ITER : coup de projecteur sur la souche russe du réacteur

Vue aérienne du site d’ITER dans la région PACA, entre  Aix-en-Provence et Manosque. Source : Service de presse

Vue aérienne du site d’ITER dans la région PACA, entre Aix-en-Provence et Manosque. Source : Service de presse

L’agence russe de l’énergie atomique collabore au réacteur thermonucléaire expérimental international, dont le principe de la fusion avait été testé par des chercheurs soviétiques.

La fusion nucléaire, une réaction qui résulte d’une jonction des noyaux atomiques, se produit sur le Soleil sous une température de 20 millions degrés.

La production d’électricité à partir de cette réaction, considérée comme une source d’énergie abondante, sûre et propre, pourrait devenir une réalité avec la construction d’un réacteur expérimental dans le Sud de la France. Le projet résulte d’une collaboration scientifique des pays de l’Union européenne avec la Russie, les États-Unis, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde.

Ce sont les chercheurs soviétiques qui ont été les premiers à créer à la fin des années 1960 un tokamak - une chambre torique de confinement magnétique qui permet de contrôler le plasma. En 1985, Evgueny Velikhov, alors chercheur à l’Institut Kourtchatov, le principal centre de recherche nucléaire de l’URSS, a proposé à des collègues européens, américains et japonais de développer ensemble ce procédé.

C’est ainsi que le projet du Réacteur expérimental thermonucléaire international (ITER) a vu le jour en 1992.

Depuis 2011, les travaux de construction du réacteur sont menés près du Centre nucléaire de Cadarache, en Provence, où dans les années 1980 un tokamak équipé de bobines supraconductrices Tore-Supra a été réalisé.

« Il faut à peine quelques grammes de combustible pour produire la réaction, explique Carlos Alejandre, vice-directeur pour la sécurité, la qualité et la sûreté chez ITER, alors qu’un dispositif, au sein duquel se produit une fission nucléaire classique, nécessite des tonnes de matériel. Cela garantit également la sécurité de notre dispositif, étant donné qu’il permet d’obtenir un maximum d’énergie sans produire intrinsèquement des déchets radioactifs ».

Le financement du projet ITER n’est pas réparti de manière égale entre ses parties prenantes. Le coût total de la construction représente 13 milliards d’euros. L’Union européenne en assure 45%, tandis que tous les autres pays membres participent par le biais de leurs agences atomiques à hauteur de 9%.

La Russie construira en tout 19 éléments du réacteur d’ITER. Il s’agit des bobines du champ poloïdal PF1, des systèmes de réchauffement du plasma et de 40% du mur de béryllium. Les métaux supraconducteurs seront fournis dans une proportion de 20  par l’agence de l’énergie atomique russe.

Le principal fournisseur des supraconducteurs russes pour le projet d’ITER est l’usine mécanique de Tchepetsk (Oudmourtie), une filiale de Rosatom. L’Institut Efremov de Saint-Pétersbourg est chargé de la fabrication de cinq systèmes dont la valeur atteint 54% de l’apport financier de la Russie dans ce projet.

« Outre les avantages technologiques pour la Russie, toutes ces unités de production peuvent devenir une véritable base de production internationale », estime Anatoly Krassilnikov, directeur de l’agence russe d’ITER. « Certains pays fabriquent de bons supraconducteurs. D’autres ont mis en place des unités de fabrication des chambres à vide ».

Le début de l’assemblage du tokamak est prévu pour 2015. Et vers 2027, après la réalisation d’une série de tests sur le réacteur thermonucléaire, ITER va se transformer en DEMO, un projet qui devrait permettre à chaque participant de construire son propre réacteur thermonucléaire à usage industriel.

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