Refusant de se rendre, l’officier russe a appelé l’aviation à effectuer une frappe sur sa position, entraînant ainsi dans sa mort plusieurs extrémistes.
Vadim Savitskiy / RIA NovostiLa dépouille d’Alexandre Prokhorenko, le « Rambo russe » comme l’a baptisé la presse occidentale, a été échangée contre six terroristes. Un mois de négociations ont été nécessaires à ces fins, écrit le quotidien Gazeta.ru.
Le 24 mars, le ministère russe de la Défense a annoncé que le lieutenant Alexandre Prokhorenko avait trouvé la mort en Syrie lors de combats pour la libération de Palmyre, ville occupée depuis près de 11 mois par l’organisation terroriste Daech.
Le lendemain, la presse britannique a précisé que Prokhorenko était déployé en première ligne dans la région de Palmyre depuis près d’une semaine, où il remplissait une mission de guidage des frappes aériennes russes sur les cibles de Daech. Le 17 mars, il s’est retrouvé dans une embuscade de l’ennemi. Refusant de se rendre, il a appelé l’aviation russe à effectuer une frappe sur sa position, entraînant ainsi dans sa mort plusieurs extrémistes.Par la suite, son histoire a fait le tour de la Toile aussi bien en Russie qu’en Occident. Quelques jours plus tard, le site LiveLeak a publié la transcription du dernier échange entre Prokhorenko et son commandement militaire. Toutefois, le ministère russe de la Défense ainsi que des experts ont indiqué qu’il s’agissait d’un faux.
Fin avril, l’histoire de l’exploit d’Alexandre Prokhorenko a suscité une nouvelle vague d’intérêt après que l’ambassade de Russie en France eut annoncé qu’un couple français avait transmis leurs décorations militaires familiales, dont une Croix de chevalier de Légion d’honneur, à la famille de l’officier.
Alexandre est né dans le village russe de Gorki, dans la région d’Orenbourg (Oural). Comme le précisent ses amis et les membres de sa famille, il rêvait depuis son plus jeune âge d’embrasser la carrière militaire. Après l’école, il est entré dans l’Académie militaire de la Défense aérienne des forces aériennes russes qu’il a terminée avec mention « Excellent ».
Officier des Forces d’opérations spéciales, Alexandre Prokhorenko a été envoyé en Syrie en février 2016. Comme le précise la presse russe, ni les parents, ni l’épouse du militaire ne savaient qu’il servait au Proche-Orient.
Погиб за Пальмиру: Путин дал звание Героя лейтенанту Прохоренко https://t.co/ok3LVvEaC3pic.twitter.com/CGQHRFvjJf
— НОВОСТИ24 (@andrey260404) 11 апреля 2016 г.
Le 11 avril, le président de la Fédération de Russie l’a décoré à titre posthume. La fille d’Alexandre Prokhorenko est venue au monde en août 2016, cinq mois après la disparition de son père.
Ce n’est que le 28 avril que le corps du militaire russe a été rapatrié en Russie. Il a été alors précisé que ce sont les Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui ont permis le retour de la dépouille. Alexandre Prokhorenko a été enterré en héros le 6 mai dans son village natal.
Or, le 12 décembre, le quotidien Gazeta.ru a informé sur son site Web avoir obtenu de nouveaux détails sur la récupération du corps de Prokhorenko. Se référant à ses propres sources, l’édition rapporte que les négociations ont duré un mois, du 21 mars au 21 avril.
Ainsi, quatre jours après la disparition du militaire, le ministère russe de la Défense a adressé une lettre au commandement des YPG, demandant de contribuer à la récupération de la dépouille de l’officier qui s’était retrouvée entre les mains de Daech, écrit le journal, citant la personne qui a participé aux négociations.
« Pour entamer les négociations, un groupe spécial a été créé. Toutefois, comme il s’agissait du corps d’un officier russe, les islamistes avaient beaucoup de revendications », a indiqué à Gazeta.ru un participant aux négociations ayant requis l’anonymat.
Au bout d’un mois de discussions, le compromis a été atteint et le corps a été échangé contre six combattants de Daech détenus par les Kurdes.
Un autre interlocuteur du journal affirme toutefois que le nombre d’extrémistes échangés était beaucoup plus significatif. Le porte-parole des YPG, Ridour Khalil, a pour sa part refusé de dévoiler les détails de l’échange, se contentant d’indiquer qu’il s’agissait d’une opération humanitaire.
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