Elena Isinbayeva : « Je suis sure d’aller aux JO de Rio ! »

Londres, le 6 août 2012. Elena Isinbayeva se félicite d'avoir gagné la bronze à la finale du saut à la perche aux JO d'été de 2012.

Londres, le 6 août 2012. Elena Isinbayeva se félicite d'avoir gagné la bronze à la finale du saut à la perche aux JO d'été de 2012.

AP
Elena Isinbayeva, double championne olympique et septuple championne du monde du saut à la perche, détentrice de 28 records du monde, évoque pour RBTH la crise dans l’athlétisme et ses projets d’avenir.

Comment voyez-vous la situation actuelle, après que les athlètes russes ont été suspendus des compétitions de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) ? Que pourrait faire la Russie pour remédier à cette situation ?

Elena Isinbayeva : La décision prise par les membres du Conseil de l’IAAF est à mon avis injuste, infondée et déloyale envers les sportifs qui ne sont pas concernés par le scandale de dopage, envers ceux qui n’ont pas et n’ont jamais eu de problèmes de ce genre. J’estime que cette situation exige une analyse au cas par cas, une décision sur chaque sportif pour que la responsabilité incombe non pas à tous à la fois, mais à des gens concrets pour des écarts concrets.

Je suis certaine que l’interdiction de participation sera levée prochainement et que les athlètes russes – les sportifs qui n’ont rien à voir avec le scandale et moi-même – pourront participer tant aux compétitions internationales qu’aux Jeux olympiques au Brésil.

Je ne doute pas que notre Fédération nationale d’athlétisme prêtera l’oreille à toutes les recommandations de l’IAAF et de l’Agence mondiale antidopage (AMA) pour présenter prochainement un compte rendu sur les mesures qui ont été prises.
Tout s’arrangera bientôt et nous recommencerons à nous entraîner tranquillement et à participer aux compétitions comme avant.

Quelle est la raison d’une crise aussi profonde dans l’athlétisme russe ?

E.I.: C’est un problème global qui doit être résolu globalement. Le dopage, ce n’est pas seulement et pas uniquement un problème russe, c’est un problème mondial.

La Russie compte un grand nombre de sportifs et d’entraîneurs de talent, mais les problèmes arrivent quand certains commencent à penser qu’ils peuvent enfreindre la loi et prendre certaines substances pour améliorer leurs résultats. Il faut comprendre que la punition sera imminente, indépendamment du pays où cela se produit.

Quelle est l’influence de la décision de l’IAAF sur vous ? N’envisagez-vous pas d’autres moyens d’aller aux JO de 2016 ?

E.I.: Je n’ai aucun autre projet de participation aux Jeux olympiques, je ne me vois qu’au sein de la sélection russe. Je suis certaine que notre problème trouvera une solution prochainement, que notre Fédération d’athlétisme sera rétablie dans ses droits et que nous, membres de la sélection russe, participerons aux JO de Rio sous le drapeau de Russie.

Personnellement, j’ai été attristée et choquée par cette décision, mais ça n’a eu aucun impact sur mes entraînements. Je continue à me préparer et à m’entraîner. Il est vrai que le calendrier des épreuves a été modifié parce nous avons été privés du droit de participer aux prochaines compétitions internationales, notamment aux championnats du monde d’athlétisme en salle à Portland, aux Etats-Unis. Mais je prendrai part à des épreuves à l’intérieur de la Russie. Le calendrier est approuvé et, comme tous les sportifs russes honnêtes, je me produirai à l’intérieur du pays.

Qu’avez-vous fait durant la pause que vous avez prise dans votre carrière ?

E.I.: J’ai mis en place en 2013 la Fondation caritative portant mon nom dont l’objectif est d’aider, par le biais du sport, les enfants qui se sont retrouvés dans une situation difficile. Nous soutenons les orphelins et les enfants des familles défavorisées en essayant de leur donner la possibilité de faire du sport. Le sport a changé ma vie et celle de ma famille. Maintenant je veux aider les autres pour leur donner une telle possibilité. Nous avons beaucoup de travail et les activités caritatives prennent presque tout mon temps libre.

Comment arrivez-vous à concerter sport, activités caritatives et famille ?

E.I.: Si tout est bien organisé ce n’est pas difficile. Au foyer, je suis aidée par mon mari et ma famille et pour l’entraînement j’ai un plan que je suis strictement avec mon coach Evgueni Trofimov. Pour ce qui est de la Fondation, elle dispose de vrais professionnels. J’ai vraiment de la chance, car je suis bien entourée. De la sorte, j’arrive à tout  cumuler: faire du sport, déployer des activités caritatives et élever ma fille.

Que prévoyez-vous de faire quand vous quitterez le sport ?

E.I.: Je continuerai à travailler dans la Fondation pour la développer et la hisser au niveau international. Cette Fondation caritative tient une grande place dans ma vie, car ses activités sont importantes tant pour ma ville natale de Volgograd (sur la Volga) que pour l’ensemble de la Russie.

J’ai eu la chance de trouver ma place dans le sport. C’est à mon tour de donner aux enfants un espoir et une chance de réaliser leurs rêves. Notre slogan est : « Chaque enfant est talentueux ». Notre objectif est d’aider à révéler les talents de chaque jeune sportif. Nous réparons des aires sportives et nous en construisons de nouvelles pour eux, nous organisons des compétitions et nous leur parlons de sports. Nous croyons fermement pouvoir changer leur vie en mieux. 

J’ai accumulé une énorme expérience dans la vie et le sport et je rêve d’en faire part aux jeunes. Je voudrais contribuer au développement du mouvement olympique en Russie et dans le monde. Pour ce, je cheminerai dans le sens du Comité international olympique. Il se peut que je m’occupe d’affaires et de publicité. Des projets, j’en ai à revendre !

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