Crédit photo : Lori / Legion media
Les steppes s’étendent le long de la rive gauche de la Volga sur toute la longueur de la région d’Astrakhan, jusqu’à ce que la rivière se jette dans la mer Caspienne. L’été ces plaines brûlées par le soleil s’étendent à perte de vue, et des dunes de sable apparaissent de temps en temps.
La plus grande dune de sable, appelée « Grand frère », culmine à 20 mètres. L’été, la température grimpe ici à plus de 50 degrés.
L’occupation principale des nomades a toujours été l’élevage. Dans la région d’Astrakhan la pratique se maintient mais est devenue sédentaire. Dans les fermes isolées des bergers vivant sans électricité ou eau courante sont élevés des moutons, des vaches ainsi que des chevaux et des chameaux de race.
Du VIIIème au Xème siècle, le territoire de la région moderne d’Astrakhan faisait partie du Khaganat Khazar, dont la capitale Itil située dans le delta de la Volga fut détruite par le Grand Prince de la Rus’ de Kiev Sviatoslav Ier en 965. Plus tard, les Polovtsiens s’installèrent sur ce territoire, puis dans la première moitié du XIIIème siècle arrivèrent les Tatars-mongols, vaincus au 16ème siècle par l’armée d’Ivan le Terrible, entraînant le rattachement du Khanat d’Astrakhan à la Russie.
Les habitants de la région sont à juste titre fiers de leurs « vaisseaux des plaines » à deux bosses : les chameaux de Bactriane d’Astrakhan, qui sont parmi les plus imposants du monde. Comme depuis des milliers d’années, ils servent au transport de marchandises.
Dans les steppes demeurent les descendants des peuples nomades : les Kalmouks, les Kazakhes, les Noghaïs et les Turkmènes. En outre, y vivent aussi des Russes et des Cosaques qui constituent la majeure partie de la population de la région.
Les voyageurs se retrouvant dans les steppes d’Astrakhan peuvent rencontrer des bergers-éleveurs montant de grands chevaux de race Kabardienne. Les bergers mènent de pâturages en pâturages des troupeaux de plusieurs milliers de moutons.
En plus de ces troupeaux, l’on peut apercevoir dans les steppes des chameaux sauvages, des troupeaux de chevaux sauvages, des hardes d’antilopes Saïgas et des meutes de loups des steppes. Les tirs contre ces derniers se déroulent toute l’année, les loups causant d’importants dommages aux exploitations de la région.
Prix à Astrakhan d’un chameau de race Kalmouke : environ 1000€
Ils ne représentent toutefois aucun danger pour les voyageurs : les meutes préfèrent rester à l’écart des humains.
« La sainte montagne »
Les steppes d’Astrakhan ont leur «grand secret » : la montagne sacrée Bogdo (« Sainte »), unique relief dans la région d’Astrakhan. La montagne a une couleur rouge caractéristique et comporte de nombreuses grottes, crevasses et crêtes.
Selon une ancienne légende, deux pèlerins bouddhistes ont laissé tomber à cet endroit une pierre qu’ils avaient transportée sur leurs épaules depuis les monts Tian-Shan : et la pierre est devenue un lieu de culte pour les Bouddhistes du monde entier.
L’explication scientifique de la formation de la montagne Bogdo au milieu d’immenses plaines repose sur…le sel. La montagne est un monolithe de pierre de sel. Etant plus léger que la roche, le sel remonte progressivement, poussant vers la surface d’anciennes couches de terre s’étant formées voici 200-250 millions d’années.
Bogdo est un véritable musée à ciel ouvert. Les premiers fossiles de fragments d’anciens amphibiens et même de requins furent découverts ici en 1845. Les environs de la montagne forment aujourd’hui la « réserve naturelle de Bogdo-Baskountchak ».
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…et la « mer morte »
Le second mot difficile à prononcer dans le nom de la réserve naturelle est dû au lac salé Baskountchak, situé au pied de la montagne. Aujourd´hui, le sel extrêmement pur du lac (99,8% de sodium), constitue près de 80% de la production de sel de Russie. Ici sont récoltés 1,5 million de tonnes de sel par an.
Le sel était déjà extrait à cet endroit au temps de la Grande Route de la Soie.
Au siècle précédent il était sorti à dos de chameaux, maintenant le chemin de fer de Baskountchak entièrement dédié au transport de sel à été construit.
Les habitants du lieu croient qu’un jour, Bouddha est venu sur la montagne Bogdo et qu’il pleura en ce lieu les pèlerins qui avaient laissé tomber la pierre sacrée. Et à partir de ses larmes coulant au pied de la montagne se forma le lac.
Les vertus thérapeutiques du sel de Baskountchak : sur la rive du lac se trouve un sanatorium médical. Les gens viennent ici pour se baigner dans le lac, et respirer l’air riche en brome et en phytoncides.
La profondeur du gisement de sel dans le lac est de 6 kilomètres, pour ses propriétés curatives et sa capacité à maintenir à la surface de l’eau même les touristes les mieux nourris, il est appelé en Russie « la seconde mer morte ».
Le polygone de tir de missiles
Dans les steppes d’Astrakhan, au polygone de tir de Kapoustine Yar a été testé le premier missile balistique d’Union soviétique : le célèbre V2 allemand, pris à l’ennemi.
À garder à l’esprit : pour se rendre à la montagne Bogdo et à Baskountchak, vous aurez besoin d’obtenir une autorisation pour entrer dans la zone frontalière (ici passe la frontière entre la Russie et le Kazakhstan). Il est extrêmement difficile pour les étrangers de le faire de manière indépendante, veillez donc à utiliser les services des agences de voyage. Mais dans tous les cas la procédure prend environ deux mois : pensez à planifier votre visite à l’avance.
Un peu plus tard, ce désert a vu des lancements de satellites, des explosions de bombes nucléaires, un grand nombre d’avions et d’hélicoptères pilonnant ses étendues sablonneuses à coups de bombes et de missiles et a senti sur lui le poids des chenilles de centaines de véhicules blindés.
Non loin de de Kapoustine Yar se trouve la ville fermée de Znamensk, (anciennement Kapoustine Yar-1). Les adeptes de sports extrêmes des tour-opérateurs locaux proposent de réserver une excursion spéciale de l’ancien polygone de tir soviétique.
…et la capitale de la Horde
7 siècles avant l’apparition des tanks, le petit-fils de Gengis Khan, Batu après avoir subjugué la moitié de l’Europe revient en 1242 de son expédition à l’Ouest et s’installe sur la Volga, fondant au bord de la rivière la ville de Saraï-Batu : capitale de la Horde d’Or (située à 80 kilomètres au nord de l’Astrakhan moderne).
La ville a été détruite en 1385 sous les assauts du grand chef militaire d’Asie centrale Tamerlan. La ville est restée enfouie sous la terre jusqu’au XVIIIème siècle, quand les savants ont commencé à étudier ce monument unique dont nous recommandons également la visite.
Et pour le tournage du film russe « la Horde » (2012) des décors ont été construits afin de recréer l’atmosphère de l’ancienne capitale. A la demande des habitants, les décors n’ont pas été démontés à l’issue du tournage et aujourd’hui la «fausse » Saraï-Batu attire l’attention des touristes.
Ce qu’il faut rapporter de la région d’Astrakhan
Les berges de la Volga : un lieu de prédilection pour tous les pêcheurs du pays. Ici l’on trouve des poissons-chats, des carpes, des aspes et des perches. Si vous n’arrivez pas à pêcher dans la Volga, il est indispensable d’acheter du poisson frais ou fumé aux habitants du coin.
La région d’Astrakhan est également célèbre pour ses pastèques dont le prix tombe jusqu’à 4 roubles le kilogramme pendant la saison (aout-septembre). Ensuite, dans le delta de la Volga l’on peut aussi admirer les lotus en fleur.
Pour Astrakhan ou Volgograd en train /avion (à partir de 5000 roubles) / en voiture (1400/970km) / ou bateau de croisière. Voyager à travers les steppes à pied se fait difficilement, comme depuis des milliers d’années vous avez besoin d’un cheval, dans ce cas en acier et tout-terrain. Les centres de location de voitures sont situés dans les grandes villes. Vous pouvez aussi vous joindre à un circuit d’excursions.
Les circuits touristiques dans le sud de la Russie (comme http://www.mircorp.com/tour_rsslckc.asp) négligent souvent les steppes d’Astrakhan. Ainsi vous pouvez demander un circuit spécial des steppes d’Astrakhan (par exemple l’agence Saga tours a une certaine expérience de l’organisation de ces voyages pour les étrangers et les tarifs pour une visite de la steppe comprenant tous les lieux décrits dans l’article, y compris l’hébergement dans une yourte nomade commencent à partir de seulement 300 euros.)
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