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1. Ivan Efremov (1908 - 1972)
Efremov est souvent considéré comme le « père de la science-fiction soviétique ». C’est avec La Nébuleuse d'Andromède qu’il perce sur la scène littéraire en 1957. La rumeur veut que Dark Vador, l'un des personnages centraux de la saga Star Wars, ait été nommé d'après le personnage de Dar Veter tiré de ce livre.
Professeur de paléontologie, Efremov a développé un nouveau domaine scientifique appelé taphonomie, pour lequel il a reçu la plus haute distinction de l'époque, le prix Staline. Mais dans ses romans, les gens du futur ne mentionnent pas l’idéologie officielle soviétique, préférant lire des livres de David Lindsay.
Peu de temps après la mort d'Efremov en 1972, des agents du KGB ont perquisitionné son appartement, le soupçonnant lui et sa femme d’avoir espionné pour le Royaume-Uni.
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Disponible en français : L'ombre du passé : un cas rare où un roman de science-fiction est mélangé à un récit paléontologique. Une lecture incontournable pour tout amateur de science-fiction !
2. Boris (1933-2012) et Arkadi (1925-1991) Strougatski
Les frères Strougatski sont universellement reconnus comme les auteurs soviétiques de science-fiction les plus vénérés. Boris (astronome de profession) et son frère aîné Arkadi (un interprète) ont placé la barre très haut. Certains de leurs confrères s’en sont rapprochés, mais personne n'a vraiment réussi à l'atteindre. Ils ont laissé en héritage bon nombre de livres, devenant les « moteurs » de la scène de la science-fiction soviétique dans les années 1960.
Le duo s'est concentré non seulement sur les vaisseaux spatiaux, les super-héros et la technologie, mais a abordé à plusieurs reprises certains thèmes sociaux, explorant les questions de pouvoir et de psychologie, de sociologie et de sexualité, d'anthropologie et de philosophie avec un esprit métaphysique.
Disponible en français : Les Revenants des étoiles, Stalker, Pique-nique au bord du chemin, La Troïka, L’Escargot sur la pente. Les frères Strougatski considéraient ce dernier roman comme leur œuvre phare. Il a rendu le duo populaire en Occident, devenant le sujet de thèses de doctorat et de monographies en Amérique, où l’opus a été comparé aux œuvres de Jonathan Swift et Franz Kafka.
3. Alexeï Tolstoï (1883-1945)
Tolstoï est souvent considéré comme l'un des créateurs de la science-fiction en tant que genre en Russie. Noble et lointain parent de l'auteur de Guerre et PaixLéon Tolstoï, il a alterné entre différents genres au cours de sa carrière, mais s'est spécialisé dans la science-fiction et les romans historiques. Après la révolution bolchevique, Tolstoï a émigré en Europe.
Disponible en français : Sa grande œuvre - L'Hyperboloïde de l'ingénieur Garine - est largement reconnue comme l'un des plus grands livres du genre. C’est un étrange cocktail. À la fois thriller, dystopie, science-fiction et drame, il narre l'histoire d'un homme qui conçoit un rayon de mort semblable à un laser pour contrôler le monde. Selon certains experts littéraires, Garine est en fait l'alter ego du père de la révolution bolchevique, Vladimir Lénine. Tolstoï, surnommé « camarade comte », l’a écrit en 1925, après son retour en URSS de l’émigration.
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4. Alexandre Beliaïev (1884-1942)
À 30 ans, Beliaïev a attrapé la tuberculose et a été paralysé pendant six ans. Cela a bouleversé ses priorités, suscitant chez lui une passion pour la littérature. Ainsi, Beliaïev a plongé dans le monde des pionniers de la science-fiction que sont Jules Verne et H. G. Wells (que Beliaïev a rencontré plus tard en personne à Leningrad.) Que ce soit le fruit de son traitement ou de sa nouvelle passion, avec le temps, la maladie a reculé.
Au début de l'invasion nazie de l'Union soviétique, l'écrivain a refusé d'évacuer la ville de Pouchkine. Beliaïev mourra de faim pendant le siège de Leningrad en 1942. Son style unique devint très populaire après sa mort, l’auteur pionnier étant souvent appelé le « Jules Verne de la science-fiction russe ». Ses romans à succès ont également été adaptés à l’écran.
Disponible en français : La Tête du professeur Dowel est le roman le plus connu de Beliaïev. L'auteur l'a qualifié de récit autobiographique : il voulait expliquer à ses lecteurs « ce qu'une tête sans corps peut ressentir ». Féérique, fascinant et prémonitoire.
5. Grigori Adamov (1886-1945)
Bien que les romans marquants d'Adamov (né Abram Gibs) eussent été écrits il y a des décennies, ils contiennent encore des leçons et des enseignements que nous pouvons utiliser aujourd'hui encore. Adamov était un autodidacte qui a rejoint le parti bolchévique à 15 ans, s'est intéressé à la politique, a été arrêté et a passé plusieurs années en prison. À sa libération, Gibs, utilisant le nom de plume Grigori Adamov, a commencé à écrire dans un journal local. Il avait déjà la quarantaine lorsqu'il a commencé à écrire des récits de SF. Et même si ses romans les plus connus, Les Vainqueurs des entrailles terrestres et Le Mystère des deux océans peuvent sembler quelque peu naïfs à notre époque, le récit avance au pas de charge, tandis que l'intrigue regorge de rebondissements.
Son livre Izgnanié vladyki (« L'Expulsion du seigneur », traduit vers l’anglais comme « General Winter ») est une épopée pleine d'aventures et de dangers se déroulant dans l'Arctique. Il faut se pincer pour faut se souvenir qu'elle a été écrite il y a plus de 80 ans ! Pour réaliser son roman, il a fait un voyage dans le Grand Nord russe afin d’étudier la possibilité d'un réchauffement de la zone du cercle polaire arctique via un réchauffement artificiel du Gulf Stream. Le roman a été publié à titre posthume en 1946.
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6. Kir Boulytchev (1934-2003)
Quand on évoque les auteurs de science-fiction soviétiques, Kir Boulytchev est l'un des premiers noms qui viennent à l'esprit. Peu de gens savent que son vrai nom est Igor Mojeïko. Expert de l'histoire médiévale de la Birmanie, il a commencé à écrire des histoires de science-fiction en 1965. Mojeïko a écrit sous de nombreux pseudonymes, y compris des noms exotiques comme Sven Thomas Purkiné et Maun Sein Dji. L’écrivain a tenu son vrai nom secret jusqu’en 1982, de peur que l’université où il travaillait ne considère la science-fiction comme un domaine manquant de sérieux et ne le limoge.
Disponible en français : Mission sur la planète morte. L’œuvre la plus connue de Boulytchev est une série de science-fiction pour enfants intitulée Les aventures d'Alice, une petite fille apparemment ordinaire venue du futur. Plusieurs générations de gamins soviétiques se cachaient sous leur couverture pour la dévorer en pleine nuit avec une lampe de poche. Son roman culte a inspiré une série de jeux vidéo et de bandes dessinées. La série Les aventures d'Alice est devenue l’une des sagas pour enfants les plus populaires au milieu des années 1980.
7. Alexandre Kazantsev (1906-2002)
Considéré comme le « patriarche de la science-fiction soviétique », Alexandre Kazantsev est reconnu pour avoir inventé le terme russe « inoplanétianié » (« extraterrestres »). Quand il n’écrivait pas de science-fiction, Kazantsev réalisait des études sur des parties d’échecs. Pionnier de l'ufologie soviétique, c’était aussi un écrivain prolifique. Beaucoup de ses œuvres, à la fois de fiction et de non-fiction, traitent de théories scientifiques controversées (par exemple, il croyait que Mars possédait des canaux.)
Disponible en français : Phaéna, l'effondrement d'un monde parle de la mort de la cinquième planète du système solaire en raison de l’explosion nucléaire des océans. Il faut de l'énergie pour pénétrer dans l’univers du livre. À la fois fantastique et romanesque, il enverra les amateurs d’histoire dans une mission sans analogue.
8. Sergueï Snegov (1910-1994)
Sergueï Snegov (de son vrai nom Sergueï Kozeriouk) est né les yeux rivés sur les étoiles. Mais la vie était loin d'être rose pour Snegov. Diplômé de l'Institut de chimie, physique et mathématiques d'Odessa (Ukraine), il est nommé professeur associé de philosophie. Ses conférences ayant été jugées antidogmatiques, Sergueï a été victime des répressions et a passé 20 ans de sa vie dans des camps de travail dans le nord du pays.
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Snegov a décidé de s’essayer au genre de la science-fiction pour rester hors du radar des autorités. L'idée derrière sa grande œuvre, Les humains comme des dieux, était d'écrire un livre « face auquel personne n’aurait d’objections ».
Son livre Les Hommes comme dieux pourrait être décrit comme une utopie spatiale soviétique, située dans un avenir lointain. Bien que l'on puisse trouver l'intrigue quelque peu prévisible de nos jours, le cadre de cette trilogie est passionnant.
9. Sever Gansovsky (1918-1990)
Mi-polonais, mi-letton, Sever Gansovski est né en 1918, au début de la révolution bolchevique, une année mouvementée. Son prénom signifie « Nord » en russe. Sever a connu des premières années difficiles. Son père a quitté la famille ; sa mère a été arrêtée et exécutée. Pour joindre les deux bouts, Sever a travaillé comme marin, déménageur et électricien, ce qui a probablement aiguisé son œil et l’a rendu plus fort.
Il s'est porté volontaire pour rejoindre l'armée lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté. Gansovski a publié son premier ouvrage de science-fiction en 1960. Ecrivain extrêmement prolifique, il était également célèbre pour ses illustrations, en particulier pour la première édition du roman L’Escargot sur la pente des frères Strougatski. Ses livres ont depuis été adaptés en pièces de théâtre, films et films d'animation.
Jour de colère est un opus de science-fiction intemporel. Puissant et incisif, il peut rappeler à certains lecteurs de science-fiction L’Île du docteur Moreau de H. G. Wells.
10. Оlga Larionova (née en 1935)
Olga Larionova s'est avérée être un OVNI de la littérature soviétique. Physicienne de formation, elle a conféré une rare profondeur sentimentale à son premier roman publié en 1965, Un léopard du Kilimandjaro, qui a instantanément fait d'elle une célébrité. Ses nouvelles emblématiques sont plus philosophiques que futuristes. Ses meilleurs romans fantastiques ont toujours des personnages forts, intelligents et marquants. En 1987, Larionova a reçu le très convoité prix Aelita pour la meilleure œuvre science-fiction russe, devenant l'une des deux seules auteurs féminines à avoir remporté le prix.
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