peinture sans avoir à subir ses talents de chanteur.
Bien que le célèbre Ilia Répine fût une personne très riche, il se distinguait par une avarice pathologique. Par exemple, il préférait se rendre à Saint-Pétersbourg depuis sa propriété de campagne le matin – en matinée, un ticket de tramway coûtait deux fois moins cher qu'en journée.
Au fil des ans, Répine a commencé à mener un style de vie qui lui semblait très sain. Aujourd'hui, personne ne serait surpris par la passion pour le végétarisme ou la nourriture crue, mais au début du XXe siècle, c'était inhabituel.
Les Bateliers de la Volga
Musée russeUne fois, Répine a invité le célèbre écrivain Ivan Bounine à lui rendre visite, et ce dernier s’est rappelé plus tard : « Je me suis précipité vers lui avec joie : après tout, quel honneur d’être invité par Répine ! J'arrive, un matin merveilleux, soleil et gel mordant, la cour de la datcha de Répine, qui à cette époque était obsédé par le végétarisme et l'air pur, dans la neige profonde. Dans la maison les fenêtres étaient grandes ouvertes. Repine m’accueille en bottes de feutre, manteau de fourrure, chapeau de fourrure, m’embrasse, me prend dans ses bras, me conduit dans son atelier, où il gèle aussi, et me dit : "Je vais prendre mon petit-déjeuner comme Dieu me le veut : de l'herbe, mon cher, de l'herbe ! Vous verrez comment elle purifie le corps et l'âme, et vous arrêterez même bientôt votre foutu tabac".
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Je m'inclinai profondément, le remerciai chaleureusement, marmonnai que je reviendrais le lendemain, mais que je devais me dépêcher de retourner à la gare - des affaires terriblement urgentes m’attendaient à Pétersbourg. Je partis aussi vite que possible pour la gare, et là, je me ruai sur le buffet, sur la vodka, allumai une cigarette, sautai dans la voiture et de Pétersbourg envoyai un télégramme: "Cher Ilya Efimovitch, je suis dans un désespoir complet, j’ai été convoqué d'urgence à Moscou, je pars aujourd'hui... " ».
Ilia Répine n'a donc pas peint le portrait d'Ivan Bounine, qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1933.
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