Ce doux nom de Katusha

Crédit photo : Imago / Légion Media

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Katusha (Katioucha) est une équipe unique. Au moins pour cette raison qu’elle ne porte pas le nom de son sponsor, contrairement aux autres équipes, mais un joli nom féminin qui évoque beaucoup de choses dans l’histoire de la Russie. Ces jours-ci, Katusha est en train de rouler pour l’édition anniversaire du Tour de France dont l’arrivée est prévue le 21 juillet. Avec pour leader dans cette super-course au long cours l’Espagnol Joaquim Rodriguez déjà primé pour deux autres grands tours, le Giro d’Italia (vice-champion 2012) et la Vuelta a España (troisième en 2012).

Ce doux nom de Katusha

« Pour le Tour de France, Katusha positionnera son équipe la plus forte, a déclaré avant le départ le directeur sportif de l’équipe russe Valerio Piva. Son chef de file sera Joaquim Rodriguez qui se battra pour une place au classement général. En quoi il sera soutenu par de solides grimpeurs, Alberto Losada, Youri Trofimov et, bien sûr, Daniel Moreno, le numéro deux de l’équipe. Il y aura aussi des routiers capables d’épauler et de défendre notre leader dans les étapes de plaine, à savoir Pavel Brutt, Gatis Smukulis, Alexandre Koutchinski et Édouard Vorganov ».

« J’espère que ces coureurs fourniront un bon travail aussi bien sur le plat qu’en équipe et dans les échappées. De plus, Katusha compte un excellent sprinter, Alexandre Kristoff. Le Tour de France, c’est une course de trois semaines, et chaque étape a son importance. Nous avons bien travaillé la plupart des étapes clés, à commencer par les courses individuelles. Je considère donc que Katusha est prête à se battre ». 

Cette année, les organisateurs de la Grande Boucle ont concocté un parcours très dur, sans doute le plus difficile de ces dernières années. Les coureurs seront mis à l’épreuve dès les trois premières étapes de Corse avant d’attaquer à Nice le contre-la-montre par équipe.

Les huitième et neuvième étapes amèneront le peloton dans les Pyrénées où se disputera la première grande bataille pour le maillot jaune de ce Tour de France anniversaire.

Katusha est une équipe de cyclisme professionnel sur route créée en mai 2008 avec le soutien des compagnies Itera, Gazprom et Rostekhnologia. L’an passé, contre toute attente, l’équipe s’est vue refuser sa licence pour l’UCI World Tour 2013. Le 10 décembre, l’Union Cycliste Internationale a publié la liste des équipes admises à participer au World Tour 2013, liste dont Katush était exclue alors que sa licence était valable jusqu’en 2015. Le 15 février 2013, toutefois, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a rendu à l’équipe russe sa licence pour le World Tour, et donc le droit de disputer les courses cyclistes les plus prestigieuses de la planète. L’équipe comptait 28 coureurs dont 17 représentants de la Russie.

À la veille du Tour de France, Viatcheslav Ekimov, triple champion olympique et manager général de Katusha, a fait part de ses attentes à La Russie d'Aujourd'hui : « Le Tour de France est la course cycliste la plus importante. Nous donnons la priorité à notre leader Joaquim Rodriguez. Toutes les forces seront mobilisées à son profit. Par ailleurs, trois citoyens russes vont courir : Youri Trofimov, Édouard Vorganov et Pavel Brutt. Ce sera le groupe de soutien ».

« Pour Rodriguez, dit Ekimov, ce Tour de France est l’occasion unique sinon de gagner, du moins d’avoir une place sur le podium avec un contre-la-montre extrêmement court et extrêmement difficile où Joaquim a des chances de ne pas perdre grand-chose, et avec des étapes de montagne très dures où il pourra développer son avantage. Et puis il sera fortement soutenu par l’équipe dans les étapes de plaine. D’après les derniers tests, notre leader tient une superforme ».

Au terme de l’année 2012, le chef de file de Katusha Joaquim Rodriguez – malicieusement surnommé Purito par les Espagnols (cigarillo) – est devenu le meilleur cycliste professionnel du monde en supplantant le Britannique Braddley Wiggins de Sky, vainqueur du Tour de France et champion olympique, et le Belge Tom Boonen d’Omega Pharma-Quick Step, héros triomphal du Tour de Flandres et du Paris-Roubaix.

Purito jouit d’une popularité folle en Europe. Quand un journaliste de La Russie d'Aujourd'hui a demandé à Joaquim Rodriguez à quoi il devait l’amour de ses supporters, il a répondu : « Peut-être à ma façon de rouler. Ils ont l’impression que je donne un spectacle. Ça s’explique aussi par le fait que j’ai beaucoup d’amis ».

Quant à Katusha, au terme de l’année 2012, elle est passée deuxième équipe au classement mondial. Jamais encore une équipe russe ne s’était inscrite dans le trio de tête (en 2009, Katusha était 10; en 2010, 5; en 2011, 12e). Au-dessus d’elle, désormais, il n’y a plus que Sky au palmarès mondial.

En 2012, l’équipe Katusha a remporté 29 victoires (dont 16 au World Tour) et enlevé 51 prix (21 au World Tour). Au total, cela représente 80 prix à son actif (29 victoires, 30 deuxièmes places et 21 troisièmes places).

L’un des protagonistes de l’équipe russe est le coureur cycliste Pavel Brutt, 31 ans, de la région de Saint-Pétersbourg, disciple du fameux entraîneur Alexandre Kouznetsov.

Quand il le faut, Pavel sait s’échapper. Ou travailler pour les autres. Ou gagner. Il a pris part à des nombreuses compétitions internationales. En 2011, ce routier a remporté le championnat russe de cyclisme par équipe. La même année, il a gagné une étape du Tour de Romandie, une course suisse. Pavel est né non loin de St-Pétersbourg où il a grandi. Il est installé en Italie depuis maintenant cinq ans.

Entretien avec Pavel Brutt
Entretien avec Pavel Brutt

Qu’y a-t-il à craindre le plus dans une course ?

L’accident, bien sûr. Quand arrive un carambolage et qu’il y a des blessés. Mais le pire, c’est la mort d’un coureur.

Vous êtes considéré comme un spécialiste du contre-la-montre. Comment faites-vous ?

 C’est vrai que le contre-la-montre est ma spécialité. Beaucoup de chefs de file se préparent spécialement à ce type de course.

Le cyclisme est-il un sport d’équipe ou individuel ?

Un sport d’équipe. Ça se vérifie toujours. C’est une spécificité. Il n’y a qu’un vainqueur, mais toute une équipe travaille à la victoire.

Avez-vous le temps de visiter des sites dans tel ou tel pays, de goûter à la cuisine locale ?

Côté visites, c’est plutôt non. Ou alors du coin de l’œil, pendant la course ou en allant à l’hôtel. Quant à la cuisine… Pour les grandes courses, en général, nous emmenons notre propre cuisinier. Il est responsable de notre nourriture. Le médecin de l’équipe aussi donne des recommandations.

Vous arrive-t-il de rêver que vous roulez à vélo ?

Avant, oui. Souvent. L’horreur ! Mais plus maintenant, et c’est tant mieux

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