Le « viagra pour femme » n’est qu’une appellation symbolique de ce médicament ; la petite pilule bleue aide à l’érection, tandis que la femme ne peut avoir de dysfonction érectile, a expliqué le directeur d’Ivix, Dmitri Golikov. Le médicament se base sur la découverte d’une nouvelle molécule et de son influence, jusqu’ici méconnue, sur le cerveau, a-t-il indiqué.
« Notre médicament agit sur le cerveau et sur la sexualité qui remplit deux fonctions, sexuelle et reproductrice, ce qui nous permet également de soigner la stérilité », a-t-il poursuivi. Il est administré sous forme d’un spray nasal qui ne contient pas d’hormones, a précisé Dmitri Golikov. Le projet a abouti à l’issue de 4,5 ans de recherche.
Les innovations dans le domaine de l’industrie pharmaceutique prennent traditionnellement racine dans le milieu académique. « L’idée et la motivation d’Ivix appartient à l’académicien Nikolaï Miassoïedov qui est actuellement le mentor du projet, tandis que la nouvelle molécule mise au point par la société fait partie du top-100 des meilleures inventions de Russie de 2014 », a noté Kamila Zaroubina, chef de projet du cluster des technologies biologiques et médicales de Skolkovo.
Un autre vainqueur du concours opère également dans le domaine médical : OncoTartis avec son médicament innovant 0T-82 destiné à soigner les leucémies aiguës. La société a touché 31 000 euros.
Kamila Zaroubina a tenu à préciser que le développement des projets médicaux avançait difficilement et revenait cher non seulement en Russie, mais partout dans le monde. « La commercialisation d’un nouveau médicament peut prendre entre dix et douze ans, tandis que sa mise au point peut demander plusieurs millions de dollars », a-t-elle fait remarquer.
« Les instituts de développement russes investissaient volontiers dans le secteur des TIC parce que les bénéfices étaient obtenus facilement et rapidement. La biomédecine était toujours la +bête noire+ des investisseurs parce que le rendement était lent et coûteux », a constaté Dmitri Golikov en soulignant que la tendance était en train de changer.
Les projets du genre sont soutenus en Russie non seulement par la fondation Skolkovo, mais également par des fonds de capital-risque, des instituts de développement et des ministères dans le cadre de programmes destinés à encourager les innovations biomédicales, a noté pour sa part Kamila Zaroubina.
Malgré une appellation médicale, la société BioMicroGueli se focalise sur les technologies industrielles. Elle a remporté la « médaille d’argent » au concours de Startup Village avec 47 000 euros. « Au début, les microgels étaient utilisés pour l’enrobage des médicaments devant être vectorisés vers un organe ou un tissu précis, mais notre équipe a réussi à leur trouver un emploi industriel », a déclaré Andreï Ielaguine, directeur de la société.
Les biomicrogels sont des substances capables de créer en toute sécurité des films élastiques entre l’eau et l’huile ou entre l’eau et toute particule solide. Ainsi, les nouveaux produits de la société permettent d’éliminer les ions de métaux et les résidus de produits pétroliers contenus dans l’eau, de lutter contre les marées noires et de décontaminer les sols pollués aux hydrocarbures.
« L’objectif de notre participation à Startup Village était d’attirer des investisseurs. Nous avons tenu une vingtaine de rencontres avec d’éventuels investisseurs. Pour l’instant, tout semble positif, mais il faudra attendre encore plusieurs mois avant qu’une transaction soit signée », a dit Andreï Ielaguine.
La société a déjà présenté son innovation à des conférences à Berlin (Falling Walls'14, NPD & Innovation in the Chemical industry'17), à Helsinki (100 StartUp finalist'15,'16) et en Grande-Bretagne (MassChallenge UK'16 finalist). En 2016, le projet a participé à Horizon 2020, un programme européen pour la recherche et l’innovation.
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