Medvedev : la Russie réduit sa dépendance vis-à-vis du pétrole

October 2, 2015. Russian Prime Minister Dmitry Medvedev (right) and Minister of Economic Development Alexei Ulyukayev attend the round table 'Investment Climate At The Local Level. Keys To Success' at the International Investment Forum Sochi 2015.

October 2, 2015. Russian Prime Minister Dmitry Medvedev (right) and Minister of Economic Development Alexei Ulyukayev attend the round table 'Investment Climate At The Local Level. Keys To Success' at the International Investment Forum Sochi 2015.

Dmitry Astakhov/RIA Novosti
Pour la première fois, les pétrodollars ont constitué moins de la moitié des recettes budgétaires de la Russie. Le pays se doit de réduire sa dépendance vis-à-vis des ventes du pétrole et de se concentrer sur quatre secteurs : les investissements, les substituts d’importation, la réforme de la gestion publique et une politique budgétaire plus austère. Ces sujets ont été évoqués par le premier minister russe, Dmitri Medvedev, au cours d’un forum à Sotchi (au bord de la mer Noire).

Les pétrodollars ont représenté pour la première fois moins de la moitié des recettes budgétaires du pays, a déclaré le chef du gouvernement, Dmitri Medvedev, au Forum international d'investissement de Sotchi, en constatant que c’était dû notamment à la baisse des prix et à une politique monétaire souple. Mais cette tendance doit être maintenue même quand les prix du brut se rétabliront, a-t-il fait remarquer. Dmitri Medvedev a souligné que les recettes tirées des ventes de pétrole et de gaz ne devaient pas devenir la principale source des recettes budgétaires, tandis que les super-revenus pétroliers devaient être canalisés dans des fonds souverains.

Les grands changements

La dernière année a été marquée par de nombreux changements dans l’économie mondiale et russe, a poursuivi Dmitri Medvedev. « Les affaires doivent non pas diviser, mais unir les pays. De tels contacts rapprochent les pays mieux que toute politique », a-t-il indiqué. Il a rappelé que les rythmes de croissance dans le monde n’étaient pas très élevés, qu’aux États-Unis ils avaient été inférieurs aux attentes, alors que l’Union européenne n’avait affiché aucune croissance.

Toujours selon le premier ministre russe, l’instabilité de l’économie mondiale et de la politique internationale s’est répercutée particulièrement sur les positions des pays émergents. « L’économie russe est à la fois otage et bénéficiaire de la mondialisation. La Russie ne peut pas passer outre les tendances globales en se concentrant uniquement sur son propre développement », a-t-il affirmé.

Qui plus est, a-t-il noté, « l’économie russe fait face depuis plus d’un an à la pression des sanctions occidentales et, sur nombre de positions, le domaine des technologies a été entièrement fermé au pays ». Toutefois, a-t-il fait observer, les autorités réalisaient les conséquences et ont sciemment adopté des décisions politiques ayant déclenché les sanctions de l’Union européenne et des États-Unis.

Stratégie pour l’avenir

La Russie a mobilisé les experts pour entamer l’élaboration de la stratégie de son développement jusqu’en 2030, a déclaré Dmitri Medvedev. Cette stratégie reposera sur quatre priorités :

1) Activité dans le domaine de l’investissement ;

2) Substitution aux importations ;

3) Qualité de la gestion publique ;

4) Politique budgétaire.

Ainsi, il s’agit de donner une importante impulsion au secteur des investissements. « L’objectif est de détruire les barrières qui empêchent les ressources (privées) d’arriver sur le marché », a-t-il souligné. Selon Dmitri Medvedev, la Russie a mis en place au cours de la dernière année plusieurs structures pour drainer des investissements privés dans l’économie, notamment la Fondation du développement de l’industrie qui aide les entreprises faisant leurs premiers pas. Le gouvernement a également élargi le nombre des investisseurs ayant accès aux instruments financiers.

En ce qui concerne la substitution aux importations, c’est l’un des éléments les plus importants des réformes structurelles, les entreprises compétitives rendant l’économie plus équilibrée. « Le retour des articles russes sur le marché, ce n’est que le premier pas, a-t-il poursuivi. Le grand objectif, c’est la fabrication de produits compétitifs ». Dans certains secteurs, comme l’industrie alimentaire et la production de médicaments, il est possible d’y arriver assez rapidement, alors que dans d’autres, comme les constructions mécaniques, le cycle des investissements sera plus long.

Dmitri Medvedev a rappelé que tous les pays à forte croissance industrielle avaient misé sur la réforme du pouvoir et a annoncé qu’en raison de la réduction des recettes et de la baisse des prix du pétrole, la politique budgétaire serait prochainement durcie. « Le budget pour l’exercice 2016 est formé à partir de ce principe et les seuls articles inchangés sont les engagements internationaux, la sécurité, l’agriculture et la politique sociale », a-t-il précisé. Dans tous les autres domaines, les dépenses publiques seront réduites.

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