Sotchi à un an des Jeux olympiques d’hiver

Scène d’une cérémonie se déroulant à Sotchi exactement un an avant l’ouverture des  Jeux olympiques d’hiver 2014. Crédit photo : Kommersant photo

Scène d’une cérémonie se déroulant à Sotchi exactement un an avant l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver 2014. Crédit photo : Kommersant photo

Les préparatifs constituent le chantier du siècle en Russie. Après les Jeux d’été de Moscou en 1980, en pleine Guerre froide, le pays veut faire de ce nouveau rendez-vous un vrai succès.

Ils sont loin les Jeux de Moscou, que les Américains avaient boycottés à cause de l’invasion soviétique de l’Afghanistan. Sotchi  se présente dans un autre contexte et le Comité international olympique (CIO) dit la ville organisatrice prête : « Les promesses faites au Guatemala en 2007 sont aujourd’hui réalisées », a déclaré Jean-Claude Killy, visitant les sites début février avec le Président Vladimir Poutine.

« Peu de pays peuvent réaliser un tel programme en six ans. Lors du championnat d’Europe de ski alpin et des épreuves tests, pas un seul athlète ne s’est plaint. Pour nous, c’est un très bon indicateur », a ajouté l’ancien champion olympique français et président de la commission du CIO chargée des Jeux de Sotchi.

Selon le CIO, 80% des sites et des infrastructures sont achevés. Seul demeure le problème de la piste de saut à ski, pour la construction de laquelle « il ne faut pas perdre une minute ». Du côté des organisateurs comme du Comité, on estime que les délais seront respectés.

Des tarifs abordables

Le 7 février, exactement un an avant le début des Jeux, les premiers billets ont été mis en vente. Les tarifs de Sotchi seront moins chers que ceux de Londres, mais plus élevés que ceux de Vancouver.

Dans la capitale britannique, les prix pouvaient atteindre 2 500 euros. Les Jeux d’été de Londres auront été les plus chers de l’histoire. Pour les Jeux d’hiver de Vancouver, le prix maximal ne dépassait pas 825 euros.

Sotchi sera loin d’être inabordable pour les Russes, estime Dmitri Tchernychenko, président du comité organisateur : « Nous voulons que nos supporteurs viennent en aussi grand nombre que possible soutenir nos couleurs ; c’est pourquoi 42% des billets coûteront moins de 3 000 roubles (soit 75 euros) ».

Les Jeux Olympiques se dérouleront sur deux sites : le village olympique balnéaire et le village olympique de montagne. L’élément principal du village olympique balnéaire est la patinoire qui accueillera la compétition de hockey, de patinage artistique et de vitesse ainsi que d’autres disciplines.

Le village olympique de montagne se situe à 40 kilomètres de la côte. Son centre est la station de ski de Krasnaïa Poliana, où auront lieu toutes les épreuves « de neige ».

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Effort sur les transports

L’une des conditions posées par le CIO pour les JO de Sotchi était l’accroissement des capacités de transport de la ville. Les travaux d’infrastructure se sont heurtés à plusieurs défis. Les montagnes se dressent sur le tracé de la rocade qui contourne Sotchi pour relier la ville à l’aéroport.

Celui-ci, qui a dû être reconstruit presque entièrement (il est appelé à devenir le sixième du pays en termes de flux de passagers), se situe à mi-chemin entre Sotchi et Krasnaïa Poliana. La rocade s’étendra sur une distance de 48 km ; sa construction devrait être achevée en décembre 2013 pour un coût total de 5,25 milliards d’euros, que les entrepreneurs justifient par les conditions de travail rendues difficiles par le terrain montagneux.

Dépassement budgétaire

Selon les estimations des autorités russes, les travaux d’aménagement de Sotchi 2014 pourraient être les plus chers de l’histoire des JO. Initialement, la réalisation des infrastructures, qui doivent par ailleurs contribuer au développement de la vocation touristique de Sotchi, ville balnéaire, devait engendrer des dépenses d’environ 8 milliards d’euros.

En six ans, les prévisions ont quintuplé pour atteindre 38 milliards d’euros. Les crédits ont été très majoritairement affectés aux infrastructures de la ville : seuls 5 milliards d’euros ont été utilisés pour la construction des sites olympiques, le reste étant réservé à la région et à l’accueil des invités.

« S’il n’y avait pas eu les JO d’hiver, Sotchi aurait encore pu attendre cent ans avant de recevoir de tels investissements et connaître ce développement. Et maintenant, sont non seulement construits des routes, des ponts et des tunnels, mais aussi des canalisations et des conduites de gaz au fond de la mer et à travers les montagnes », a déclaré en 2011 Vladimir Poutine. 

Sur le front économique, le président du Comité olympique russe, Alexandre Joukov, estime que l’impact des investissements à Sotchi se fait déjà sentir, mais que le meilleur est à venir : « L’impact économique se mesure à long terme. Ce n’est pas seulement la création d’emplois et tout ce qui a été réalisé pour les Olympiades, mais les apports induits du développement de la station de ski, sa composante touristique ».

Les résultats des Jeux olympiques de Pékin en 2008 ont indirectement confirmé ces propos. Les autorités chinoises comptaient sur 0,3 à 0,4% de PIB en plus chaque année, pendant sept ans après les Jeux. Pour l’instant, les retombées dépassent leurs espoirs. 

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