Le nombre total des matériels réunis, sur les places d'exposition et dans les pavillons du salon, se chiffre en milliers. Crédit : Olga Sokolova
Au tout début du MAKS 2013, ses organisateurs avaient déclaré que le salon représenterait un événement unique et supérieur – sur un certain nombre de points – aux plus célèbres shows aériens du Monde. Des records étaient attendus à la fois dans le domaine aéronautique qu'en terme du nombre de spectateurs présents.
Les pronostics se sont révélés justes : selon des résultats préliminaires, rien que pour le samedi 31 août – jour de pointe de l’exposition – le nombre de visiteurs s'est élevé à près de 165 000 personnes. Cela constitue un record sans précèdent pour le MAKS. A titre de comparaison, dans la ville de Joukovski où a eu lieu le salon, il vit de l’ordre de 100 000 personnes.
La majorité des visiteurs se rendait au MAKS uniquement pour assister aux exceptionnelles démonstrations aériennes. L’immense terrain bordant la piste d’atterrissage – et pratiquement tout l’espace dédié à l’exposition quand cette dernière était ouverte à tous – se retrouvèrent alors complètement bondés. Ceux n’ayant pu se procurer une place à cet endroit utilisèrent alors tout l’espace naturel ou artificiel disponible en hauteur, y compris les échelles accolées aux avions en exposition.
Car le jeu en valait la chandelle. Le clou du spectacle fut réservé à la démonstration des chasseurs de cinquième génération T-50 (PAK FA). Cet engin avait déjà été présenté au public, mais seulement à un seul exemplaire, et sans figures aériennes. Le ciel du MAKS-2013 a ainsi vu à l’œuvre un trio de T-50. Immédiatement après leur passage, le pilote d’essai Serguei Bogdan, héros de la Fédération russe, offrait encore six minutes de voltige à bord de son T-50.
Parmi les démonstrations en vol, une place fut faite au plus gros avion civil de transport de passagers au monde : l’Airbus A380. Malgré son poids et ses dimensions gigantesques, l’A380 a parfaitement négocié ses virages au-dessus de la piste de Joukovski. Du fait de la couche nuageuse, le géant fut contraint de manœuvrer à faible altitude, produisant une impression d’autant plus grande.
Outre les nouveautés de l’industrie aéronautique et spatiale, les organisateurs du MAKS ont cette année inclus dans l’exposition une composante historique. Pratiquement tous les aéroplanes de l’époque soviétique y furent présentés. Parmi eux, le « paquebot supersonique » Tu-144, qui n'a jamais connu d'utilisation commerciale en URSS, et à bord duquel ont pu monter librement les visiteurs de l’exposition. Autre exemple de la technologie soviétique, le très gros porteur VM-T « Atlante» qui dans les années 80 était utilisé pour le transport des systèmes de fusées jusqu’à la base de Baïkonour.
Une surprise pour les spectateurs : la démonstration du groupe de pilotage chinois « 1er août », baptisé ainsi en l’honneur de la création de l’Armée populaire de libération (APL). Les avions chinois n’avaient autrefois jamais pris part à une manifestation publique sur le sol russe. Les pilotes volèrent à bord de cinq avions de chasse chinois de quatrième génération, les J-10, équipés de moteurs russes.
Pour les habitués du MAKS, familiers des numéros des pilotes russes, européens et américains, la prestation des pilotes chinois sortait de l’ordinaire : la différence entre les écoles de voltige étant frappante même pour les non-spécialistes. S'il est interdit de dire que les chinois pilotent mieux ou moins bien que leur homologues russes ou européens, disons qu'ils ont plutôt fait cela à leur manière ; à la chinoise.
Mais c’est avec un plaisir sans pareil que les spectateurs ont assistés aux démonstrations des célèbres groupes de pilotes russes « Rousskie vityazi » (« Les Chevaliers Russes »), seul groupe de voltige au monde opérant à bord de « chasseurs lourds » Su-27P et Su-27OuB, et « Striji » (« Les Martinets »,), qui utilisent le MiG29, chasseur maniable et multifonction.
Autre particularité du MAKS 2013 : son vaste programme dédié aux hélicoptères. En volant avec des hélicoptères de choc Mi-28N, les pilotes de l'escadre russe « Berkouti » (« Les Aigles Royaux ») ont remporté un très vif succès lors de leur première. C’est l’un des uniques groupes de voltige en hélicoptère au monde à effectuer des figures de moyenne et de grande difficulté, aussi bien à la verticale qu’à l’horizontale, et à basse altitude.
La démonstration de l’hélicoptère Mi-2 se révéla être un véritable chef-d’œuvre acrobatique. En voyant les prouesses de ce pilote virtuose, on avait l’impression que ce dernier était parvenu à suspendre un temps la loi de l’apesanteur.
Bien que le MAKS soit traditionnellement considéré comme une exposition d’engins aériens, une place significative était dédiée au courant opposé : la défense antiaérienne. Le système de missiles par conteneur Club-K était exposé une nouvelle fois au salon. Il se présente sous la forme d’un conteneur maritime standard dans lequel on a rajouté un lanceur doté de quatre missiles de croisière. Une fois assemblé et mis en place, le dispositif est pratiquement impossible à distinguer au milieu de milliers d'autres conteneurs.
La nouveauté astronautique du salon se trouvait dans le pavillon Roskosmos, avec un modèle de navette spatiale réutilisable produit par RKK Energia. Selon les dires de son créateur, le nouvel engin dispose de toutes les dernières innovations technologiques, ce qui le place en concurrence directe avec le projet américain Orion. La navette est prévue pour le transport de six cosmonautes et de 500 kg en charge utile. On présume qu’elle serait par ailleurs capable de transporter des hommes sur la lune.
Ce n’était cependant qu’un centième de toutes les nouveautés présentées au MAKS 2013. Le nombre total des matériels réunis, sur les places d'exposition et dans les pavillons du salon, se chiffre en milliers. Et de l’avis de tous, le prochain MAKS, qui se déroulera en 2015 à Joukovski, comblera lui aussi les attentes de nouveaux records.
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