Où trouver l'art russe à la foire Fine Arts Paris?

Du 7 au 11 novembre, le deuxième salon international Fine Arts Paris se déroulera dans l'espace du Carrousel du Louvre. Il n’y a pas de marchands russes ici, mais des clients russes sont attendus – et des galeries françaises exposeront des œuvres d’artistes russes du XIXe-XXe siècles ou de personnes liées à la Russie et à son histoire. En voici quelques-uns.

Galerie de la présidence

Serge Poliakoff. Composition abstraite. 1954

Serge Poliakoff, l’un des plus brillants représentants russes de l’« école de Paris », est populaire lors de nombreuses foires européennes. Ses abstractions géométriques, parfois expressionnistes, sont tout à fait compréhensibles au spectateur lambda. Et l’entourage de l’émigré russe parti immédiatement après la révolution, qui comprenait Kandinsky et Delaunay, joue également un rôle important dans sa popularité parmi les collectionneurs.

L'abstraction présentée dans la galerie a été peinte en 1954, à une époque où l'artiste était déjà devenu un maître à la réputation bien établie. Huit ans plus tard, une salle entière de la Biennale de Venise serait consacrée à son travail.

Galerie Paolo Antonacci

Alessio Issupoff. Campagne russe. 1925

Malgré une exposition personnelle à la galerie Tretiakov à Moscou en 2009, l'artiste Alexeï Issoupov, dit Alessio Issupoff, reste probablement l'un des artistes les plus rarement présentés en Russie. Cependant, tout s’explique simplement : le peintre, qui a pris une part assez active au travail de l'Association des artistes de la Russie révolutionnaire, s'est installé en Italie en 1926, où il est décédé presque trente ans plus tard. Très connu et exposé en Europe, il reste néanmoins toujours éloigné de l'art dominant. En outre, il n'était ni un exilé, ni un dissident et il s’est retrouvé à Rome pour des raisons de santé.

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Callisto Fine Arts

Attribué à Piotr Semenovitch Drojdine. Portrait d'une jeune femme portant un kokochnik

On pourra voir une pièce encore plus rare sur le stand de marchands londoniens - il s'agit du portrait d'une jeune femme en kokochnik (coiffe russe typique, ndlr) attribué à Piotr Drojdine, un artiste du XVIIIe siècle. Elève des célèbres portraitistes Alexeï Antropov et Dmitri Levitski, qui peignaient rois et nobles, Drojdine lui-même est resté dans l'ombre de ses maîtres, bien qu'il ait reçu le titre d'académicien pour « Portrait d'Antropov avec son fils », exposé aujourd'hui au Musée russe de Saint-Pétersbourg. Dans cette ville, il a réalisé des peintures de la cathédrale de la Laure Alexandre-Nevski et des copies de peintures du baroque italien pour la noblesse.

F. Baulme Beaux Arts

Pietro Antonio Rotari. Vénus et Adonis. Vers 1730

Si les Français qualifient Serge Poliakoff d’artiste français, les Russes considèrent quant à eux l’Italien Rotari comme l'un des leurs. En effet, le peintre qui travailla jusqu’à la moitié du XVIIIe siècle à Vérone, puis à la cour de Saxe, s’installa à Saint-Pétersbourg en 1756, où il obtint une solide renommée. Il était invité par Elizaveta Petrovna, qui régnait alors, et, outre les commandes de cette dernière, Rotari a réalisé en quantités presque industrielles des portraits de la noblesse locale. Il était réputé pour embellir ses modèles - aucun d’entre eux n'a été déçu, et les visages aux joues roses étaient toujours angéliques. Aujourd’hui, en Russie, il n’y a guère de musée où l’on ne trouve d’œuvre de Rotari – ses toiles étaient achetées par dizaines par Elizabeth et Catherine la Grande a acheté son atelier complet après sa mort.

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Galerie Orsay Paris

Sonia Delaunay. Dessin sur tissu. 1925-1930

Sonia Delaunay, née Sarah Stern, tout comme Poliakoff, peut être classée parmi les artistes de l’« école de Paris », bien que son mari, Robert Delaunay, ait eu une très grande influence sur elle. Ensemble, ils ont même inventé une nouvelle tendance de la peinture abstraite, que Guillaume Apollinaire a baptisée Orphisme. Elle est d’ailleurs arrivée en Russie à travers les artistes proches des époux Delaunay.

Après son retour à Paris du Portugal en 1920, Sonia a ouvert un atelier à Paris et est devenue l'un des plus grands maîtres de l'art déco, produisant de l’art appliqué et des accessoires de mode. Lors de la foire, les galeristes mettent en vente ses croquis destinés à ses propres tissus tirés de la collection de Robert Perrier, une première.

Galerie Berès

Serge Férat. Arlequin avec une guitare et un chien. Vers 1917-1918

Le comte Sergueï Nikolaïevitch Yastrebtsov, né à Moscou en 1881, s'est installé à Paris au début du XXe siècle. Il a reçu le surnom Férat de Picasso, qu'il a rencontré dans le salon de sa cousine, la baronne Oettingen, dont la vie mouvementée et le travail ont servi les intérêts du modernisme naissant. Sous l'influence de Picasso, il rejoint le cubisme, changeant de style par la suite. Mais il est devenu plus connu en tant que décorateur, ainsi que mécène et protecteur de plusieurs artistes - surtout le douanier Rousseau. C’est précisément en cette qualité, mais aussi en tant qu’artiste, que Férat est exposé au musée Pouchkine de Moscou lors de l’exposition Les soirées parisiennes de la baronne Oettingen, qui durera jusqu’au 13 janvier 2019.

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