« Poussées par les rayons du printemps, les neiges des collines environnantes sont déjà descendues en ruisseaux bourbeux sur les prairies inondées. À peine sortant de son sommeil, la nature salue d’un sourire attendri le matin de l’année. Les cieux, d’un bleu plus foncé, sont plus rayonnants ; encore transparents, les bois se couvrent d’un duvet de verdure ; l’abeille quitte sa cellule de cire pour aller butiner sur les premières fleurs ; les champs se sèchent et se nuancent ; les troupeaux mugissent joyeusement, et le rossignol a déjà chanté dans le silence des nuits ».
Alexandre Pouchkine
Eugène Onéguine. Traduction d’Ivan Tourgueniev et Louis Viardot parue dans la Revue nationale et étrangère, t. 12 & 13, 1863
« Le printemps, c’est l’époque des projets et des plans. Levine, en sortant, ne savait pas plus ce qu’il allait d’abord entreprendre que l’arbre ne devinait comment et dans quel sens s’étendraient les jeunes pousses et les jeunes branches enveloppées dans ses bourgeons ; mais il sentait que les plus beaux projets et les plans les plus sages débordaient en lui ».
Léon Tolstoï
Anna Karénine. Le nom du traducteur n’est pas spécifié
« Au printemps, lorsque le sol dégèle, les gens semblent aussi s’attendrir ».
Maxime Gorki
Incendie, traduit par Russia Beyond
« Or, la nostalgie d’une nouvelle contrée étrangère le tourmentait surtout au printemps ».
Vladimir Nabokov
Machenka, traduit par Russia Beyond
« À en juger par les gens, alors ce jour printanier d’avril ressemble à ce jour humain où le printemps hurle + oui +. Dans la nature il en est également ainsi : + oui ! +, et après cela elle commence à nouveau à verdir ».
Mikhaïl Prichvine
Journaux intimes, traduit par Russia Beyond
« L’Hiver se fâche ! Il a raison,
Son temps n’est pas près de renaître ;
Le Printemps heurte à la fenêtre
Et le chasse de la maison.
Tout vibre, à l’aube purpurine,
Sous la neige, linceul usé,
Et l’alouette au ciel rosé
Fait tinter sa claire clarine ».
Fiodor Tiouttchev
Printemps, traduit par Catulle Mendès
« Oh, printemps sans fin ni limite –
Sans fin ni limite un rêve !
Je te reconnais, vie ! Je t’accepte !
Je te salue au son de mon bouclier ».
Alexandre Blok
Poème Oh, printemps sans fin ni limite, traduit par Russia Beyond
« Ainsi le passé perd sa force.
La délivrance est proche. En regardant
Courir un rayon sur le lierre frais,
Je pardonne tout ».
Anna Akhmatova
Ma voix est faible, traduit par Jeanne Rude
« Les neiges déjà tournent en salive,
La ville a ôté son hiver.
Voilà qu'à nouveau le printemps arrive,
Sot et bavard comme un Junker ».
Vladimir Maïakovski
« La journée était ensoleillée et venteuse, un jour où il est possible de se réfugier au coin d’un bâtiment pour échapper au vent, pour plaquer son dos contre le mur légèrement réchauffé par le soleil, pour ressentir de tout son cœur la joie du printemps s’approchant et de la chaleur… Se tenir là, plisser les yeux et sourire ».
Evguéni Grichkovets
Traduit par Russia Beyond
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