Glace et silence : découvrir le lac Baïkal en hiver

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Des grottes fantastiques sur la côte, la glace fissurée telle une toile d’araignée, des voyages à bord d’un tout-terrain ou en patins, la pêche sous glace et un silence envoûtant : voici la liste non exhaustive des raisons d’aller en Sibérie en hiver.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’hiver est sans doute la meilleure saison pour se rendre au bord du Baïkal, la plus grande réserve d'eau douce existante. Surtout en février et en mars : la glace à la surface est ferme, le temps est froid, mais sec et très ensoleillé et le silence est total vu l’absence de touristes.

Le miracle de la glace

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D’un bleu marine avec d’innombrables bulles d’air incrustées, d’un bleu étincelant ou d’un blanc éclatant, la glace du Baïkal, quels que soient ses reflets, reste toujours extrêmement translucide et pure. De fin janvier à fin avril, quand le lac se fige sous l’effet du froid, elle devient le principal « site » touristique naturel de la région d’Irkoutsk (Sibérie orientale).

Mais ce paysage glacial, dont l’épaisseur atteint 1,5 mètre, n’a rien d’une morne plaine. Il y a de spectaculaires crêtes de compression quand des plaques de glace entrent en collision et s’empilent pour former des colonnes de 12 mètres de haut rappelant le cristal de roche. Il y a encore les « sokouï », cette mince couche de glace sur les rochers.

On trouve enfin les larges fissures qui peuvent atteindre de 10 à 30 kilomètres de long et de 2 à 3 mètres de large et dont la formation est accompagnée d’un claquement sec. Le Baïkal en hiver ressemble à un animal préhistorique qui dort en soupirant et en poussant différents cris. Il est possible de l’apprivoiser, mais il faut rester vigilant.

Le Baïkal réel

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Alexandr Tcheban
Peter Hinson
 
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Il existe différents moyens de traverser le lac en hiver, mais le plus répandu est la voiture. Premièrement, c’est confortable et chaud. Deuxièmement, cela permet de faire un tour dans les recoins éloignés du lac pour admirer les rochers et les grottes de glace aux formes fantastiques.

Toutefois, les autochtones et les voyageurs expérimentés ne recommandent pas aux conducteurs sans pratique de se lancer dans cette aventure : du côté d’Irkoutsk, le département local du ministère des Situations d’urgence n’ouvre officiellement qu’une seule route, jusqu’à l’île d’Olkhon.

Les autres directions présentent un certain danger en raison de fissures et d’amoncellements de glace. Ainsi, le moyen le plus sûr est de contacter une agence de voyage qui vous donnera le choix entre des circuits pour groupe ou individuel (avec pêche, balade en chiens de traîneau et sauna russe) et permettra la location d’un véhicule avec un conducteur-guide. Les meilleurs endroits pour le voyage sont l’île d’Olkhon, la Petite mer et les côtes.

Le Baïkal en hiver, c’est aussi une grande patinoire. Les amateurs de patinage, de ski, de motoneige et de pêche sous glace se rendent souvent à Listvianka où la glace est déblayée le long de la côte, mais où il reste aussi beaucoup de neige. De nombreuses stations touristiques d’Irkoutsk organisent une patinoire sur la glace du lac.

Les amateurs de sensations plus fortes partent en randonnée pédestre le long du Baïkal, ce qui exige une formation spéciale, une certaine expérience et du courage, mais qui deviendra une aventure sibérienne hors du commun.

Le Baïkal virtuel

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Si vous n’avez pas la possibilité d’admirer le lac légendaire cet hiver, vous pouvez effectuer une visite virtuelle. Ce voyage est composé de vingt-trois panoramas sphériques de haute résolution réalisés à vol d’oiseau pour AirPano, projet non commercial d’une équipe de photographes russes mise en place avec le soutien de la Société géographique de Russie.

Ce sont les paysages des caps Khoboï et Boudoun dans l’île d’Olkhon, le détroit Portes d’Olkhon, les îles Ogoï avec le stupa bouddhiste, le coucher du soleil dans le village de Bolchiye koty et la glace fissurée rappelant une toile d’araignée.

L’itinéraire et les prix

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Le point de départ est, traditionnellement, Irkoutsk (environ 5 000 kilomètres à l’est de Moscou) où l’on arrive grâce à un train filant sur le Transsibérien ou par avion, des vols de Moscou et de Saint-Pétersbourg étant assurés pratiquement tous les jours.

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Si vous n’êtes pas un pro du voyage ou du volant, optez pour un circuit organisé via une agence. Le prix dépendra du degré de difficulté de votre itinéraire et des divertissements inclus. Ainsi, un voyage de deux jours sur l’île d’Olkhon en voiture avec un guide reviendra à 140–170 euros et une semaine coûtera 350 euros. Les prix des voyages en tout-terrain, qui comprennent des balades en motoneige et en chiens de traîneaux, décollent à 700 euros.

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