Pour la Russie, la lutte était l'un des principaux sujets de fierté sportive depuis l'époque soviétique. Crédit : Itar-Tass
Lundi, la commission exécutive du CIO a évoqué à Lausanne le programme des Jeux olympiques de 2020, que souhaitent organiser Madrid, Tokyo et Istanbul. Auparavant, on a appris qu'une discipline présente dans la version actuelle du programme (qui en compte 26) devait être exclue par la commission. Les quinze membres de la commission exécutive se sont basés sur le rapport d'une commission spéciale chargée de mener une analyse reposant sur plus de trente critères : parts d'audience télévisuelle, vente de billets, efficacité de la politique antidopage, popularité et diffusion dans le monde.
Des sources ont mentionné comme candidats au « départ » plusieurs disciplines : taekwondo, badminton, tennis de table et hockey sur gazon. Mais en fin de compte, c'est la lutte qui a été rayée de la liste du programme principal. Le CIO a refusé de divulguer les raisons pour lesquelles la lutte a perdu son statut, et de rendre publics les résultats du vote des 15 membres de la commission exécutive.
La recommandation de la commission exécutive du CIO d'exclure la lutte du programme des JO 2020 a suscité un tollé dans de nombreux pays. La Russie a réagi avec beaucoup d'émotion aux nouvelles provenant de Lausanne. Le Président de la Fédération de lutte sportive de Russie Mikhaïl Mamiachvili s'est dit « choqué », et le vice-président de la Fédération Dzambolat Tedeïev a qualifié quant à lui la décision d' « absurde ». « C'est vraiment un choc énorme. La lutte est l'une des principales disciplines depuis la naissance des Jeux olympiques. Sa diffusion géographique est très large et je ne pense pas qu'en termes de classements de l'intérêt des spectateurs, elle occupe la dernière place », a fait savoir le ministre russe des Sports Vitaly Moutko.
Le chef du Comité olympique russe Alexandre Joukov a reconnu que l'incident l'avait complètement pris au dépourvu. « Une décision surprenante a été prise, a souligné M. Joukov. Jusqu'à hier, il était difficile voire impossible de s'imaginer les Jeux olympiques sans la lutte. Pour la Russie, c'est une nouvelle particulièrement désagréable, parce que nous avons des centaines de milliers de jeunes qui font de la lutte, s'entraînent et rêvent de devenir champions olympiques. Bien sûr, ce serait une énorme injustice s'ils étaient privés de ce rêve. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour convaincre les membres du CIO de ne pas supprimer la lutte du programme olympique. Je vais envoyer un courrier officiel au CIO ».
Les épreuves de lutte se tenaient durant les Jeux olympiques de l'Antiquité, et sont présentes au sein des Jeux modernes depuis leur toute première édition en 1896. Pour la Russie, la lutte était l'un des principaux sujets de fierté sportive depuis l'époque soviétique. Aux Jeux olympiques, les lutteurs ont toujours été des pourvoyeurs fiables de médailles pour la sélection russe. Sur un total de six Jeux olympiques, ils ont remporté 51 médailles, dont près de la moitié – 25 – d'or. De nombreux lutteurs russes figurent parmi les plus remarquables de l'histoire de cette discipline. Le triple champion olympique Alexandre Kareline et Bouvaïsar Saïtiev font partie des athlètes russes les plus connus dans le monde.
Selon le règlement, la discipline qui comblera la 26e place laissée vacante du programme des Jeux olympiques sera déterminée en mai lors d'une réunion de la commission exécutive du CIO à Saint-Pétersbourg. Sept sports sont en lice : baseball, karaté, roller, escalade, squash, wakeboard et wushu. Cependant, on ne peut considérer pour le moment que la lutte soit définitivement rayée du programme olympique. La décision de la commission exécutive du Comité international olympique doit être confirmée lors d'une session du CIO qui se tiendra en septembre à Buenos Aires.
Préparé grâce aux matériaux de Kommersant et Gazeta.ru.
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