Une imprimante 3D fabrique une tasse de chocolat.
Shutterstock/Legion MediaLes étudiants de l’Université aérospatiale de Samara ont mis au point une imprimante 3D pour réaliser des figurines en chocolat. Les essais de laboratoire sont prévus pour janvier prochain, après quoi, l’imprimante sera testée dans un restaurant de la ville.
Un système révolutionnaire d’introduction et de refroidissement du chocolat à l’intérieur de l’imprimante est à l’origine de l’avancée qui permet aujourd’hui de régler le problème de l’impression de grandes pièces de chocolat, lorsque « l’encre » en chocolat coule, sans avoir le temps de prendre. Et c’est avec la coopération du chef cuisinier d’un restaurant local que les étudiants sont parvenus à mettre au point cette nouvelle imprimante.
Noir, blanc ou au lait ?
« Nous utilisons plusieurs systèmes de refroidissement à la fois, explique Véra Panova, qui fait partie de l’équipe des inventeurs. Le premier est une sorte de sèche-cheveux qui souffle dans plusieurs directions. Le deuxième, c’est "l’intervention industrielle" : nous ajoutons certains produits pour que le chocolat refroidisse en l’espace de 3 à 5 minutes et non de 10 ».
Le chocolat « à imprimer » doit être conforme à certaines exigences : il doit être de bonne qualité, sans huile de palme ni autres additifs, souvent assez cher. Si la « matière première » n’est pas adaptée aux processus de fonte, elle se transformera en flocons et compliquera l’extrusion. Aujourd’hui, l’équipe ne travaille qu’avec du chocolat noir, mais prévoit par la suite d’utiliser du chocolat blanc et du chocolat au lait.
Selon les prévisions, cette nouvelle technique devrait intéresser les restaurants, les pâtisseries et les cafés de Samara. L’utilisation de cette imprimante permettra non seulement d’accélérer le travail des confiseurs, mais également de diversifier le choix. Ainsi, la fabrication à la main d’une figurine composée de plusieurs sortes de chocolat peut prendre plus d’une heure, tandis que l’impression en 3D le fera en moins de 10 minutes.
Un logiciel spécial permettra aux clients de l’établissement de charger l’application sur leur smartphone pour choisir eux-mêmes les ingrédients, la forme et l’aspect de leur dessert. Pour commencer, ils n’auront le choix qu’entre trois ou quatre pièces.
Du chocolat pour les cosmonautes
Les étudiants ont eu l’idée de cette imprimante en réfléchissant aux moyens de garantir une alimentation équilibrée aux cosmonautes pendant leurs séjours dans l’espace. Mais ils ont décidé de commencer par une technique plus simple. Ils reviendront ensuite sur leur idée initiale pour mettre au point une imprimante 3D alimentaire capable d’ « imprimer » des menus complexes, diversifiés et équilibrés.
« Il n’est pas facile de créer une imprimante d’alimentation équilibrée, mais nous avons entamé les préparatifs », a poursuivi Véra Panova. « Nous souhaitons que les cosmonautes aient une alimentation individuelle, qu’ils puissent manger ce qui correspond à leurs exigences personnelles en protéines, graisses et hydrates de carbone. Toutefois, nous n’avons pas encore évoqué l’idée avec les cosmonautes », a-t-elle poursuivi.
Les étudiants sont cinq à travailler sur ce projet réalisé entièrement à leurs frais. Plusieurs entreprises s’intéressent d’ores et déjà aux résultats de leurs travaux.
L’été prochain, les chercheurs prévoient de fabriquer une imprimante 3D pour le caramel afin d’associer ce dernier au chocolat et de réaliser des pièces « composées ». Mais il s’agit de trouver un nouveau système de refroidissement : aujourd’hui, une machine capable d’« imprimer » du caramel n’existe nulle part dans le monde.
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