Le premier ministre russe Dmitri Medvedev salue les tribunes lors de la cérémonie de clôture des 16es Championnats du monde FINA à Kazan, au Tatarstan, le 9 août 2015.
ReutersIl ne s’agit pas seulement de surmonter les difficultés, situations de crise, pénuries et disproportions actuelles ou léguées par le passé. Aussi importante que soit cette activité, aussi complexes que soient les circonstances actuelles, il est vital de formuler les tâches et objectifs stratégiques que nous nous posons. Même si l’objectif n’est qu’un point à l’horizon et que le problème est difficile. Cet objectif peut être formulé d’une manière très simple : entrer (on serait tenté de dire « réaliser une percée », mais le vocabulaire militaire n’est sans doute pas approprié) dans le groupe de pays à niveau élevé de bien-être.
LeNew normal
Le terme New normal revient de plus en plus souvent lors de l’examen des problèmes courants et grandissants dans le développement global. Il a fait son apparition il y a cinq ans, quand la crise mondiale a passé son apogée, et s’est rapidement imposé. Il signifie « nouvelle normalité » ou plutôt « nouvelle réalité » et comprend les principaux axes qui définiront le développement de l’économie mondiale tout au long de la période suivante, soit pratiquement jusqu’à la prochaine crise structurelle.
Il devient de plus évident que les pays les plus développés entament une nouvelle étape de croissance. Et la question n’est pas seulement dans les nouveaux rythmes, mais également dans la qualité de cette croissance : dans la formation de nouveaux secteurs de production et de leur nouvelle répartition sur la carte. La rénovation touche tous les domaines de la vie de la société, aussi bien technique et économique qu’humanitaire.
Les relations avec l’Est et l’Ouest
Bien que les relations actuelles présentent des traits de crise (avec l’Occident), le rétablissement de la coopération est inévitable. La Russie n’a pas l’intention de quitter le continent européen que ce soit économiquement, politiquement ou mentalement. <…> Les rapports pourraient connaître d’autres modifications à l’avenir, mais l’axe stratégique demeurera inchangé : la coopération, le partenariat et, en cas de développements favorables, la mise en place d’un espace économique commun.
La situation géographique et géopolitique de la Russie permet, et même dans une certaine mesure exige, de développer plus intensément la coopération sur « l’axe oriental ». Il s’agit aussi bien de la Chine, du Vietnam, du Japon, de la Corée du Sud et des Etats de la région Asie-Pacifique dans son ensemble que des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) situés dans des régions différentes.
La planche à billets n’est pas une source de croissance
<…> L’objectif numéro un aujourd’hui est de garantir les rythmes de croissance économique et d’assurer une nouvelle qualité pour celle-ci.
La création de conditions confortables commence par l’instauration de la stabilité macroéconomique. Une faible inflation et un budget équilibré restent prioritaires pour un développement stable du pays.
Il importe de former des mécanismes modernes de financement de la croissance économique et de la modernisation. Les investissements publics y ont leur rôle, surtout aujourd’hui quand ils permettent de compenser dans une certaine mesure l'activité molle des investisseurs privés.
Toutefois, les investissements publics ne peuvent pas constituer la source principale de croissance pour toujours. L’Etat ne peut pas non plus miser sur l’avalanche de billets neufs : la liberté d’une émission incontrôlée d’argent est l’une des libertés les plus dangereuses. Les exemples d’expérience occidentale de stimulation monétaire sont inconsistants.
Attirer des investisseurs privés : telle doit être la devise des structures en charge de la gestion publique à tous les niveaux.
L’épargneintérieure
L’épargne intérieure doit constituer une des plus importantes sources d’investissement. C’est un objectif stratégique pour des années, mais il est indispensable d’avancer d’ores et déjà dans ce sens. C’est dans ce contexte que nous examinerons la question de l’efficacité de l'épargne retraite. Le système des retraites et celui de l’assurance sont les principales sources des placements à long terme.
Malgré les difficultés géopolitiques, les sanctions et différentes restrictions, il ne faut pas oublier l’importance de drainer des investissements étrangers. Le sous-estimer signifierait que nous acceptons la logique de l’isolement qui nous est imposée.
Le développement des PME est la condition d’une croissance économique stable et en même temps une garantie de la stabilité sociale.
La concurrence et les secteurs hors matières premières
Encourager la concurrence. L’une des raisons d’une faible concurrence est la crainte pour la stabilité sociale dans les entreprises et dans les régions. Ce qui fait que le développement du marché du travail moderne devient un problème aussi bien social qu’économique. Sa résolution trop formelle empêchera une création accélérée d’emplois dans les secteurs performants.
Stimuler la croissance des exportations autres que les matières premières (en chiffres absolus et en parts du montant total). Cela indiquerait entre autres que les substituts d’importation ont été trouvés et que le système fonctionne en apportant les premiers résultats positifs.
Des progrès qualitatifs dans l’efficacité de la gestion d’Etat. Il est indispensable que les différents échelons et structures du pouvoir assument les responsabilités de leurs décisions.
Le texte intégral (en russe) est publié dans le magazine « Questions économiques » №10, 2015
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