Pour l’instant, la Russie ne possède qu’un seul avion supersonique à une autonomie dépassant 10.000 kilomètres, et c’est le bombardier Tu-160. Crédit : Itar-Tass
En 2012, l’aviation stratégique russe comprenait 32 bombardiers Tu-95MS (avec encore 60 en stockage, non préparés au combat), 150 avions Tu-22M3 (ce modèle n’étant pas capable d’effectuer des vols intercontinentaux) et 16 bombardiers supersoniques lourds Tu-160. En 2013, le ministère russe de la Défense a initié une modernisation des Tu-95MS, prévoyant l’installation de la nouvelle avionique, y compris d’un système de navigation sur la base de GLONASS (GPS russe) et d’un système de visée permettant d’utiliser les nouveaux missiles de croisière Kh-101. Au total, quelques dizaines de bombardiers seront modernisés, les autres seront retirés du service. Les avions modernisés seront utilisés jusqu’en 2025.
Vitesse maximale : 2.200 km/h
Plafond : 16 km
Portée sans ravitaillement : 12.300 km
Charge de combat maximale : 40 tonnes
Équipage : 4 personnes
La Russie développe en outre un nouveau bombardier furtif dans le cadre du programme PAK DA. Le futur avion sera capable d’emporter plus d’armements conventionnels que même le Tu-160, mais contrairement à ce dernier, il ne sera pas supersonique.
« Le PAK DA sera un avion subsonique, son principal avantage par rapport au Tu-160, ce sera sa capacité d’emporter plus d’armements, et ces armements seront beaucoup plus efficaces », a déclaré début août le commandant en chef des forces aériennes russes, le général Viktor Bondarev.
Ainsi, pour l’instant, la Russie ne possède qu’un seul avion supersonique à une autonomie dépassant 10.000 kilomètres, et c’est le bombardier Tu-160. Le Tu-160 est le plus gros avion supersonique au monde; son code OTAN, « Blackjack » signifie « bâton » en anglais. Ce bombardier lourd, conçu pour des attaques à grandes distances contre les cibles stratégiques situées profondément en territoire ennemi, peut éviter les systèmes de défense aérienne à une vitesse subsonique à basse altitude et à Mach 2,1 à haute altitude.
Une nouvelle unité de scientifiques s'est lancée dans la résolution de problèmes militaires
Le développement de l’avion a pris beacoup de temps. La conception a commencé au début des années 1970, tandis que les essais en vol n’ont eu lieu que le 18 décembre 1981. La production en série du modèle a été organisée dans la ville de Kazan. Toutefois, en janvier 1992, le président russe Boris Eltsine a arrêté la production de tous les bombardiers stratégiques. La Russie possédait à ce moment-là 35 Tu-160.
Même après la mise en service de l’avion, ses concepteurs continuaient à éliminer les lacunes techniques limitant ses capacités. Ainsi, certains élements, dont ailes et avioniques,varient d’un appareil à l’autre
Contexte
Après la dislocation de l’URSS, l’Ukraine, désormais indépendante, possédait 19 Tu-160 sur la base aérienne de Prilouki. Suite à de longs entretiens entre Kiev et Moscou, les autorités ukrainiennes ont finalement rendu à la Russie 8 de ces appareils en 1999. Les autres ont été détruits conformément à un accord avec les États-Unis signé en 1998.
Au début de 2001, conformément au Traité de réduction des armes stratégiques START-2, six bombardiers Tu-160 russes ont été officiellement dotés de missiles nucléaires.
En 2007, la Russie a lancé une modernisation profonde de toute la flotte des Tu-160. « Durant les 7 ou 10 prochaines années, l’aviation stratégique fonctionnera et accomplira toujours ses missions. Mais le but d’une des étapes de la modernisation des Tu-160, c’est d’« apprendre » à ces avions à effectuer des bombardements conventionnels », a alors indiqué le commandant de l'aviation stratégique russe, le général Igor Khvorov.
Un Tu-160 peut emporter le même nombre de bombes que tout un escadron des Tu-22M3. La Défense russe envisage en outre de doter les Tu-160 de bombes guidées de précision. Autrement dit, il s’agit effectivement d’une « dénucléarisation » d’une partie de l’aviation stratégique russe.
« Effectivement, la tâche principale pour nous aujourd’hui, est de frapper l’ennemi avec des armes conventionnelles et d'une manière efficace. Et la grande portée de nos appareils les rend indispensables pour les forces de réaction rapide », a déclaré M.Khvorov.
Le général a indiqué à l’époque que le ministère de la Défense envisageait de concevoir un nouveau missile de croisière conventionnel. « L’aviation stratégique russe possède déjà un missile qui représente une sorte d’intermédiaire avant la mise en service d’un nouveau missile de croisière conventionnel longue portée », a-t-il annoncé. Un tel missile à haute furtivité pourra facilement échapper les systèmes de défense aérienne d’un ennemi, et devra avoir une portée de 5.000 km ou plus.
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