Une société russe copie des Van Gogh pour 145 euros

Le programme de Prixel « lit » non seulement les contours mêmes des touches, mais aussi les couleurs et leur éclat.  Crédit : Alamy/Legion Media

Le programme de Prixel « lit » non seulement les contours mêmes des touches, mais aussi les couleurs et leur éclat. Crédit : Alamy/Legion Media

La start-up russe Prixel a développé une technologie qui permet d’imprimer des tableaux reproduisant parfaitement le toucher de l’artiste. Le coût de ces répliques ne dépasse pas les 145 euros et la nouvelle technique peut être utilisée dans les musées. Fuji dispose d’une technologie semblable, mais le coût de ses reproductions atteint 25 000 euros.

Buts du produit

Pour y arriver, Prixel utilise des imprimantes typographiques UV à grand format, ce qui offre la possibilité de diminuer considérablement les coûts. Le programme de la société « lit » non seulement les contours mêmes des touches, mais aussi les couleurs et leur éclat. Prixel garde les informations sur les couches dans un fichier pour travailler sur les formats. « Généralement, les reproductions des tableaux de Van Gogh traduisent évidemment la psychologie du peintre, ainsi qu’une impression artistique d’ensemble. Il est néanmoins impossible de reconstituer les formes uniques des coups de pinceaux et l’extraordinaire technique du peintre », explique Lioubov Tcherevan, propriétaire de Prixel. Selon elle, l’artiste n’éclaircissait pas les couleurs mais les exprimait directement sur le pinceau, qui gardait des traces épaisses et lourdes. Cette structure peut être parfaitement imitée grâce à cette nouvelle technologie. Au départ, le prix de revient d’une reproduction était trop élevé : un petit tableau (20×25 cm) revenait à 3 600 euros. En six mois, Prixel a réussi à diviser ce prix par 500 en évitant les imprimantes 3D et les retouches. Résultat : la création d’un tableau de 40 cm sur 50 cm coûte désormais 28 euros.

Pour les magasins en ligne, Prixel imprime le relief en cinq ou six couches, ce qui rend les différences entre l’original et la copie invisibles à l’œil nu. Le service propose aux amateurs des copies 3D composées de vingt couches dont les spécifications sont encore plus précises, et ce pour un prix quatre à cinq fois plus élevé. Pour les répliques d’intérieur, Prixel peut même réaliser des reproductions sans travailler à partir d’une source, mais en « augmentant » le volume grâce à des algorithmes spécifiques. La start-up a signé des accords avec un consortium d’investisseurs privés de l’organisation des « Business Angels » de Saint-Pétersbourg, ainsi qu’iDealMachine afin de bénéficier de financements de départ d’un montant total de 217 mille euros. Auparavant, Prixel avait mené des négociations avec des investisseurs américains et singapouriens, mais les deux fonds étrangers avaient insisté pour déplacer le projet dans leur pays. Or, l’entreprise désirait rester en Russie.

Où l’utiliser ?

La société russe a présenté son produit presqu’en même temps que Fujifilm, leader dans le secteur de la photographie. L’été dernier, le groupe japonais a testé une technologie similaire en collaboration avec le musée Van Gogh à Amsterdam. Une copie de Fuji coûtera néanmoins 25 mille euros. De plus, le processus de préparation de la reproduction de Fuji accorde une telle attention aux détails qu’il faut un jour pour imprimer au maximum trois exemplaires. Canon Oce Group a également développé un produit semblable : l’entreprise a mis au point un système pour scanner de manière détaillée et en 3D des toiles via un appareil photographique. Le prix des tableaux n’est toutefois pas encore connu.

Prixel est actuellement en pourparlers avec l’Ermitage pour distribuer dans le magasin du musée des copies de cinq modèles de toiles déjà disponibles. Les fondateurs du service espèrent ainsi se mettre d’accord avec l’administration du musée pour numériser des tableaux, l’établissement ne possédant toujours pas de copies digitalisées en 3D de chefs-d’œuvre de la peinture. L’idée d’un partenariat entre Prixel et Amazon est également à l’étude : le magasin en ligne permet de vendre près de 300 mille reproductions, notamment des artistes les plus célèbres comme Van Gogh et Picasso. Sur Amazon, les tableaux sont affichés en 2D, alors que la technique de leur peinture est, selon la société, idéale pour la représentation en trois dimensions.

Article original publié en russe sur le site de RBC Daily

 

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