L’américain Jon Robert Holden, l’un des joueurs les plus brillants du CSKA de la décennie précédente. Crédit : Imago/Legion Media
D’ici la fin de la saison 2013, la sélection russe d’athlétisme entend faire naturaliser des coureurs kenyans et éthiopiens, spécialisés dans les moyennes et longues distances. C’est ce qu’a déclaré l’entraîneur en chef de la sélection Valentin Maslakov, ajoutant que les négociations avec les athlètes étaient déjà en cours. « Nous accompagnons des coureurs kenyans et éthiopiens sur moyennes et longues distances et je pense que, dans un avenir proche, c’est à dire en cours d’année, de jeunes sportifs de ces pays nous rejoindrons », a déclaré l’entraîneur dans une interview à R-Sport. D’après lui, les athlètes africains viendront accompagnés de leurs entraîneurs mais, en ce qui concerne le travail, des spécialistes russes seront également présents.
La naturalisation d’athlètes étrangers intervient dans les disciplines dans lesquelles les athlètes nationaux n’obtiennent pas de bons résultats : il s’agit d’une pratique courante dans de nombreux pays du monde. En Russie, le recrutement actif d’étrangers pour l’équipe nationale a débuté dans les années 2000.
La Russie d’Aujourd’hui vous présente les athlètes russes naturalisés les plus remarquables.
JR Holden (États-Unis, basketball)
Passé en 2012 de l’AEK Athènes au CSKA Moscou, l’américain Jon Robert Holden aurait difficilement pu imaginer qu’il porterait un an plus tard le maillot de l’équipe nationale russe. Toutefois, les talents de jeu de l’Afro-américain ont tellement impressionné les dirigeants du club de l’armée et les entraîneurs de l’équipe que la nationalité russe lui a été octroyée à l’automne 2003. Dans le décret spécial du président russe sur la base duquel un passeport a été délivré à l’Américain, le niveau professionnel de Holden était qualifié de : « présentant un intérêt pour la Fédération de Russie ».
La naturalisation de Holden s’est avérée être une bonne décision : l’Américain est resté dans les mémoires des supporters comme l’un des joueurs les plus brillants du CSKA de la décennie précédente, et ce fut son tir à deux secondes du coup de sirène final qui a conduit à la victoire de la sélection russe au cours des championnats d’Europe de 2007. Holden a mis un terme à sa carrière professionnelle en 2011, avec à son actif, en plus de sa victoire aux championnats d’Europe, dix titres de champion de Russie et deux titres de vainqueur de l’Euroligue.
Youko Kawagoutchi (Japon, patinage artistique)
Youko Kawagoutchi est arrivée en Russie en 2002, sur invitation de l’entraîneur russe Tatiana Moskvina. Crédit : Imago/Legion Media |
Youko Kawagoutchi est arrivée en Russie en 2002, sur invitation de l’entraîneur russe Tatiana Moskvina. C’est en Russie que son rêve de se produire sous la direction de la célèbre tutrice russe est devenu réalité. Avant cela, de 1999 à 2002, la Japonaise a vécu aux États-Unis et a représenté le pays du soleil levant dans le cadre de son duo avec Alexandre Merkounstov.
Au sein de l’équipe de Russie, Kawagoutchi patine avec Alexandre Smirnov. Tout juste un an après ses débuts dans la sélection russe, Youko est montée sur le podium des championnats d’Europe et, l’année suivante, des championnats du monde.
Achwani Chopra (Inde, cricket)
L’Indien Achwani Chopra a créé l’équipe nationale de Russie de cricket à partir de rien. En 2004, Chopra a fondé la Ligue russe unifiée de cricket et, en 2007, l’équipe de ce sport exotique pour la Russie a joué son premier match. Initialement, l’équipe était entièrement composée d’Indiens et de Pakistanais. Cependant, en 2012, au cours des championnats d’Europe, Achwani Chopra en tant que capitaine et entraîneur de l’équipe russe, a recruté quelques Russes de souche.
Rebecca Hammon (États-Unis, basketball)
La naturalisation de la joueuse de basketball américaine Rebecca Hammon a été menée de manière ciblée par les fonctionnaires russes dans le cadre des Jeux de Pékin de 2008 : l’équipe nationale ayant à ce moment précis grandement besoin d’un joueur de grande classe pour occuper la position de meneur.
Aux États-Unis, la nouvelle du passage de Hammon dans le camp de l’équipe russe a causé des réactions douloureuses : elle a immédiatement été incluse dans la catégorie des traîtres. En revanche, elle s’est bien intégrée au sein de l’équipe de Russie, devenant la joueuse la plus brillante de l’équipe.
Cirilo (Brésil, futsal)
Le club Dynamo de Moscou a pris en 2005 la décision de
naturaliser son meilleur joueur, Cirilo Tadeus Cardozo Filho. Crédit : PhotoXpress
Dans les clubs russes de futsal (foot-ball en salle) évoluent traditionnellement beaucoup de Brésiliens. L’un des meilleurs clubs de Russie, le Dynamo de Moscou, a pris en 2005 la décision de naturaliser son meilleur joueur, Cirilo Tadeus Cardozo Filho. Le Russe de fraîche date a non seulement permis au club de la capitale de résoudre le problème de la limite du nombre d’étrangers mais a également rejoint avec succès l’équipe nationale : aux championnats d’Europe de 2007, l’équipe de Russie a remporté la médaille de bronze et Cirilo s’est distingué en tant que meilleur buteur du tournoi. Cinq ans plus tard, aux championnats d’Europe de 2012, c’est en partie grâce aux efforts du Brésilien que les Russes ont remporté la médaille d’argent des championnats d’Europe.
Adam Byrnes (Australie, rugby)
Ce barbu de deux mètres du Melbourne Rebels a intégré pour la première fois l’équipe nationale de rugby de Russie durant la Coupe du monde de 2011. Cet Australien haut en couleurs a obtenu la citoyenneté russe en fournissant la preuve de ses origines russes du côté de sa mère. Le haut niveau de compétence de Byrnes ne fait aucun doute : il a joué au cours de matchs de la ligue Super 15, dans laquelle évoluent les 5 meilleures équipes issues des meilleures nations du rugby, à savoir l’Australie, l’Afrique du sud et la Nouvelle-Zélande. Toutefois, Byrnes n’est pas encore parvenu à devenir le véritable leader de l’équipe nationale de Russie.
Viktor Ahn (Corée du Sud, patinage de vitesse sur piste courte)
En 2012, le Coréen Ahn Hyun-soo est arrivé en Russie comme une véritable star : il avait déjà à son palmarès trois médailles d’or olympiques, remporté pour le compte de l’équipe de Corée du Sud. Il n’avait pas joué pour l’équipe du pays du matin calme depuis 2008 : d’abord en raison d’une opération chirurgicale du genou, puis du fait de la forte concurrence. D’après le président de l’Union des patineurs de Russie Alexeï Kravtsnov, le Coréen a lui-même contacté les fonctionnaires russes et a offert ses services à l’équipe nationale de Russie. Compte tenu des performances du Coréen et de « sa détention de capacités professionnelles présentant un intérêt pour la Russie » le processus de naturalisation de la commission auprès du président de la Fédération de Russie est passé par la voie rapide. C’est ainsi que Ahn Hyun-soo est devenu Viktor Ahn.
Le premier début de la saison préolympique 2012-2013 a permis d’indiquer son niveau : au cours de la phase de la Coupe du monde à Calgary, Ahn est allé chercher la victoire pour la Russie.
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