Une start-up russe permet à 150 mille personnes de travailler en ligne

Vladimir Gorbounov (24 ans) compte encore augmenter le nombre d’utilisateurs de Workle pour atteindre un demi-million de personnes en 2013. Crédit : Workle

Vladimir Gorbounov (24 ans) compte encore augmenter le nombre d’utilisateurs de Workle pour atteindre un demi-million de personnes en 2013. Crédit : Workle

Workle propose à ceux qui le souhaitent de travailler à distance pour de grandes entreprises des secteurs de l’assurance, des services bancaires et du tourisme. Son chiffre d’affaires a atteint 10 millions de dollars en 2012.

Le fondateur de Workle Vladimir Gorbounov est parti du principe qu’en cette époque où Internet est roi, aller au bureau n’est déjà plus nécessaire pour beaucoup de professions. C’est pourquoi il propose de transférer le travail des assureurs, tour-opérateurs et consultants financiers sur le web. En quatre ans, la start-up s’est ainsi transformée en grande entreprise dont le chiffre annuel s’élève à 10 millions de dollars (7,69 millions d’euros).

Tout a commencé en 2009 par une ordinaire mésaventure. Vladimir Gorbounov, 24 ans, vendait alors des produits d’investissement et a raté un rendez-vous important après être resté coincé dans un ascenseur. Un de ses clients voulait ouvrir un compte de placements dans une banque. Une idée traversa l’esprit de Vladimir : au lieu d’annuler l’entretien, pourquoi pas l’avoir sur Internet. Il s’est donc connecté au réseau pour conseiller son client via Skype, à partir de son ascenseur. Cette idée s’est rapidement transformée en une start-up à part entière nommée Workle.

Le concept de Workle est simple : une personne s’inscrit sur le site, reçoit un poste dans un bureau en ligne et devient représentant d’une ou de plusieurs sociétés partenaires de la firme. Il peut ensuite vendre des articles ou des services de ces entreprises sur Internet et recevoir un pourcentage.

Workle s’est lié à des partenaires dans trois secteurs : l’assurance, les services bancaires et le tourisme. Parmi ces sociétés, on trouve notamment de grandes compagnies d’assurance (Ingosstrakh, Alfa-Strakhovanie ou Ouralsib) et banques (Home Credit Bank, Nordea). Conclure ces collaborations n’a pas été une mince affaire. « On nous a accueillis avec beaucoup de réticence, surtout dans les grands groupes avec lesquelles nous voulions travailler », explique Vladimir Gorbounov. « Ils ne comprenaient pas notre concept, et certains m’ont même ouvertement dit que je perdais mon temps ». Le portail a toutefois fonctionné, et le chiffre d’affaires généré grâce à Workle a atteint en 2012 près de 10 millions de dollars.

Le premier à avoir investi dans le projet est Vladimir Gorbounov lui-même : avant de lancer cette start-up, il possédait déjà une société dans le secteur des investissements et a utilisé ses propres économies pour entamer cette nouvelle aventure. Selon les rumeurs, 3 millions de dollars (2,31 millions d’euros) auraient été injectés dans un premier temps. En 2011, environ 9 millions de dollars supplémentaires (6,92 millions d’euros) ont été versés à Workle par la fondation Skolkovo pour le développement d’une plateforme Internet (la start-up réside d’ailleurs au sein de la fondation).

Selon les représentants de Workle, les revenus maximaux perçus par les utilisateurs grâce au site ne cessent d’augmenter : « si à un moment nous étions étonnés de voir certains gagner 4 000 dollars, il n’est désormais pas rare de voir des personnes gagner 6 mille dollars ». Cependant, les revenus moyens des internautes restent plus modestes, avec entre 1 000 et 1 500 dollars par mois. Alexeï Zakharov, président du site de recrutement Superjob.ru, est d’accord pour dire que Workle facilite le travail à distance dans des secteurs spécifiques. « Pour les gens qui désirent s’essayer à la vente d’assurances ou de crédits, il s’agit d’un très bon outil », estime-t-il.

Workle prévoit aujourd’hui de s’élargir et négocie avec de nouveaux fonds russes. Les analystes sont très optimistes quant à l’avenir de l’entreprise. « Le marché du travail à distance dispose d’un gros potentiel de croissance en Russie. Les domaines sur lesquels se concentre Workle offrent également de belles perspectives. Les clients peuvent en effet bénéficier des services des « vendeurs à distance » sans avoir à se rendre au bureau pour leurs achats », explique Roman Tkatchouk, analyste principal chez Nord Capital. D’après lui, Workle a déjà fait son trou dans la vente en ligne de services de crédits bancaires, d’assurances et de services touristiques.

Vladimir Gorbounov compte encore augmenter le nombre d’utilisateurs de Workle pour atteindre un demi-million de personnes en 2013, et 1,5 million en 2015. Il souhaite également pénétrer d’autres pays. « Fin 2013, les habitants d’une série de pays de la CEI pourront travailler via notre site. La prochaine étape dans le développement du projet sera d’intégrer le marché indien », révèle ainsi Gorbounov. Quant aux orientations de travail, Workle se dit prêt à s’adapter à tous les secteurs où « il n’est pas nécessaire d’avoir une pioche et une pelle ». « Il est indispensable de proposer d’autres services afin de poursuivre le développement de Workle », ajoute Roman Tkatchouk. « On peut tout vendre sur Internet. Rien n’est donc impossible ».

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