Pour établir un cardiogramme, il suffira à l’utilisateur du nouveau système Cardioqvark de passer le pouce sur les deux capteurs de la housse spéciale. Cinq minutes plus tard, l’électrocardiogramme est prêt, ainsi que sa signification, établie selon un algorithme spécial. On peut envoyer les résultats directement à un docteur via une application pour iPhone ou iPad.
« Steve Jobs nous a mis à tous un ordinateur dans la poche. Et tout est devenu portable : les services bancaires, les achats, la télévision et le cinéma, les livres et la météo », indique Alexandre Ejkov, investisseur du projet Cardioqvark. « Mais tout cela laisse de côté l’essentiel : la santé. Grâce aux nouvelles technologies, l’ordinateur de poche peut facilement contrôler le fonctionnement de l’organe le plus important de l’homme, son cœur. »
Que signifient tous ces graphiques ?
Il existe plusieurs appareils portatifs permettant d’établir des électrocardiogrammes. Mais si montrer un cardiogramme à l’utilisateur est une chose, lui expliquer sa signification en est une autre.
Par exemple, la housse de smartphone ECG Check (environ 110€) pour iOS et Android, produite par Cardiac Designs, établit un ECG en temps réel, mais ne donne aucune explication sur sa signification.
Crédit : service de presse de Cardioqvark
Un autre système populaire, la housse de smartphone AliveCor (environ 85€) a déjà permis d’établir plus de 5 millions d’ECG. Cependant, l’utilisateur doit à chaque fois payer pour l’interprétation. Par exemple, pour 2 dollars (environ 1,70€), les résultats sont interprétés par « un technicien cardiaque (pas un docteur) basé aux Etats-Unis ». Pour 5 dollars (4,5€), on peut recevoir la même chose en seulement 30 minutes. Pour 12 dollars (11€), « vous pouvez recevoir une analyse clinique et un rapport par un cardiologue certifié aux Etats-Unis ».
Les développeurs de Cardioqvark font remarquer qu’ils sont les premiers à parvenir à interpréter automatiquement un cardiogramme en temps réel. C’est-à-dire que si l’utilisateur souffre d’arythmie, l’application l’en préviendra immédiatement. Cependant, contrairement à ses concurrents occidentaux, Cardioqvark n’est pour l’instant compatible qu’avec l’iPhone 5/5S. Un modèle pour iPhone 6/6S fera son apparition en 2016.
Un cardiogramme pour prolonger sa vie
Aujourd’hui, Cardioqvark est en cours d’obtention de son certificat MFI (Made for iPhone) et d’homologation comme produit médical. Ces documents lui permettront de s’exporter à l’étranger. Le prix de l’appareil en précommande en Russie est d’environ 100 euros.
Selon les créateurs de Cardioqvark, l’appareil pourrait nettement améliorer l’espérance de vie. Selon les statistiques officielles, 610 000 personnes sont mortes en Russie de maladies cardio-vasculaires en 2014. C’est l’une des principales causes de mortalité. 1 000 patients sont déjà suivis par l’équipe de test de Cardioqvark, et les médecins ont étudié 10 000 cardiogrammes.
La conception de Cardioqvark a duré plus de deux ans. Plusieurs compagnies et de nombreux scientifiques de toute la Russie ont participé à la création du produit. Tous les composants de l’appareil sont également produits en Russie.
Repérer un fumeur à son arythmie
À l’avenir, les concepteurs prévoient d’améliorer l’appareil pour que les données de l’ECG permettent d’établir l’âge, l’état physiologique ou émotionnel, ainsi que la présence de comportements à risque.
Selon le cardiologue Mikhaïl Stepanov, Cardioqvark est une invention intéressante, mais aux applications limitées. « Dans les faits, l’appareil ne permet que de repérer quelques formes d’arythmie, mais ne donne pas d’information sur l’état du muscle cardiaque, la présence d’ischémies, ne permet pas d’établir un diagnostic précis des ruptures de rythme », affirme M. Stepanov. « Il est conçu pour un contrôle continu du rythme cardiaque ».
Il paraît improbable que les cardiologues puissent établir un diagnostic selon les résultats fournis par Cardioqvark, considère M. Stepanov. « Pour cela, il faut des recherches sérieuses, qui confirmeraient la concordance des résultats mesurés sur les doigts avec ceux affichés à l’écran ». Selon Mikhaïl Stepanov, l’intérêt principal de l’application est de permettre une communication à distance entre le médecin et le patient, et sa facilité d’utilisation.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.