Armée : nouveaux drones russes testés d'ici 2017, mis en service avant 2020

Crédit photo : ITAR-TASS

Crédit photo : ITAR-TASS

L'armée russe doit lancer d'ici 2017 les premiers tests opérationnels d'un nouveau drone d'attaque. D'après le sous-ministre de la Défense Iouri Borissov, les travaux de recherche concernant le projet sont actuellement achevés. Comme l'estiment les fonctionnaires, les drones russes seront capables de remplir des missions stratégiques, car ils seront dotés de furtivité et d'une plus grande fiabilité au combat par rapport aux aéronefs pilotés.

Les nouveautés qui ne sont pas vraiment nouvelles

Aujourd'hui, les grands producteurs mondiaux fournissent aux forces armées de la planète plus de 600 types de drones, dont seulement 25 sont fabriqués en Russie. Cependant, il y a juste 20 ans, Moscou était un leader incontestable dans le domaine d'aérodynes télécommandés : ainsi, au cours des années 1980, le pays a produit 950 drones de reconnaissance TU-143, et ce n'est qu'un seul modèle.

Toutefois, l'industrie de la défense russe a terminé durant les années 1990 la production de drones : outre le manque de fonds, l'armée n'était pas tout simplement intéressée pqr ce genre de matériel.

Ce sont les États-Unis qui ont forcé les militaires russes à changer d'avis. Les missions réussies des drones en Afghanistan et au Pakistan ont prouvé que les aéronefs sans pilotesseraient un élément indispensable des guerres de l'avenir.

En plus, la formation d'un seul pilote demande beaucoup de temps et d'argent; les drones sont moins chers et permettent d'éviter des pertes humaines, car leurs opérateurs se trouvent habituellement loin du champ de combat.

Un autre facteur qui a encouragé Moscou à créer ses propres drones fut la guerre en Ossétie du Sud de 2008 : l'armée géorgienne employait durant le conflit des drones de production israélienne. C'est là que les fonctionnaires russes ont finalement compris que les aéronefs télécommandés représentaient un composant crucial d'un armée du XXIe siècle.

Cette même année, le gouvernement a lancé le premier appel d'offres pour le développement d'un nouveau drone. Le contrat a été remporté par deux constructeurs. Notamment, le bureau Yakovlev a présenté un projet du drone d'attaque baptisé Scud, ressemblant beaucoup en termes d'apparence et de caractéristiques à l'américain X-47.

La masse maximale du nouvel aéronef est de 10 000 kg, avec un rayon d'action de 4 000 km et la vitesse d'au moins 800 km/h. Le drone peut emporter deux missiles air-sol ou air-surface soit deux bombes guidées d'un poids total maximal de 1 000 kg. On ignore actuellement à quel stade est le développement du modèle.

L'autre compagnie gagnant l'appel d'offres fut Soukhoï avec son projet X-40. Bien que la société n'ait pas dévoilé beaucoup de données sur ce drone, il est censé d'hériter « les traits génétiques » des avions de la marque Soukhoï et deviendra en plus une sorte de prototype pour un avion de sixième génération.

Cette théorie est confirmée par les propos du sous-ministre Iouri Borissov, qui a laissé entendre que le drone serait conçu sur base des technologies employées dans le chasseur russe de 5ème génération T-50.

Ce dernier, comme tous les chasseurs modernes, dispose de plusieurs capteurs installés tout au long du fuselage et des ailes, qui permettent au système informatique de bord d'analyser les informations de vol et de changer d'une manière indépendante le cap. Le T-50 est donc capable d'effectuer sans pilote même des vols à basse altitude en évitant des obstacles, et de détecter et suivre des cibles aériennes, terrestres et navales.

Nuances financières

Le marché des drones d'attaque est actuellement en forte croissance. Les premières armées du monde sont prêtes à y investir plus de 40 milliards d'euros, dont près de 11,7 mds seront dépensés pour l'achat d'aérodynes télécommandés.

Mi-février 2014, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a déclaré que son ministère envisageait de débloquer d'ici 2020 6,7 milliards d'euros pour doter l'armée de drones.

Il n'est pas néanmoins clair quel modèle ait été choisi par le ministère. Toutes les dernières démonstrations de drones d'attaque conçus pour la Défense comprenait deux parties. La première, ouverte au public et aux journalistes, mettait en avant des aéronefs destinés à l'aviation tactique – il s'agit habituellement des drones d'attaque et de reconnaissance, produits en Russie sous licence soit utilisant des éléments importés.

La seconde partie était fermée au public, car il s'agissait d'aérodynes télécommandés pour l'aviation stratégique, qui étaient présentés exclusivement pour les fonctionnaires du ministère de la Défense.

D'après une source proche du ministère, durant l'une des démonstrations de ce genre, le ministre Choïgou a pu voir un drone stratégique utilisant l'énergie solaire. Cet aéronef était si grand que les organisateur n'avaient pas pu le transporter à l'exposition, et monsieur le ministre l'a inspecté via une téléconférence.

D'après certains analystes, ce genre de démonstrations à huis clos prouvent que la Russie possède des prototypes d'aéronefs classés top-secret, d'autant plus que la véritable valeur des drones ne réside pas dans ses formes aérodynamiques, mais dans le contenu intellectuel des programmes de gestion.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies