« L’après-Blatter » : à quoi doit s’attendre la Russie avec la nouvelle FIFA ?

Sepp Blatter quitte la salle après une conférence de presse à Zurich, en Suisse, le 21 décembre 2015.

Sepp Blatter quitte la salle après une conférence de presse à Zurich, en Suisse, le 21 décembre 2015.

Reuters
La suspension de Sepp Blatter, à qui Vladimir Poutine voudrait voir décerner le prix Noble de la Paix, sera-t-elle fatidique pour le Mondial 2018 ? RBTH a évoqué la crise au sein de la FIFA avec des fonctionnaires et des experts indépendants russes.

Le 22 décembre, Sepp Blatter, qui a assuré la présidence de la FIFA pendant de longues années, a déclaré que son activité dans le monde du football était terminée. La veille, le comité d’éthique de la FIFA a suspendu le Suisse, 79 ans, pour une durée de huit ans. La même mesure a été infligée au président de l’UEFA, le français Michel Platini. Sepp Blatter est notamment soupçonné d’un versement illégal de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) à Michel Platini en février 2011 sans aucun document de confirmation. Selon les deux hommes, Michel Platini a touché cet argent pour son travail à la FIFA de 1998 à 2002 en qualité de conseiller de Sepp Blatter. Mais selon l’enquête, il s’agirait d’une récompense avoir soutenu Sepp Blatter lors de son élection à la présidence de la FIFA.

En l’absence de Sepp Blatter, suspendu de ses fonctions depuis le mois d’octobre, l’intérim de la présidence de la FIFA est assuré par Issa Hayatou. Le nouveau président sera élu le 26 février prochain et, pour les bookmakers, le cheikh Salman ben Ibrahim Al-Khalifa, patron de la confédération de football asiatique, est le prétendant principal à la victoire. La Russie a l’intention de soutenir la candidature du secrétaire général de l’UEFA, Gianni Infantino, a annoncé le 21 décembre dernier dans une interview à l’agence TASS le ministre des Sports, Vitali Moutko. 

Le départ de Sepp Blatter, sera-t-il fatidique pour la Russie ?

Boris Ignatiev, ancien entraîneur de la sélection russe

« Viatcheslav Koloskov, président de l’Union de football russe de 1992 à 2005, a établi de très bonnes relations avec Sepp Blatter. En tant que vice-président de la FIFA, il accordait un important soutien au Suisse. A mon avis, c’est depuis que Sepp Blatter considère les Russes comme des amis. Nous ne l’avons jamais lâché. La Russie a organisé et organise toujours un grand nombre de tournois sous les auspices de la FIFA et n’a jamais esquivé ses responsabilités. Sepp Blatter appréciait une telle attitude et nous défendait quand la Russie devenait la cible d’accusations infondées. Désormais, la situation peut changer. La présidence de la FIFA peut revenir à un gestionnaire qui permettra à la politique de s’infiltrer dans l’organisation. Si le nouveau président se base non pas sur nos activités liées au football, mais sur la politique étrangère de notre pays, la Russie pourrait perdre la Coupe du monde. On ne peut rien exclure ».

Nikolaï Pissarev, directeur sportif de l’Union russe de football

« Nous n’avons rien à craindre. La Russie ne figure pas dans l’enquête du parquet suisse. Nous continuons les préparatifs de la Coupe des confédérations prévue pour l’été 2017. Nous devons nous concentrer sur la construction de stades et des infrastructures pour le Mondial 2018 au lieu de céder aux provocations. La situation des stades de Volgograd et de Kaliningrad est compliquée, mais je suis certain que nous saurons surmonter ces difficultés. Toutes les commissions de la FIFA sont satisfaites de nos activités. Aujourd’hui, il n’y a que les médias qui affirment qu’il faut retirer les Coupes du monde à la Russie et au Qatar. Et je ne suis pas certain que ces médias cherchent vraiment à fournir des informations objectives à leurs lecteurs ».

Alicher Aminov, expert indépendant sur le football et vice-président de la Fondation de soutien aux initiatives juridiques

« La FIFA traverse une période sombre de son histoire. Dans la situation actuelle, il serait plus simple de la fermer et de créer une nouvelle organisation internationale du football. Le degré de corruption y est maximal. Je pense que la FIFA pourrait être dissoute dès l’année prochaine, surtout si le gagnant n’est pas un candidat européen. Selon certaines informations, les grandes fédérations de foot européennes sont prêtes à se retirer de la FIFA pour organiser leur propre tournoi. Ce qui aura des conséquences tragiques pour la Russie. Je ne sais pas si cela ira jusqu’à nous retirer la Coup du monde, car il ne reste que très peu de temps. Mais il ne sera en aucun cas question d’un grand nombre de représentants russes au sein de la FIFA ce qui, dans à long terme, portera un coup certain aux intérêts de la Russie ».

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