Crédit : Reuters
Un énième scandale a éclaté autour de l’une des athlètes les plus titrées au monde : Elena Isinbaeva. L’ensemble des médias internationaux ont rapporté les propos du Président du Comité International Olympique Jacques Rogge, lequel a indiqué que le CIO se penchera prochainement sur la question de savoir si la Russe est digne d’occuper les fonctions d’ambassadrice des Jeux Olympiques d’été de la jeunesse 2014 en Chine, après sa déclaration de soutien à la loi interdisant la propagande de l’homosexualité parmi les mineurs.
Rappelons qu’à la mi-août, durant les championnats du monde d’athlétisme de Moscou, Isinbaeva avait répondu en anglais aux questions des journalistes et s’était déclarée opposée à un boycott des Jeux Olympiques de Sotchi en réaction à l’adoption en Russie d’une loi interdisant la propagande des relations non-traditionnelles parmi les mineurs. « Je ne suis pas en faveur du boycott. Je suis contre cette polémique et contre ce qui est en train de se passer. Si les politiciens ou d’autres personnes n’ayant rien à voir avec le sport veulent nous instrumentaliser avec ce boycott, je suis contre », a déclaré Isinbaeva. Par ailleurs, la légende du saut à la perche a apporté son soutien à cette loi controversée, exhortant la communauté internationale à respecter les normes et valeurs ayant cours dans d’autres pays. « Nous sommes contre la propagande de telles relations, mais nous ne sommes pas contre le choix individuel que peut faire une personne ni avec qui il décide de construire ses relations. Nous, les Russes, lorsque nous arrivons dans un autre pays, nous respectons les lois locales », a expliqué Isinbaeva.
À la suite de cette conférence de presse, certains médias internationaux ont accusé Isinbaeva de discrimination envers les athlètes homosexuels. Dès le jour suivant sa déclaration largement médiatisée, l’athlète a toutefois indiqué que ses propos avaient été mal compris. « L’anglais n’est pas ma langue maternelle, c’est pourquoi je n’ai simplement pas été comprise correctement. Tout ce que je voulais dire, c’est que les gens doivent respecter les lois en vigueur dans d’autres pays, en particulier lorsque ils y sont invités. Je respecte les opinions portées par d’autres sportifs. Je suis totalement opposée à toute discrimination des homosexuels sur la base de leur orientation sexuelle, cela est contraire à la Charte Olympique », a déclaré la championne du monde.
Les déclarations de la célèbre athlète féminine ne sont néanmoins pas passées inaperçues au sein de la direction du Comité International Olympique. À la veille de la 125ème session du CIO à Buenos Aires, où l’on désignera la capitale en charge de l’organisation des Jeux Olympiques d’été 2020, le président du CIO, Jacques Rogge, a clairement fait savoir que les déclarations d’Isinbaeva concernant la loi interdisant la propagande de l’homosexualité ont été prises au sérieux et pourraient constituer un motif de sanctions. « Nous examinerons la question dans un avenir proche », a déclaré Jacques Rogge, en réponse à une question des journalistes portant sur l’éventualité de priver Isinbaeva de son statut d’ambassadrice de l’organisation suite à ses propos.
L’entraîneur d’Isinbaeva, Evgueni Trofimov, ne voit aucune raison de sanctionner sa protégée. « Selon moi, tout ça n’est que de la communication politique », a déclaré Trofimov au journal Izevestia. « Jacques Rogge a reçu une demande émanant des personnes à l’origine du scandale et est tenu de la faire examiner par le CIO. Il s’agit de la procédure habituelle. Mais certains de nos opposants sans scrupules ont décidé de fabriquer un énième coup médiatique en utilisant l’aura d’une athlète célèbre. Elena Isinbaeva détient 28 records du monde, elle a été désignée trois fois meilleure athlète au monde, elle est la première femme à avoir franchi la barre des 5 mètres au saut à la perche mais quelques journalistes ont associé son nom à la controverse autour de la loi interdisant la propagande de l’homosexualité. Cela nous scandalise tous. »
En juin 2013, la Douma d’Etat de la Fédération de Russie a adopté une loi interdisant « la propagande des relations sexuelles non-traditionnelles parmi les mineurs ». La nouvelle loi a été largement critiquée en Occident, conduisant à des appels au boycott des prochains Jeux Olympiques d’été de Sotchi, qui se dérouleront du 7 au 23 février 2014.
Sources : RIA-Novosti et Izvestia
Cet article vous a intéressé ou interpellé ? Nous attendons vos questions et réactions ci-dessous ou sur notre page Facebook
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.