Suite à une analyse des activités du site, les créateurs ont remarqué qu’une grande partie des participants étaient des sportifs ayant atteint un certains niveau dans leur domaine. Crédit : Shutterstock
C’est Alexandre Tchernozoubov, président de la Fondation pour le développement du sport de masse et champion de Russie de gymnastique artistique, qui a eu l’idée de cette start-up. Aucun projet similaire à IGcontest.com n’existe dans le monde, raison pour laquelle il a été breveté par la Bibliothèque du Congrès des États-Unis en 2010, avant d’être pleinement lancé en 2012.
« Lorsque des enfants arrivent dans une salle de sport, ils commencent par se filmer les uns les autres avec leur téléphone, avant de poster leurs vidéos sur les réseaux sociaux. Il s’agit là d’un mécanisme de compétition, qui est le moteur principal du développement de la société. Il fallait donner un statut officiel à ces vidéos afin, par exemple, que les enfants ou les sportifs de l’extrême disposent de règles pour s’affronter », explique Alexandre Tchernozoubov.
Voici comment fonctionne IGcontest.com : il suffit de rentrer sur le site, de s’inscrire et de choisir son sport. Pour chaque discipline, il existe un tournoi à part entière nommé en l’honneur d’un des grands sportifs qui l’ont marquée. La description du tournoi reprend les conditions de participation, la limite d’âge, le montant de la récompense et le trio d’arbitres professionnels. Vous serez ensuite redirigés sur une page où vous pourrez choisir votre combinaison de sports, avant d’envoyer votre demande ainsi que votre vidéo, et ce gratuitement. Enfin, votre prestation sera évaluée par les visiteurs, ainsi que les juges.
Même si le jury est composé des sportifs russes notables, l’avis des professionnels ne correspond souvent pas à celui des spectateurs. « Cela provoque parfois le mécontentement des fédérations sportives car chez nous, l’avis des internautes compte davantage que celui des juges. Notre objectif n’est cependant pas de développer du sport en réalisant des performances exceptionnelles, mais de pousser les gens à pratiquer le sport », précise Tchernozoubov.
Pour chaque tournoi, le jury détermine donc les trois premières places du podium, pendant que les visiteurs décernent le prix du public. Tous les vainqueurs reçoivent de l’argent, la récompense des spectateurs étant plus élevée avec 447 euros. Quant au classement défini par le jury, la première place rapporte 372 euros, contre 298 euros pour la seconde et 186 euros pour la troisième. « Pour les Moscovites, cela ne représente pas grand chose », indique Tchernozoubov. « Mais pour les habitants de Tcheliabinsk, Oulan-Oude ou Balachov, il s’agit de sommes conséquentes ».
Les créateurs d’IGcontest.com ont défini, dans un langage simple, les règles pour tous les sports individuels dans lesquels une évaluation en points est possible. Et il y en a plus de 30. De plus, chaque participant peut s’essayer dans plusieurs sports, ce qui constitue un atout supplémentaire pour le site. Par exemple, si une personne pratique la gymnastique artistique et sait faire des saltos, elle pourra participer aux compétitions de plongeon, qui comprennent également saltos. Et si elle aime le plongeon, elle pourra s’inscrire au trampoline. Cette possibilité étend considérablement les horizons sportifs et les chances de gagner de l’argent. Les seules limitations concernent les catégories d’âge : de 12 à 16 ans, de 16 à 22 ans, de 22 à 27 ans, et les 27 ans et plus. Dans cette dernière catégorie, il est notamment possible de poster ses vidéos des années précédentes.
Suite à une analyse des activités du site, les créateurs ont remarqué qu’une grande partie des participants étaient tout de même des sportifs ayant atteint un certains niveau dans leur domaine. « Je pense que les sports plus extrêmes seront les plus populaires avec en premier lieu, selon moi, le snowboard (halfpipe), devant le parkour et le street workout. Le parkour n’est pas un sport reconnu et ne le deviendra probablement jamais, mais nous l’avons mis au niveau de base afin d’éviter que les gens ne se cassent en sautant d’immeubles de cinq étages. Nous l’avons simplifié et transposé dans la salle de gymnastique Dinamo. Les points liés aux difficultés des épreuves sont donnés à l’avance », explique le président de la Fondation pour le développement du sport de masse.
Les supports 3D didactiques constituent une autre partie importante du projet. Grâce à ces applications, les utilisateurs peuvent proposer des combinaisons et regarder la réalisation de performances sportives en animations, avec la possibilité de voir des ralentis et angles différents, mais aussi de zoomer. C’est très utile pour le parkour car c’est un sport dangereux pouvant causer des blessures. Dans quelques semaines, une fonction de téléchargement de vidéos réelles sera ajoutée à l’application. Il sera ainsi possible de voir une animation de qualité et la réalisation d’une performance en vrai, afin de pouvoir comparer un exercice vieux d’un an et demi et un nouveau, par exemple.
La start-up espère attirer jusqu’à 300 millions d’utilisateurs en deux ans. Des personnes issues de 137 pays participent déjà au projet. Ces deux dernières semaines, 150 milles personnes différentes ont notamment visité le portail rien qu’en Chine. Si entre 50 et 100 personnes participent à chaque compétition, ceux qui votent pour les sportifs ne sont jamais moins de 1000. IGcontest.com compte d’ailleurs prochainement injecter environ 375 mille euros dans une campagne publicitaire.
« Le seul moyen de collaborer avec un État, et pas obligatoirement en Russie, ou les fédérations est de leur proposer une plateforme pour organiser des compétitions », indique le directeur général d’IGcontest.com. « De cette façon, ils feront des économies importantes en matière de déplacements, de mise en place, de démontage des installations et, bien évidemment, de temps. Et au lieu d’avoir de 10 à 20 spectateurs pour les compétitions, ils auront tous les visiteurs de notre site ».
IGcontest.com est par conséquent un projet vraiment unique qui rend le sport accessible, facilite considérablement l’organisation de compétitions, permet aux sportifs de gagner de l’argent et, plus important, donne envie aux jeunes de faire du sport. On peut poster une vidéo et recevoir un prix le même jour. Qui sait à quoi ressembleront les Jeux olympiques dans quelques dizaines d’années…
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